Le groupe
Biographie :

Hemoragy est un groupe de heavy / thrash metal de la région Parisienne formé en 2002 et composé de deux frères Johannes Musslin (guitare / chant), Steve Musslin (batterie) ; et Basstarde, Lynda Siewicz (basse). Le groupe a sorti une démo de 4 titres en 2003, un MCD "First Blood" en 2004, l'album "Jesus King Of Wine" en 2007, l'album "Headbang Till Death" en 2010 et l'album "The Thirst World War" en 2013 sur Misantrof ANTIRecords (Norvège), le label de Vrangsinn, bassiste de Carpathian Forest. De nombreux concerts à leur actif dont le festival Hellfest en 2011 entre HammerFall et UFO et parmi Judas Priest, Ozzy Osbourne, Iggy And The Stooges, Scorpions, Rob Zombie, Thin Lizzy...

Discographie :

2003 : Démo
2004 : "First Blood" (MCD)
2007 : "Jesus King Of Wine"
2010 : "Headbang Till Death"
2013 : "The Thirst World War"


Les chroniques


"The Thirst World War"
Note : 13,85/20

Hemoragy, ce n'est pas compliqué, c'est un peu les Tankard français... Oooooooh bien sûr j'entends déjà les professionnels crier "n'importe quoi", rien à voir, bla bla bla bla... Je ne parle pas de l'identité musicale évidemment, mais de l'identité essentielle. L'identité de l'esprit thrash metal old school et rock'n'roll sur fond d'alcoolisme primaire et festif parallèle aux deux groupes, cet esprit même qui donne sa bonne humeur à Hemoragy, cet esprit même qui leur donne cet aspect euphorique, fun, sans prise de tête. Cet esprit qui, par la même occasion, donne à leur thrash metal toujours une patate énergique. Celui-là qui faisait qu'on adorait les pochettes de Tankard "The Morning After", "The Meaning Of Life"... et qu'on adore aussi celles de Hemoragy, les deux précédents albums inclus et celui-ci : œuvre de Phil Umbdenstock. Et justement dans la similitude qu'on pourra y trouver entre les Allemands et nos parisiens de Français, c'est qu'ils ont une certaine linéarité dans leur style qui maintient leur musique au-dessus de la barre de la moyenne, mais qui sur le long terme les empêche d'être sous les projecteurs de la reconnaissance la plus notoire... Je n'irai ni cracher sur Tankard car après toutes ces années le thrash teuton qu'ils nous donnent depuis un peu plus de trente ans maintenant, je l'adore toujours autant, vieille époque et nouvelle ère mélodique comprises, et je n'irai absolument pas dénigrer Hemoragy car c'est le troisième album que j'ai le plaisir de décortiquer sur "papier" et franchement il poursuit la tradition avec sans doute un côté heavy de plus en plus mis à jour au fur et à mesure du temps.

Hemoragy n'émerge pas vraiment sur la scène, et ça se comprend mais c'est dommage. Leur côté culte fera comme Tankard pour certains, on connaît le groupe, les albums, les pochettes, les charismes des membres, mais on ne peut pas citer un seul titre... C'est comme ça... On peut se demander pourquoi... Ce n'est pas très compliqué, même si j'ai apprécié les deux autres albums ainsi que celui-ci, Hemoragy c'est un groupe que l'on n'écoute pas sur CD dans son fauteuil, sans rien faire. Le thrash metal traditionnel et "très européen de l'Est" du groupe c'est un truc qui s'accompagne d'une soirée entre potes, dans un bar, dans un concert du combo évidemment, lors de rencontre de bikers, lors de circuits motos, lors de manifestations de tatouages... Je veux dire par là qu'en fait la musique de Hemroagy c'est du thrash d'ambiance et de rassemblement de headbangers avides de sensations fortes, de rock'n'roll et de coolitude absolue.

Ceci étant précisé, on peut quand même dire que ce "The Thirst World War" vient parfaitement se placer en successeur légitime de "Headbang Till Death" sorti en 2010, sans rajouter de grandes différences de style, si ce n'est d'avoir un peu plus appuyé le côté heavy rock'n'roll. Le booklet est à l'image du groupe : fun. On y trouve de superbes photos de celui-ci sur scène, mais aussi de la vie courante qui semble être... mouvementée... Hemoragy propose cette fois-ci un titre de plus par rapport aux albums précédents, à savoir un dix titres de trente neuf minutes, où le groove du groupe se lâche de nouveau dans des rythmiques thrash pêchues accompagnées de solos heavy au goût très speed. On redécouvre la voix de Johannes avec son anglais à l'accent très personnel, sur des morceaux sommes toutes très électriques. Cette petite touche à la Motörhead est toujours présente et plaisante, on la ressent bien sur "Machination", un titre qui fait pousser la barbe et qui fait muer la voix, un régal pour le passage à l'âge adulte. "The Thirst World War", comme son nom l'indique c'est un album fait pour se payer une bonne partie de rigolade sur fond de thrash / heavy, mais attention rigoler ne veut pas dire faire n'importe quoi. Si l'ensemble reste attendrissant de générosité, il y a des titres beaucoup plus sérieux comme "The Coffin Trap", ne serait-ce que par ses paroles, mais surtout musicalement où les mélodies heavy très 80's l'emportent sur l'agressivité franchouillarde. Les "1518", et autres "Gallia Comata" (aux paroles en français), ou l'effrenée hispanique "Los Mariachis De La Muerte" arrivent à tenir la distance grâce à cette énergie débordante, épaulée par des guitares constamment lyriques qui annoncent avec force et fracas des solos ultra speed. Mais à un moment donné, au bout de ces trois albums ("First Blood" non compris), peut-être que la bonne humeur de Hemoragy n'est pas suffisante sur CD pour plaire à 100% et donner l'élan suffisant pour détrôner quelques têtes. Peut-être que même les riffs humoristiques du morceau "The Thirst World War" ne sont pas assez convaincants pour que, au-delà de l'impression de sympathie, au-delà de la gnaque que peuvent avoir les titres sur l'instant "T", on ait envie d'écouter cet album vraiment longtemps, parce que similaire à ses deux précédents, et qu'il soit vraiment percutant.

