Le groupe
Biographie :

Le groupe danois HateSphere se forme en 2001 sur les cendres de Necrosis (lui même formé sur le cadavre de Cauterized) Dès 2002,  "Blooded Hatred", mélangeant à des hurlements de possèdés réellement puissants, guitares énervées, solos et batterie de bûcheron, se fait remarquer sur la scène internationale. Puis les lives s’enchaînent en Europe avec Mastodon, The Haunted ou encore Testament. L’année suivante sort un mini CD "Something Old, Something New, Something Borrowed And Something Black" composé de 7 titres dont 4 lives. Ce qui fait ressortir le groupe du lot est incontestablement ses performances en live qui sont saluées par de nombreux magazines spécialisés. Le groupe retourne en studio en 2004 et y enregistre le cultissime "Ballet Of The Brute", qui, s'il reste dans la lignée des précédents efforts de la formation, amène le groupe au summum de sa musique, avec notamment, l'énorme morceau "Only The Strongest". Un EP intermédiaire de 4 titres dénommé "The Killing" est ensuite composé par le quintette, avec en prime une reprise de Suicidal Tendencies, avant la sortie en 2005 de "The Sickness Within". En Avril 2007 sort "Serpent Smiles And Killer Eyes". Le groupe s'embarque dans une grosse tournée à la suite de laquelle le hurleur en chef, Jacob "Dr. J" Bredahl, plaque la sphère de la haine pour rejoindre The Kandidate. Dans son départ, il entraîne avec lui le gratteux et le batteur. Ayant remplacé tous ses membres vacants, le groupe enregistre un efficace "To The Nines" qui, malgrè sa brutalité et un son parfait, déçoit beaucoup de fans. Joller, aux vocaux, est ensuite remplacé par Esben "Esse" Elnegaard Kjaer Hansen qui enregistre en 2011 "The Great Bludgeoning". L'album "New Hell" sort en Novembre 2015. En Juillet 2016, le groupe annonce le remplacement du guitariste Jakob Nyholm, par Kasper Kirkegaard (ex-The Arcane Order), qui occupait le poste en intérim depuis neuf mois. L'album "Reduced To Flesh" sort en Octobre 2018. Armé d'un nouveau chanteur, Mathias Uldall, HateSphere sort "Hatred Reborn" en Mars 2023.

Discographie :

2001 : "Hatesphere"
2002 : "Bloodred Hatred"
2004 : "Ballet Of The Brute"
2005 : "The Sickness Within"
2007 : "Serpent Smiles And Killer Eyes"
2009 : "To The Nines"
2011 : "The Great Bludgeoning"
2013 : "Murderlust"
2015 : "New Hell"
2018 : "Reduced To Flesh"
2023 : "Hatred Reborn"


Les chroniques


"Hatred Reborn"
Note : 16/20

Il existe une multitude de sous-genres dans le merveilleux monde du metal, et tout autant de mélanges entre les styles, ce qui rend le tout vaste et complexe. Cependant, il n’est pas mauvais parfois d’être tout simplement près des racines. Suite à une lugubre introduction acoustique que n’aurait pas renié le jeu Diablo, on entre rapidement dans le vif du sujet, sans présentation d’usage.

HateSphere fait dans le pur death / thrash à la Slayer, At The Gates, Dark Tranquillity et j’en passe. Produit par Tue Madsen (avec à son actif justement Dark Tranquillity, Kataklysm, The Agonist, The Haunted, et nombre d’autres formations), l’album mise surtout sur l’omniprésence des guitares appuyées, avec la voix bien en avant-plan. Malgré le côté plutôt linéaire de l’album, HateSphere s’inspire quand même de quelques influences allant du death metal classique, au death plus mélodique / technique, jusqu’au thrash ("Gravedigger") et même un peu au rock (certains passages dans "Cuththroat").

J’ai fait mention de linéarité précédemment, plus précisément au niveau de la musicalité. HateSphere s’assure tout de même d’un niveau technique acceptable qui ne viendra pas rebuter ceux qui préfèrent le death metal plus direct sans trop de flafla. Également, les changements de tempo sont au rendez-vous, le groupe y allant même de petites portions proches du doom dans "Brand Of Sacrifice". Et que dire de la pièce instrumentale "A Violent Compulsion" aux parfums de Fates Warning sous stéroïdes ? Clairement le groupe, malgré qu’il soit confortablement assis dans son siège death metal traditionnel, s’est tout de même assuré de se mettre un peu en danger.

L’on peut critiquer à outrance le manque d’originalité de certains albums parfois, et j’en suis, mais il faut aussi rester de bonne foi et se demander : est-ce que le groupe fait honneur au genre ? Si la réponse est dans l’affirmative, on peut se permettre de passer par-dessus le manque d’innovation.


