Le groupe
Biographie :

Hanging Garden est un groupe de melodic doom / death metal finlandais formé en 2004 et actuellement composé de : Nino Hynninen (claviers / Clockwork Spirit, ex-Raakku, ex-Amarantine), Mikko Kolari (guitare / ShamRain), Jussi Hämäläinen (guitare / chant), Sami Forsstén (batterie), Toni Toivonen (chant / 2nd Suicide, Clockwork Spirit, ex-Raakku, ex-Amarantine), Jussi Kirves (basse / Inland, ex-Endomorphism) et Riikka Hatakka (chant). Après deux albums sortis en 2007 ("Inherit The Eden") et 2009 ("Teotwawki"), "At Every Door" sort en Janvier 2013 chez Lifeforce Records. "Blackout Whiteout" sort en Septembre 2015, toujours chez Lifeforce Records, suivi de "I Am Become" en Octobre 2017, et de "Skeleton Lake" en Mai 2021.

Discographie :

2007 : "Inherit The Eden"
2009 : "Teotwawki"
2013 : "At Every Door"
2015 : "Blackout Whiteout"
2017 : "I Am Become"
2021 : "Skeleton Lake"
2022 : "Neither Moth Nor Rust" (EP)


Les chroniques


"Neither Moth Nor Rust"
Note : 17/20

Après avoir sorti son septième album, Hanging Garden revient déjà avec un nouvel EP en 2022. Mikko Kolari (guitare), Jussi Hämäläinen (guitare/chant, Mercury Circle), Nino Hynninen (claviers, ex-Clockwork Spirit), Toni Hatakka (chant, 2nd Suicide, ex-Clockwork Spirit), Jussi Kirves (basse, Inland), Sami Forsstén (batterie) et Riikka Hatakka (chant) nous présentent "Neither Moth Nor Rust".

On démarre avec "Neither Moth Nor Rust", le titre éponyme, qui nous dévoile soudainement une mélancolie lumineuse sur laquelle le chant clair côtoie des harmoniques entêtantes et des hurlements massifs. Le mélange est intense, accrocheur et surtout très accessible, mais le titre est court, et "The Last Dance" prend rapidement la suite avec des mélodies perçantes. La quiétude semble à peine perturbée par les hurlements ou par les quelques parties de chant robotique, mais on sent que la froideur de la rythmique ne demande qu’à exploser, et le groupe la laisse régulièrement faire, tout en l’alimentant avec des voix aériennes ou des claviers comme sur "And Leave All Love Behind" et ses accents gothiques majestueux. La douceur de cette composition apaisante nous transporte calmement jusqu’à "The Raven Portrait", une interlude au piano qui conserve cette quiétude mystérieuse avant que le chant ne refasse son apparition sur "On the Shore Of Eternity". Le morceau se pare d’une ligne de basse inquiétante, qui sera régulièrement renforcée par une sublime dissonance entêtante et froide, puis l’EP prend fin avec "Field Of Reeds (Avalon Skies Rework)", un titre du dernier album réarrangé par l’artiste electro Avalon Skies. Étrangement, les deux univers sont parfaitement compatibles, et leur collaboration permet de refermer ce chapitre avec une douceur différente.

Pour Hanging Garden, douceur rime avec intensité. Avec "Neither Moth Nor Rust", le groupe continue sur la voie ouverte avec ses précédents albums, ajoutant une touche de douceur et une ambiance glaciale à cet univers mélancolique.


Matthieu
Janvier 2022




"Skeleton Lake"
Note : 18/20

Hanging Garden nous propose un nouvel album. Après l’arrivée de Riikka Hatakka au chant, Mikko Kolari (guitare), Jussi Hämäläinen (guitare / chant), Nino Hynninen (claviers), Toni Hatakka (chant), Jussi Kirves (basse) et Sami Forsstén (batterie) ont commencé à travailler avec elle sur "Skeleton Lake", le septième album du groupe.

Le groupe débute avec "Kuura", un titre lancinant qui laisse place aux deux vocalistes tout en plaçant des harmoniques pénétrantes, du vocoder, une mélancolie intense et une rythmique lourde, puis "Faith" nous propose des sonorités lointaines et ambiantes. La dualité entre la rage de la saturation et le calme du son clair est à la fois frustrant et prenant, offrant aux deux vocalistes la possibilité de s’exprimer. Cette complémentarité est intense, tout comme l’angoissante "Nowhere’s Haven", où la dualité s’exprime pleinement. Les parties se brident autant qu’elles se complètent, créant un univers en pleine expansion avant l’aérienne "Winter’s Kiss". Le titre développe une intensité croissante et aérienne qui se développe entre les deux vocalistes.

"When The Music Dies" offre des accents plus doux, mais également d’autres plus sombres, qui font vivre ces tonalités prog prenantes aux leads planants alors que "Tunturi" fait place à une lourdeur lancinante. A nouveau la dualité est au coeur de cette composition, mais on sent que les musiciens veulent nous parler à travers cette progression violente et brutale. "Road Of Bones" nous offre un autre aspect de la musique du groupe, à la fois très mélodieux et très brut, accentué par ces orchestrations majestueuses et ces leads planants. La dualité est toujours présente, tout comme sur la lourde "Field Of Bones", une composition lancinante et oppressante qui propose une certaine langueur agressive que les amateurs du style sauront apprécier à sa juste valeur. Les guitares sont parfois tranchantes, alors que "Skeleton Lake", le dernier morceau, nous oppresse immédiatement avant de nous envelopper dans une chape de noirceur et de lourdeur. Le chant féminin doublé de choeurs offre un léger détachement avant que le son ne s’éteigne.

