Mon abonnement au black metal semble prendre fin et je me retrouve avec un skeud de hard rock dans les paluches. Autant dire que le grand écart est quasi parfait. Helldorados prend sa source électrique dans le rock des 70's et dans le blues rock de la même époque, puis il passe ses influences au transformateur afin qu’elles ressortent plus actuelles. L’influence 70's est très présente, des soupçons de Vincent Furnier (Alice Cooper) planent sur "In For The Kill". Le petit rajout de double est bienvenue et nous confirme qu’on n’a pas échoué dans une faille temporelle.

"By The Progress" résonne très hard rock fun, la bonne humeur transpire par tous les pores de cette compo complètement rafraîchissante et super agréable à écouter car le chanteur assure de façon phénoménale dans un style qui ne se fait quasiment plus. Ce groupe allemand enchaîne ensuite sur un blues rock ! Putain, c’est du no limit, le riff est très AC/DC, le copain Angus aurait très bien pu composer ce morceau. Pour le moment, à chaque titre c’est la grosse surprise, me voilà en Australie avec le chanteur à la casquette et à la voix de grand-mère enrouée. Je dis souvent que les surprises arrivent du Canada, eh bien elles arrivent d’Allemagne aussi car cette année j’ai reçu pas mal de groupes allemands et à chaque fois la qualité a été au rendez-vous. Un skeud comme ça, c’est rare, car il fait voyager dans le hard rock, sans oublier le détour par le blues et le rock couillu. Il est incroyablement bien produit avec suffisamment de sonorités actuelles pour qu’on ne se trouve pas devant un produit qui sent la naphta’. Une fois de plus, je souligne le chant qui est complétement énorme, il est doux et dur à la fois, absolument pas pompeux, il te fait accrocher au morceau à lui seul.

"Lessons In Decay", c’est LE skeud qui doit être dans ta bagnole pour te mettre de bonne humeur, à condition d’avoir un lecteur CD et non un putain de lecteur cassette ! Bref, il caille, il est 7 heures du mat’, tu t’engouffres dans ta charrette après une nuit où tu as tourné en rond comme un con car tu avais une petite envie de ta blonde et qu’elle est restée inassouvie... Sur la béquille tu as dormi et de mauvais poil te voilà parti pour un taf qui te fait chier… Un éclair de génie te traverse l’esprit, tu te souviens que tu as ce skeud dans le lecteur. Bouton "ON". Au premier riff du premier morceau, tu tournes le bouton volume vers la droite, la voiture chauffe, les clampins qui n’avancent pas ne freinent même pas l’envolée de ton cerveau vers la grosse montée de dopamine qui t’envahit, tu souris comme un con, les gens au feu tournent la tête vers toi, le morceau "Megalomaniac" résonne jusqu’aux voitures d’à côté, le feu passe au vert, tu roules peinard alors que tu n’as qu’une envie, c’est d’accélérer comme un dingue pour suivre le rythme du morceau, mais tu veux te délecter de l’album entier, tu t’en fous, t’es en avance... Te voilà sur le parking de ton taf, le skeud est terminé, tu ouvres la porte principale et… tu butes tous ces glands !

Bon, je m’évade un peu, tout ça pour dire que je viens d’écouter LE disque de heavy rock de l’année ! Cet album est indispensable en voiture, il met un dose de bonne humeur, il apporte le sourire dans la grisaille, il est formidablement bien branlé, de la pochette à la prod, du premier au dernier morceau ! "Lessons In Decay" est un chef d'oeuvre indispensable de putain d’indispensable, bandes de veinards qui avez un lecteur CD dans votre caisse !