Le groupe
Biographie :

Hell est un groupe formé en 1982 à partir des groupes de metal anglais Race Against Time et Paralex Cependant, et malgré cinq années passées à se produire en concert, Hell a été fortement négligé par la presse musicale qui n’a pas su reconnaître leur talent. Les derniers malheureux événements connus par le groupe ont été la rupture avec leur entrepreneur Mausoleum Collapsing, dont le label s’est effondré, suivi par le suicide tragique du chanteur et guitarist Dave Halliday au cours de l’année 1987. Au premier rang de tous les concerts se tenait un adolescent, Andy Sneap, qui avait appris à jouer de la guitare grâce à Halliday, avant qu’il ne fonde le groupe Sabbat. Au sein de sa carrière ultérieure de producteur, Sneap a travaillé avec des groupes tels que Megadeth, Arch Enemy, Nevermore, et bien d’autres encore.

Discographie :

2011 : "Human Remains"
2013 : "Curse And Chapter"


Les chroniques


"Curse And Chapter"
Note : 16,2/20

Le voici ce fameux album dont tout le monde dit du bien, ce fameux album de heavy metal anglais qui est encensé par des légions, ce fameux album qui bénéficie d'une bonne promo, sorti sur la machine à créer des stars... Voici Hell... ça me rappelle un peu tout le foin qu'on a fait pour Satan aussi, en fait Hell... Satan.... Manque plus grand chose et on referme les portes des enfers... Alors voici donc ce "Curse And Chapter", le second album depuis la reformation du groupe en 2008... Depuis que Andy Sneap (ex-cultissime Sabbat) a touché de sa main papale tout le monde en parle... Le premier album ? Pas écouté... J'irai pas de toute façon, surtout que c'était des vieux morceaux réenregistrés... Qu'il ait été acclamé, placé dans les charts, c'est très bien mais c'est sur ce "Curse And Chapter" qu'on va se pencher... Bon j'y suis allé tout de même... Faut pas mourir con...

Oui, sur ce "Curse And Chapter", un album d'une heure pour douze titres... C'est marrant parce qu'en toute honnêteté intellectuelle, même en ayant un a priori radical, on se rend compte qu'il est difficile de dire du mal de cet album. Parce que le heavy metal théâtral de Hell façon Tenacious D ou Devin Townsend Project époque "Vampira" de "Synchestra" (2006), prend dès le début de l'album et la fascination grandit comme une monstro-plante dans les conquérants de la lumière. Bien que ce second album soit en partie constitué encore de vieux morceaux et en partie constitué de nouveaux titres, on peut affirmer que Hell offre quelque chose de particulièrement racé, qui peut mettre un coup de pied dans la tronche à pas mal de sorties heavy metal de ces cinq dernières années. Le heavy metal de Hell est construit à l'ancienne avec des boulets de canon en guise de riffs mélodiques, des exagérations vocales du sieur David Bower chanteur attitré, qui sont doublées dans la caricature pour réaliser un show phénoménalement démonstratif qui doit certainement déborder d'énergie sur scène. Les chansons de Hell sont faites pour raconter une histoire, c'est pour cela que l'introduction ou les départs de chanson comme "The Disposer Supreme" posent des décors de comédie musicale sur fond de rock'n'roll où les protagonistes se plaisent à envoyer la réplique. Mais au-delà de l'aspect théâtral on y trouve malgré tout quelques saveurs vraiment bossées et sérieuses, des épices qui rappellent un peu du Metal Church période "Blessing In Disguise" / "The Human Factor" avec ce goût si technique et synthétique de Sanctuary pré-Nevermore.

Et c'est pour cela que Hell est une réussite, le groupe arrive à présenter une musique qui sur le fond est vraiment travaillée, carrée et chaleureuse, alors qu'en interprétation elle donne l'effet d'être une comédie burlesque où l'auditeur a la sensation d'assister à une représentation musicale d'une pièce de théâtre comme pouvaient l'être celles de Poquelin les "Fourberies de Scapin" en première ligne... Partant de là, "Curse And Chapter" est une véritable aventure interactive où Hell s'amuse à jouer des chapitres palpitants, où les chansons, les choeurs parfois "péplumiques" offrent à l'auditeur ce moment de légèreté mais aussi de divertissement heavy metal avec toute la musicalité talentueuse dont le groupe peut faire preuve. On reste ébahi par cette maîtrise de l'ambiance vieil heavy metal avec envolées vocales ou guitaristiques, tempo en perpétuel dynamisme qu'il soit dans une spirale endiablée ou dans un trou de sérénité, Hell se fait fournisseur officiel de décors hollywoodiens façon heavy metallique. Cependant malgré cet aspect old school très prononcé, il demeure malgré tout facile de constater que Hell dans ses vieux morceaux ou ses plus récents conserve un esprit très moderne dans ses sonorités. C'est ce que l'on découvrira sur "The Age Of Nefarious" ou encore plus sur la divine "Darkhangel" qui se sert de multiples choeurs pour imposer de véritables lignes mélodiques vocales dans un esprit très orchestral et speed mélodique avec des désirs pourtant si proches d'un heavy/thrash. Oui, Hell ouvre son livre plein d'histoires magiques, il n'oublie pas d'être plus rock avec "Harbinger Of Death", presque stoner même, avec toujours en tête cette volonté d'être moderne comme Spiritual Beggars peut nous donner du groove façon second millénaire.