Mathieu
Mai 2023




"Reduced To Flesh"
Note : 17/20

Alors que les intarissables danois de HateSphere préparent déjà la sortie de leur prochain opus, je vous propose de revenir sur l'excellent "Reduced To Flesh", dixième album sorti en 2018 pour les vingt ans de leur carrière.

Avec un simple cercueil en bois sous fond de peinture jaune pisse, le visuel très sobre de l'album ne vend pas vraiment du rêve. Serait-ce le signe d'un changement d'orientation musicale ? Le doute est permis à l'écoute de "Praeludium", cette courte introduction instrumentale qui pose une ambiance captivante et qui monte en puissance avec l'intervention d'un ensemble de violons grandioses et saisissants. HateSphere a t-il donc décidé de changer son style ? Pas du tout messieurs dames !

Passée l'introduction, les Danois nous envoient dans les gencives neufs titres de death / thrash bien énervé ! Les morceaux sont propulsés avec urgence par la batterie effrénée de Mike Part. Ici, pas de blast beat épileptique à tout-va mais un violent matraquage de caisse claire à base de "toupa toupa toupa" haletants. Les guitares et la basse envoient des riffs torturés et frénétiques sans trop s'embarrasser de soli qui se font plutôt rares et discrets. Le chant d'Esben Hansen offre suffisamment de variations pour ne pas être lassant. On entend même un peu de voix claire sur "Ruled By Domination" qui atténue légèrement la brutalité du morceau pour lui apporter plus de noirceur.

Dans le même esprit, le groupe nous propose un long passage ambiant en plein milieu du titre éponyme "Reduced To Flesh" qui suspend la sauvagerie de l'album durant un instant pour mieux nous replonger dedans par la suite. Sur "Lethal Mistake", un orgue fait son apparition soutenu par des cris de foule, donnant ainsi une dimension apocalyptique au morceau. HateSphere ne fait pas non plus mentir l'étiquette "groove metal" qui lui est parfois attribuée avec "Nothing Is Definite" qui ralentit le tempo pour s'adonner plus intensément au plaisir du groove. Cet excellent sens du groove sera, de même, particulièrement mis en avant dans le dantesque "Can Of Worms".

Ainsi, tout en restant sur des bases solides et redoutablement efficaces, HateSphere nous propose un dixième album très solide qui offre suffisamment de petite variations pour nous tenir parfaitement en haleine durant ses 42 minutes. A la fois violent, sombre et entraînant, "Reduced To Flesh" est un excellent album qui, malgré son visuel "particulier", ne fait finalement pas du tout tâche dans la discographie du groupe.


Zemurion
Décembre 2019




"New Hell"
Note : 17/20

HateSphere, originaire du Danemark, nous propose ici son neuvième album depuis 2001. Prolifique tout de même le groupe. Signé sur l’encore plus prolifique label Massacre Records,"New Hell" est un exemple parfait de pur  thrash  à saveurs death et core bien assumées. En ouverture d’album, "The Excutionner" porte très bien son nom. Le titre est sans pardon avec ses attaques de guitares déchaînées, nous donnant droit à 3 minutes de pur plaisir malsain.

Je suis un amateur de basse. Je considère également que les groupes de metal, peu importe le style, auraient toujours intérêt à s’assurer d’une excellente production au niveau de cet instrument, plutôt que de rechercher de la profondeur et de la pesanteur seulement du côté des guitares et de la batterie. HateSphere me fait cadeau sur ce nouvel album d’un mixte de qualité, laissant la place à tous les instruments. Le son est dynamique, énergique et très nerveux dans l’ensemble, parfait pour le style proposé par le groupe.

Pour éviter de présenter un album trop homogène, sans variété, le groupe s’assure tout au long des 10 morceaux de proposer un niveau satisfaisant de mélodie, de changement de rythmes et de niveau d’intensité, malgré que le but premier soit clairement de faire dans le death purement agressif.

HateSphere demeure toutefois facile d’approche. Sans dire que ce "New Hell" fait dans le "commercial", disons seulement que le groupe ne s’aventure jamais trop loin du chemin aisé du "death mélodique" résolument archi joué depuis des décennies par multiples autres groupes du genre. Ce n’est pas en soi un défaut, ce qui explique en partie la bonne note que j’attribue à l’album. Le tout est si bien peaufiné, si bien travaillé, malgré le peu de risque pris que le groupe, qu’il est difficile d’en dire du mal. On passe un bon moment, mais est-ce que l’on y retourne avec joie pour un deuxième tour expéditif ? J’en doute.

Plutôt le genre d’album qui se retrouve dans notre discographie et que l’on revisite en y faisant le ménage… "Oh ! C’est vrai ! Je possède cet album d’HateSphere… tiens, écoutons-le".


