Le groupe
Biographie :

Hatchet est un groupe de thrash metal américain formé en 2006 et actuellement composé de : Julz Ramos (chant / guitare), Ben Smith (batterie), Devin Reiche (basse / ex-Ancient at Birth, ex-Stagewreck) et Clayton Cagle (guitare / Apothesary, ex-Hemotoxin). Après un EP en 2007, le groupe sort "Awaiting Evil", son premier, album, en Mai 2008 chez Metal Blade Records. En Mars 2013, l'album "Dawn Of The End" sort chez The End Records. Le troisième album, "Fear Beyond Lunacy", sort en Octobre 2015. "Dying To Exist" sort en Juin 2018 chez Ellefson Music Productions.

Discographie :

2007 : "Hatchet" (EP)
2008 : "Awaiting Evil"
2013 : "Dawn Of The End"
2015 : "Fear Beyond Lunacy"
2019 : "Dying To Exist"


Les chroniques


"Dying To Exist"
Note : 14/20

Jour après jour, semaine après semaine, année après année, mon exploration de la galaxie thrash se poursuit. Je découvre ainsi aujourd'hui "Dying To Exist" des Américains de Hatchet dont les deux derniers albums avaient déjà était chroniqués par notre équipe.

Dans ce nouvel opus, Hatchet n'a pas changé son fusil d'épaule avec un revival thrash assez classique porté par un chant à la Death Angel. Sur cet album encore, je rejoins l'avis de mes confrères sur le manque de variations dans le chant de Julz Ramos ; il y a, dans sa façon de vouloir pousser en voix de tête dans toutes ses fins de phrases, un aspect trop forcé qui peine à convaincre et qui plombe l'écoute de l'album. Heureusement, son jeu de guitare est irréprochable tout comme celui de son binôme Clayton Cagle. On a d'ailleurs droit à des solos très virtuoses qui sont, malheureusement, souvent un peu trop en retrait dans le mix pour pouvoir parfaitement nous saisir. Il en est de même pour la batterie de Ben Smith qui, malgré un jeu efficace, reste prisonnière d'une production un peu trop proprette qui absorbe une grosse partie de son énergie. Ce choix de mixage profite cependant aux guitares rythmiques qui sont toujours bien en avant et, surtout, au nouveau bassiste Devin Reich qui bénéficie d'un son de basse parfaitement audible.

Pour ce qui est de la compo, Hatchet se confronte à la difficulté inhérente à tout groupe de revival consistant à trouver une part d'originalité tout en respectant les canons du style défendu. Ici, le groupe parvient à proposer différentes variations sur ses morceaux en allant du thrash bien énervé à la Slayer jusqu'à des passages plus heavy et mélodiques. On trouve ainsi pas mal de bonnes choses à travers cette dizaine de titres. On peut citer, par exemple, l'esprit légèrement oriental sur la première partie de "Warsaw" qui bascule ensuite dans un registre heavy, ou le rythme ternaire dans "Back Into Dust" qui laisse place à une bonne accélération en milieu de morceau. On retrouve d'ailleurs ce même type d'accélération fulgurante sur "Descent Into Madness", dans lequel on peut aussi entendre des riffs en 5/4, qui exprime une forme de confusion mentale comme l'indique le titre.

Même s'il ne révolutionnent rien, les Américains de Hatchet continuent ainsi ici de piocher dans le meilleur du thrash pour nous proposer des compositions efficaces et solidement interprétées. Malheureusement, son manque d'originalité propre, additionné à la platitude du chant et au manque d'agressivité dans la production, font que "Dying To Exist" ne parviendra sûrement pas à s'imposer comme une référence dans ce monde fourmillant du revival thrash metal.


Zemurion
Juin 2019




"Fear Beyond Lunacy"
Note : 16/20

Directement de la Mecque du Thrash, la Bay Area, nous provient Hatchet, présent sur la scène metal depuis 2006. "Fear Beyond Lunacy" est leur troisième album.

Tout de suite après l’excellente introduction "Where Time Cannot Exist", les puissants riffs de Julz Ramos et de Clark Webb vous assaillent à la gorge et ne vous lâchent qu’une fois leur attaque effectuée. C’est dire combien le travail des deux guitaristes est remarquable. Vous n’aurez qu’à écouter exactement à 3:12 de la pièce "Frozen Hell" le passage de "twin guitars" pour réaliser combien les riffs sont incisifs et précis. Ramos tient aussi le rôle de chanteur et là malheureusement, on ne peut pas en dire autant de bien. Je comprends que le thrash soit propice à des prouesses vocales agressives et peu mélodiques, par contre, est-il nécessaire d’être monotone et sans variété ?

