Le groupe
Biographie :

Formé en 2007, Healing sort très vite une première démo "These Arms Won’t Hold" et partage la scène avec des stars internationales comme Zubrowska, Totorro, Action Beat ou Appollonia. C’est en 2011, après s’être enfermé des mois dans leur base souterraine secrète que le groupe débute l’enregistrement de son premier album "I Should Have Killed My Roommates". Divisé entre chaos et lourdeur, ce disque résume deux années d’un travail marqué par le hardcore, le noise et le black metal.

Discographie :

2010 : "These Arms Won’t Hold" (Démo)
2013 : "I Should Have Killed My Roommates"


La chronique


Quand Healing utilise une photo de Sergueï Prokoudine-Gorski en guise d’artwork, on ne comprend pas immédiatement. Le choix s’éclaircit un peu plus en comprenant le titre de l’album et ce devoir de tuer ses colocataires, ses camarades de chambre, puis encore davantage pendant l’écoute de l’opus.

Le hardcore chaotique de Healing s’engage avec "Caved In", ça pique comme un vaccin, et comme un vaccin, soit ça te fait du bien, soit tu rejettes, mais clairement, pour tous les malades qui ont essayé de se soigner à grand coup de Converge, de Botch voire même de The Phantom Carriage plus récemment, voici un nouveau remède et non des moindres. Dès "Blackout" (un des morceaux les plus réussis de l’opus), on se prend dans la tronche les hurlements d’un mec qui gueule comme si on était en train de le dépecer vivant ! A cela on peut ajouter des guitares furieuses oscillantes dans tout ce qui se trouve entre la brutalité du hardcore ("The Last Human Alive") et les sonorités dérangées du noise ("Walls"). Niveau batterie même chose, soit ça tabasse fermement jusqu’à ressentir les effets d’un black metal poudré ("Inlandsis") soit ça marque le tempo d’une ambiance plus lourde. Healing livre sa musique intelligemment, va au bout des choses, sans les dépasser pour ne pas se perdre dans la disproportion. Ca vaut pour l’enregistrement qui est qualitatif et juste assez puissant, mais aussi pour les compositions qui, quand elles partent dans des frivoles chaotiques, savent aussi remettre les choses à plat pour ne pas perdre l’auditeur. "Whoring" est un bon exemple de cette capacité à donner un nouveau souffle à l’opus dans un domaine un peu moins torturé mais néanmoins cohérent avec une voix claire et grave et une musique plus posée mais pas moins intense. On trouve en fin d’opus les titres "If Time Travel Was An Option" et "The Grass And The Sun" qui sont tout deux des titres très aboutis et parmi les plus intenses et intéressants de cet opus. Après vingt-cinq minutes de carnage domestique, la porte se ferme sur "The King Of Moles", dans la continuité du reste mais la serrure est verrouillée correctement et avec brio.

Avec "I Should Have Killed My Roommates", Healing rajoute du gros sel dans le large plat du hardcore. Plus que convaincant, ce premier véritable effort du groupe possède les ingrédients et la qualité pour conquérir rapidement un public, maintenant il reste à voir comment les différents membres nous cuisinent tout ça sur scène !


Kévin
Mai 2014


Conclusion
Note : 16,5/20

Le site officiel : www.healing.bandcamp.com