Le groupe
Biographie :

Hang The Bastard est un groupe de doom / sludge anglais formé en 2007 et actuellement composé de : Joe Nally (basse, chant / ex-1000 Sins), Simon 'Slayer' Grubb (batterie), Sam 'Hell' Rice (guitare) et Tom Hubbard (chant). Hang The Bastard sort son premier album, "Hellfire Reign", en Juin 2010 chez Holy Roar Records. Après un EP, "Hang The Bastard", en 2012, le groupe sort son deuxième album, "Sex In The Seventh Circle", en Octobre 2014 chez Century Media.

Discographie :

2010 : "Hellfire Reign"
2012 : "Hang The Bastard" (EP)
2014 : "Sex In The Seventh Circle"


La chronique


Quatuor anglais en provenance de l’ouest de Londres, Hang The Bastard sort son deuxième album "Sex In The Seventh Circle" (une référence à la Divine Comédie de Dante peut-être ?) sous l’égide de Century Media. Les rosbifs nous assènent avec savoir-faire des chansons au style lourd et épais, croisées entre doom, sludge et stoner, ces trois tendances se mariant à merveille à travers des titres ravageurs et massifs. Les plus grosses influences cités par la fiche de presse sont Down et Black Sabbath (certains riffs sont, il est vrai, ultra calés sur les premiers albums des forgerons de Birmingham), on ne saurait démentir cette affirmation tant la musique des bâtards trempe dans la mélasse et la sueur.

La prod’ est surpuissante et massive comme un 33 tonnes, tout en étant aérée, faisant ressortir les instruments de façon claire. A la fois propre et claire (le son de batterie et le mixage global), elle conserve néanmoins un aspect très organique (les guitares sont grasses et la basse dégueule de saturation, Sludge oblige) et met bien en valeur des morceaux qui tabassent et écrasent l’auditeur. Les titres sont plus au moins tous sortis du même moule, à savoir des compositions courtes et brutes, privilégiant l’intensité et la simplicité. Rythmiques heavy et lancinantes propres au stoner, colorations southern, purs passages doom / sludge massifs, pour un album direct, compact et urgent. Le ton est donné dès le premier titre "Keeping Vigil", puissant et frontal, tout comme le morceau-titre ou bien "Sweet Mother", à l’esprit proche de Kyuss, et "Hornfel" à la conclusion plus lourde que la lourdeur.

Hang The Bastard sait quelques fois se faire plus séditieux et glauque en jouant la carte de l’oppression urbaine désaxée, "Beyond The Pale" ou "The Majestic Gathering Of Goetia" en sont de bons exemples ; des blocs de noirceur corrosive, où le chanteur crache sa bile comme une bête démoniaque. "Morrs Tempest", autre titre crade, fricote, sur sa section centrale, avec le black / death. Le groupe se montre donc très convaincant dans ce registre torturé et brutal. La voix très spéciale de Tomas Hubbard, au chant black metal criard digne d’un gobelin norvégien à qui l’on vient de raser sa forêt, dénote à la première écoute mais s’avère être parfaitement à sa place, surtout lors des passages les plus sludgy, créant une sorte de malaise. Elle ne manquera pas de rebuter certaines personnes mais avouons qu’elle ajoute une petite touche d’originalité au propos général.

Seul raté de ce "Sex…", le morceau "Mists Of Albion", morceau psyché et dépouillé, au chant clair évaporé et lointain, où il ne se passe pas grand-chose musicalement et qui traîne inutilement en longueur durant sept laborieuses minutes. Qui plus est, ce titre, placé en milieu de parcours, arrive comme un cheveu dans la soupe, après "The Majestic Gathering Of Goetia" déjà mentionné qui installait une ambiance réellement prenante, et casse complètement la dynamique de l’album.

A part cette légère faute de goût, l’album reste homogène et solide, chaque est un nouveau de masse sur le crane. Pris entre stoner metal burné et sludge viscéral, Hang The Bastard livre un bon album, qui, sans être un must, est parfait pour headbanguer et évacuer sa rage.


Man Of Shadows
Décembre 2014


Conclusion
Note : 14,5/20

Le site officiel : www.facebook.com/hangthebastard