Le thrash n’en a rien à cirer des productions grandiloquentes, surcompressées ou overdubbed à n’en plus finir. Le son doit être direct, tel un crochet bien envoyé au visage, suivi d’un uppercut sans pardon. "Fear Beyond Lunacy" respecte tous ces éléments. Le son est "sale" juste à souhait, laissant une place de premier plan aux guitares. La section rythmique, quant à elle, n’est pas en reste et ne ralentit pratiquement… jamais. Les doubles caisses sont en feu et rajoutent au sentiment d’urgence ressenti tout le long de l’album.

Il serait facile de critiquer l’originalité, mais qui le serait vraiment dans un style aussi vaste que le thrash metal. Disons seulement qu’Hatchet parvient à tirer son épingle du jeu et à proposer sa propre relecture du genre. Les puristes prétendront que les anciens sont irremplaçables. Et pourtant, les Metallica, Slayer et autres Megadeth n’ont-ils pas eux-mêmes débuté quelque part ? Qui plus est, ne jouons pas à l’autruche et soyons honnêtes : les groupes susmentionnés n’ont-ils pas atteint leur apogée il y a fort longtemps ? Au fond, les amateurs de thrash veulent entendre tout ce qui a fait la renommée du style depuis le début des années 80, en critique au glam, ainsi pour l’expérimentation, l’originalité et tout le reste ils repasseront. Ils peuvent donc compter sur Hatchet pour exaucer leurs moindres désirs. Avec ce "Fear Beyond Lunacy" fort bien ficelé, le thrash est plus vivant que jamais.


Mathieu
Janvier 2016




"Dawn Of The End"
Note : 15/20

Un groupe de thrash metal venant de San Francisco, rien de surprenant, à la vue des groupes issus de la Bay Area on se dit qu'on peut entendre quelque chose de très bon ! Mais il y a tellement de groupes qui ont émergé ces dernières années qu'il va falloir proposer quelque chose de solide pour se démarquer !

Hatchet a sorti un EP puis un album en 2008, "Awaiting Evil" mais depuis, plus rien. Jusqu'à ce "Dawn Of The End" 5 ans plus tard qui était plutôt attendu ! Quand le premier album est très bien reçu du public et des médias et que le suivant est attendu comme ça, c'est déjà un bon signe !

Mauvais départ pourtant, l'intro "After The Dark" est tout simplement inutile. On peut la zapper et tailler tout de suite le bout de gras ! Le morceau "Silenced By Death", lui, est excellent, là on pose le décor, pas de doutes on pourrait presque mettre un tampon "made in Bay Area" tellement on entend l'inspiration que doit représenter tous les groupes du secteur qui sont ni plus ni moins les pionniers du thrash. D'ailleurs, le chant et les riffs me font penser à Death Angel, Juiz Ramos a peut-être même une voix et un phrasé trop proche de Mark Osegueda. Ce qui peut être un reproche qu'on peut faire au groupe mais il n'empêche que ça colle très bien à leur musique et que Ramos maîtrise sa voix, il peut à mon avis l'utiliser davantage et nous réserver de bonnes surprises sur un prochain album.

Tout au long de cet album, on retrouve tous les éléments qui font un excellent album de thrash, les riffs sont rapides et emportent tout sur leur passage. Un aspect qui me plaît bien aussi c'est le mixage, parce que la basse n'est pas noyée dans ce mur de guitares. On a là enfin le loisir d'écouter de bonnes lignes de basse bien que trop "propres" à mon goût. Mine de rien, le groupe a bien évolué depuis 2008, mais là je pense qu'il reste encore quelques étapes à franchir pour atteindre le plus haut niveau. Notamment sur la batterie, Eli Lucas n'est pas mauvais en soi mais ça tourne en rond.

Il y a quand même de très bons morceaux, comme "Silenced By Death", "Signals Of Infection" et "Dawn Of The End" qui sont des perles ! "Revelations Of Good And Evil" est aussi un très bon morceau, un peu dans le style que Metallica a pu faire avec "Fade To Black". Par contre il trouve beaucoup moins sa place sur le disque je pense. Mais il fallait le tenter !

Un bon album de thrash qui mérite d'être concrétisé par la suite ! Cette étiquette de groupe qui nous vient de ce berceau du thrash qu'est la scène de San Francisco risque par contre de leur coller à la peau, enfin pour moi, je pense que malgré tous les atouts qu'ils ont, ils ont besoin de proposer quelque chose de plus personnel, de trouver leur "patte" pour s'imposer comme un des groupes de ce "thrash revival" !


Antoine
Juillet 2013


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/hatchetofficial