Mathieu
Janvier 2016




"Murderlust"
Note : 13/20

Il fallait bien que ça arrive, HateSphere nous balance un nouvel album dans la face ! Deux ans après "The Great Bludgeoning", le petit frère, fort de 12 titres, se prénomme "Murderlust", tout un programme ! Pochette de Mircea Gabriel Eftemie, le créateur préféré de Soilwork (qui a aussi réalisé le clip de "Smell Of Death"), la ressemblance est évidente avec "A Predator Portrait", ce qui d’emblée paraît un peu décevant tant l’artiste a su produire de belles œuvres par le passé. Produit par Tue Madsen, l’opus est forcément de bonne facture et garantit que le combo a mis les petits plats dans les grands pour leur nouvel effort studio, mais qu’en est-il vraiment du contenu ?

Facile, c’est lourd, rapide, brutal et totalement thrash / death comme on l’aime tant ! Ouverture en fanfare avec "Murderlus" justement, puissant mais relativement classique compte tenu du vécu du groupe (le titre est plutôt dans la veine de "The Sickness Within" ou "Smell Of Death").  "Pandoras Hell", titre suivant, poursuit la même intention dans un style toutefois un peu plus lent (au niveau des riffs) donc plus accessible au non "thrasheux avertis", de même que "Fear Me", morceau le plus long de l’album (un peu plus de 6 minutes) tout à fait dans la veine de "Resurrect With A Vengeance". Concrètement, l’album en son entier oscille autour de ses deux pôles, d’un côté le thrash rapide ("The Violent Act", "Punishable By Death""Iconoclast"), et de l’autre des morceaux beaucoup plus lents et lourds, à l’exception de  "In Process", morceau instrumental de plus de 3 minutes, placé habilement en milieu de galette, qui sent fort le Testament de la belle époque. A noter, dans la version digipack de l’album, une version bonus du titre "Murderlust" en version "pré-production" et une version live de "500 Dead People" (issu de l’album "Ballet Of The Brute").

Sans pour autant être bon, ni mauvais, HateSphere propose ce qu’il sait faire de mieux, à savoir du HateSphere, avec une faible marge de manœuvre consacrée à l’innovation, au changement de style. Nul doute que cet opus contentera les fans du groupe les moins désireux de voir souffler un vent de changement dans le genre initié par les Danois au début des années 2000.


Byclown
Septembre 2013




"The Great Bludgeoning"
Note : 11/20

Après l'important changement de line-up et un convenu (quoique très efficace) "To The Nines", les brutes de HateSphere n'en finissent pas de tirer sur leur mors et de tourner en rond dans leur sphère haineuse.

Et sur ce nouvel effort qui porte bien son nom, c'est encore une fois, plus que le line-up, le son qui est très marquant, puisque l'insatiable batterie de Nielsen est systématiquement mise en avant, comme sur "To The Nines", d'ailleurs. Bon, en même temps, y'a de quoi, vu que Nielsen assure toujours grave de ce côté. Et si les mélodies de Pepe sont moins nombreuses et moins mises en valeur, elles sont néanmoins présentes, tantôt par une introduction bien senti, tantôt par un riff qui déboite. Non, rien à dire, ceux qui suivent le groupe avec la tenacité indéniable d'un fan de Manowar ne seront pas déçus par ce grand matraqueur... Les autres par contre....

Parce qu'a l'image de sa cover et de son crâne morbide, ce "The Great Bludgeoning" enterre clairement les débuts de la formation et tout ce qu'on peut désormais considérer comme sa première période, comme semblait vouloir nous le faire comprendre "To The Nines". Une lente progression vers un style qui reste un grand poutrage musical mais nettement moins enlevé que "Serpent Smiles And Killer Eyes" - et nettement moins passionnant qu'un inattendu "Ballet Of The Brute" - amorcée depuis "To The Nines".

Alors évidemment, le groupe connaît encore des points culminants, comme cet énorme "Ressurect With A Vengeance" que j’aimerais beaucoup être prophétique. M'enfin faut pas rêver. Les grands Danois qui semblaient porter l'avenir du thrash death bourrin sur leurs épaules décharnées semblent être résolus à se porter vers un metal moins inspiré. C'est d'autant plus dommage qu'on sent les bonnes idées pointer un peu partout, mais le tout n'est pas convaincant, enfin pour du HateSphere, hein, pour les auteurs de l'énorme "Only The Strongest", du phénoménal "Drinking With The King Of The Dead", entendons-nous bien. Maintenant qu'on était habitué a quelque chose de ce niveau, il était évident que le groupe était attendu après les multiples changements de hurleur.

Hélas, mille fois hélas, après s'être mangé le virage de "To The Nines", c'est au tour de la ligne droite de "The Great Bludgeoning" d'être plantée. Les mecs, gaffe, la prochaine fois, c'est le mur. Un opus qui reste efficace donc, mais à mille lieux de ce que le groupe peut réellement faire. Jetez une oreille dessus, si vous êtes un fan inconditionnel, moi je retourne aux plus anciens opus, où le groupe hurlait encore un énorme "Reign of terror, I am of the top of the world !".


Groumphillator
Septembre 2011


Conclusion
L'interview : Pepe

Le site officiel : www.hatesphere.com