Dès les premières notes de "Wrong Side Of Heaven", chanson d’ouverture du deuxième album complet de Hitten, j’ai dû regarder sur mon calendrier en quelle année nous étions. Soyez rassurés, malgré les influences "old Helloween" des années 80-90, nous sommes bien toujours en 2016. Duo de guitares ultra rapide, batterie aux doubles caisses en feu, la pédale au fond, chant haut perché, difficile de ne pas identifier rapidement le style du groupe.

Et pourtant, malgré que plusieurs seront tentés de leur accoler l’étiquette power petal dès la première pièce, la suivante, "Don’t Be Late", remet immédiatement les pendules à l’heure, avec son approche heavy / thrash  rappelant sans honte un groupe dont nous tairons le nom mais dont la mascotte porte fièrement le nom d’Eddie. D’ailleurs, le duo Murray / Smith n’aurait pas levé le nez sur les solos de guitare du morceau ci-haut cité. Avant de s’insurger, comme la police de l’originalité que certains d’entre nous prétendons être (ma petite personne incluse), et d’obliger Hitten à retourner ses droits d’auteur aux artistes du passé, saluons plutôt l’audace du groupe de défendre avec ardeur ce style qui lui est cher et de rendre du même coup, un hommage senti aux légendes du passé.

Ces Espagnols, signés sous la peu connue étiquette No Remorse Records, proposent une production sans faille. Le produit final est de grande qualité. Hommage au vieux heavy metal du passé, certes, cependant le groupe n’a clairement pas lésiné sur le son. L’ensemble demeure résolument moderne, avec un mix bien balancé, une profondeur dans leur son rarement entendue dans la plupart des productions thrash metal habituelles. Bien évidemment, les guitares sont en avant-plan, représentées avec brio par l’excellent duo Johnny Lorca et Dani. Vocalement, Aitor Navarro démontre des aptitudes hors pair. Son registre est large, oeuvrant avec facilité autant dans les basses que les aiguës. Son timbre vocal est agréable et puissant, ses mélodies accrocheuses. Il réussit le tour de force de s’assurer de n’être jamais ennuyant, monotone et sans saveur.

Voyage dans le temps que ce "State Of Shock", sans pour autant nous laisser en tête un souvenir mélancolique et nostalgique. En effet, je trouve plus qu’honorable de la part du groupe de proposer un tel album, d’assumer ses influences et ses origines, jusqu’à la pochette, old school  à souhait et digne des meilleures de Scorpions !