C'est un album plein de surprises, pleins de rebondissements musicaux où il faut avoir son passeport pour pouvoir passer de frontière en frontière sans avoir peur de rapporter quelques bons riffs dans ses poches faute d'avoir été coincé à la douane... Avec un esprit tantôt oriental sur "End Ov Days", tantôt plus orienté, notamment vers l'asie avec la mirifique "Deathsquad" ; on traverse l'humanité de part en part durant les épisodes insensés de ce "Curse And Chapter". Son côté très progressif dans certaines structures de chansons qui parfois font plus de six minutes et proposent des claviers dignes des Ayreon, est également un aspect atypique de l'album qui permet à l'auditeur d'accrocher véritablement à l'esprit de Hell. Si l'on navigue à un moment donné dans les eaux d'un Blackmore's Night plus boosté, on se rend compte que chaque chanson est une nouvelle porte ouverte sur un monde inconnu et chaque minute qui passe et un ticket vers l'enfer Hell-énique.

Si cinquante neuf minutes peuvent paraître une éternité, ici les Anglais de Hell arrivent à nous les faire passer comme une lettre à la poste, et on arrive tranquillement au bout du chemin sans s'être rendu compte qu'une heure s'était écoulée... Hell a écrit quelque chose de grand, et si je me pose toujours la question de ce que l'on peut trouver à certains groupes déguisés en pape satanique, il semble ici évident que ne pas apprécier ce groupe à sa juste valeur serait vraiment dommage car ce serait passer à côté d'un album vraiment phénoménal...


Arch Gros Barbare
Juillet 2014




"Human Remains"
Note : 16/20

Hell, groupe de heavy metal britannique formé en 1982, a sorti au printemps 2011 son premier vrai album. Le groupe a sorti plusieurs démos, dont la plupart sont parues dans les années 80. Ensuite, le groupe s’est dissout en 1987, pour s'est reformé en 2008. La première impression à ce moment là : "Hum, un premier vrai album après une reformation, le groupe doit être sacrément motivé à faire de la bonne musique… ou du fric !'. Et à la fin de l’écoute du disque, je dois avouer que c'est plutôt : "Bah finalement ils font de la bonne musique, et vont avoir du fric par la suite". En effet, les reformations ne sont généralement pas anodines. Mais bon, parlons de la musique maintenant ! Un disque de 11 titres ayant pour nom "Human Remains", ça ne me laisse pas de marbre. A vrai dire, je trouve ce CD totalement fou mélangeant diverses influences, certes de la NWOBHM, mais aussi un style assez hard rock teutonique qui donne un coup de pied au cul ! "Plague And Fyre", "The Oppressors", "Let battle commence" et "The Devil's Deadly Weapon" résument bien l’album. C’est charismatique, organisé, ça prend aux tripes, et ca te rentre dans la tête sans que ça en ressorte. En effet, les refrains sont tout simplement excellents, les quelques accords avec ce son agressif nous collent à notre siège. Le groupe a tout compris, non seulement cette simplicité est enrichie par des moments d’orchestration assez impressionnants, qui donneraient un spectacle assez époustouflant en live. C’est bien simple, j’ai l’impression d’écouter une histoire, ou de voir un film, les morceaux s’enchaînent très bien, tout en restant dans une tonalité similaire, ce qui donne un côté homogène à l’album sans trouver le temps long, car ces orchestrations, dont j’ai parlé ci-dessus, sont au service de la musique. Le mixage est très réussi, propre, mais pas si lisse que ça, de quoi garder cette agressivité et ce côté "rock 'n' roll" des années 80. Bref, je suis totalement conquis par cet album, et par ce groupe que je ne connaissais pas encore, une sacré découverte, qui je l’espère, se conclura par une découverte scénique !


Motörbunny
Août 2012


Conclusion
Le site officiel : www.hell-metal.com