Hemoragy est un groupe vitaminé, qui a produit un nouvel album qui a de la gueule c'est vrai, qui fleure bon la fraîcheur innocente d'un thrash brodé de heavy dans ses solos, mais le renouvellement musical se doit de faire partie de l'évolution d'un groupe. Alors bien sûr on pourra parler de Slayer et dire que c'est pas nécessaire de bouger dans le style, mais alors même si Hemoragy reste immuable, écrire des titres à l'étincelle divine donnerait l'élan nécessaire au groupe pour décoller définitivement à bord d'un Boeing ou d'un Airbus pour ne pas tout le temps faire des baptêmes de l'air à bord d'un Travel Air 2000 des année 1920, et c'est ce qu'on sera en droit d'attendre pour le prochain...


Arch Gros Barbare
Août 2013




"Headbang Till Death"
Note : 15/20

La famille Musslin est de retour !! Et c'est tant mieux, j'avais bien apprécié le mortel "Jesus King Of Wine", un album de thrash / heavy bien franchouillard, tellement radical, sans concessions ni détour. Eh bien pour cette nouvelle invasion, le trio a pris la même recette pour nous pondre quelques nouveaux brulôts sortis de la cuisse de Lucifer. Ouais, troisième album pour Hemoragy qui fait son bout de chemin tranquillement sans rien demander à personne, qui continue de sortir ses albums de manière autoproduite avec toujours autant de professionnalisme. Donc même voie que pour "Jesus King Of Wine", ce "Headbang Till Death" vous fera effectivement headbanguer jusqu'à la mort. On retrouve cette ambiance old school de thrash avec des rythmiques peut-être un peu plus rock 'n' roll heavy que sur son prédécesseur... "Sold Out" est très rentre dedans mais la mélodie me semble plus en avant par rapport au côté thrash pur.

Hemoragy ne va pas s'hasarder à trouver des riffs qui ont ni queue ni tête, c'est direct dans ta face, que le groupe écrit des riffs taillés pour la scène, des chansons thrash pas brutales, mais énergiques à souhait, avec backing vocals , solo heavy... On passe encore un bon moment, l'avantage de n'être que trois c'est que la basse est toujours mise à statut égal avec la guitare, et la production permet de mettre en exergue cet équilibre parfait des instruments, de manière isocèle. Johannes n'a toujours pas perdu son accent Français dans sa manière de prononcer ses paroles, mais à force de l'entendre ça donne un certain charme. Nouveauté sur "Dangerous Hitch-hiking" c'est cette aventure vers un passage à moitié planant aux allures quasi black metal, à environ une minute trente, juste après les paroles à l'accent Russo-Ukrainien !!!

C'est de la musique de scène que joue Hemoragy, du rock 'n' roll de chez Motörhead, du thrash de chez Tankard et la scène Allemande, agrémenté d'une énergie débordante de singularité et de générosité. Cet album, tient une fois de plus ses promesses pour foutre la niaque. "Savagary" est son départ bien groovy, fait péter les cervicales, "Fishing Among Metalheads" avec sa couleur plus sombre,se veut presque death, et évidemment le titre en Français « bourré et heureux » qui présente encore plus de mélodies et de changements de thèmes. C'est une nouvelle pierre dans le lac pour ne pas dire pavé dans la mare que balance Hemoragy, mais il faut faire un peu attention à parfois relâcher le rythme effréné qui peut lisser le contenu de l'album en offrant trop de densité.

D'ailleurs c'est pour cela que l'outro est là pour se la faire en dilettante, pour nous offrir le moment de détente tant attendu au cours de l'album. Ce morceau instrumental me rappelant quelques quadrilles de country, vient à point pour montrer que malgré sa hargne, Hemoragy ne manque pas d'humour. Et de l'humour ils en ont, car la pochette de ce nouvel opus et un pur chef d'oeuvre comme l'était celle de "Jesus King Of Wine". "Headbang Till Death" doit être du même auteur et c'est un vrai régal à chaque fois, alcool et metal, ici en l'occurrence thrash et bière, est-ce qu'on aurait pas nos Tankard Français quelque part ? En tous les cas "Headbang Till Death" m'a plu, 10 titres, thrash à consonance heavy, de la joie, de la bonne humeur, l'Hemoragy est difficile à arrêter dans ces conditions. Continuez ainsi, faites vous plaisir et faites nous plaisir, c'est le but...


Arch Gros Barbare
Juillet 2010


Conclusion
L'interview : Lynda

Le site officiel : www.hemoragy.com