L’univers d’Hanging Garden a changé, mais il reste ancré dans ses racines noires. Le groupe nous offre un "Skeleton Lake" contrasté entre noirceur et douceur, oppression et libération, mais aussi lourdeur et sonorités planantes qui ne font que renforcer leur base prenante faite d’une dualité sans âge.


Matthieu
Juin 2021




"I Am Become"
Note : 16/20

Après un dernier album en 2015 et un EP en 2016, les Finlandais de Hanging Garden continuent sur leur lancée en revenant en 2017 avec un nouveau long format . Ce sera, pour moi, l'occasion de découvrir ce groupe finlandais qui œuvre dans le gothic doom ; un style que j'apprécie beaucoup et que je n'ai pas eu l'occasion de chroniquer depuis un moment.

Sans prendre le temps d'un quelconque préambule, l'album démarre immédiatement sur un beau refrain mélancolique en chant clair. On y décèle un petit côté folk qui peut nous faire penser à certains morceaux de Amorphis. Entre anglais et finnois, le chanteur Toni Toivonen passe par différents registres vocaux avec, notamment, de superbes growls ténébreux ou des voix murmurées légèrement trafiquées pour un rendu presque dark électro. Tant au niveau de l'univers que du son, la musique du groupe est très proche de celle d'un Swallow The Sun avec, notamment, une qualité de mixage tout aussi excellente. Ce n'est pas par hasard que j'ai cité Amorphis. En effet, le chanteur Tomi Joutsen fait justement une apparition sur le deuxième morceau, "Hearthfire" ; une contribution qui passe relativement inaperçue tant le chanteur principal du groupe rivalise de talent avec son invité.

Toujours à la manière d'un Swallow The Sun, la musique de Hanging Garden propose un contraste permanent entre lumière et obscurité. Elle nous donne l'image du phare au cœur de la tempête, de l'étoile qui illumine une nuit sans lune, du feu qui réchauffe au milieu de l'hiver... Il y a une beauté sombre dans cette album qui reste souvent sur le fil au risque de basculer à tout moment vers quelque chose d'un peu mièvre. Je pense en particulier à certains jolis passages en chant clair comme dans le troisième morceau "Elysium". Sur le quatrième titre, l'album prend un virage assez inattendu avec un "Our Dark Desing" aux sonorités electro / indus qui nous fait chavirer vers une noirceur fascinante et quasi hypnotisante. On retrouve cet aspect electro / indus dans le morceau suivant, "Kouta" avec, cette fois-ci, une dimension de plus en plus aérienne et lumineuse. Ces deux titres tranchent avec les autres mais ils permettent de surprendre l'auditeur tout en apportant du relief à l'album.

Après une introduction presque black metal, on retourne dans un registre gothic doom plus classique dans le morceau "Iron Shores". Malgré une grande maîtrise du style, ce retour en terrain connu a tendance à me faire un peu décrocher sur la fin de l'album. Heureusement, le très beau "Ennen" vient raviver l'attention de l'auditeur en intégrant, notamment une seconde voix féminine qui apporte une agréable bouffée d'air frais. Le groupe offre ainsi une belle conclusion à ce nouvel opus.

Au final, ce "I Am Become" se révèle être un très bon album de gothic doom. S'il se montre parfois un poil trop classique, il sait néanmoins s'aventurer en terre inconnue sur certains morceaux sans pour autant perdre sa cohérence. Si vous aimez Swallow The Sun, October Tide ou même Draconian, vous pouvez vous jeter dessus les yeux fermés.


Zemurion
Janvier 2018




"Blackout Whiteout"
Note : 16/20

Deux ans après un "At Every Door" un peu décevant, Hanging Garden nous revient quelque peu changé avec un nouveau bébé sous le bras : "Blackout Whiteout", sorti chez Lifeforce Records. Alors en quoi y a-t-il du nouveau ?

C’est assez visible lorsque l’on écoute les 9 morceaux, la vague doom est quelque peu passée et s’est effacée. On retrouve des influences mais mis à part certains titres, surtout "Borrowed Eyes", le groupe a évolué. Evolué vers une musique plus post-rock atmosphérique, à l'image de "Whiteout" et "My Rise Is Your Fall".

C’est assez difficile de définir ce qu’ils nous font exactement dans cet opus mais la tendance est clairement plus posée et aérienne avec un petit quelque chose du groupe The Chant, particulièrement dans "Eclipse", le très bon titre aérien et reposant, mais aussi "Ember" ou encore le plus groovy "Blackout". Le chant clair prend l’avantage sur les growls et passe plutôt bien. Sinon, on trouve des morceaux un peu plus dynamiques, surtout "Words That Bear No Meaning" qui fait plus moderne ou le plus Katatonien "Unearth". On déplorera juste que le titre "Aoede" ne soit pas plus attrayant.

Hanging Garden frappe fort avec cet opus personnel et honnête. Ils n’en font pas des tonnes et c’est très bien comme ça. Un vent de fraîcheur nous caresse les oreilles pendans l’écoute et nous apaise. Vous l’aurez compris, c’est l’album parfait à écouter posé tranquillement pour se libérer l’esprit.


Nymphadora
Septembre 2015




"At Every Door"
Note : 12/20

Les Finlandais de Hanging Garden nous reviennent avec un nouvel album "At Every Door" où l'on découvre leur nouveau chanteur Toni Toivonen. Ils surfent sur une vague death mélodique incluant des influences doom et modernes. L'opus qui se compose de 8 titres commence avec "Ten Thousand Cranes".

Après une intro de percussions, le chant death caverneux et une voix claire assez originale se font entendre avec un fond sonore mélodique. Il se divise entre des passages lourds et d'autres plus calmes et aériens. C'est un bon titre qui s'écoute sans problème mais il n'est pas vraiment accrocheur. Puis "Ash And Dust" continue de nous faire planer dans une atmosphére lente et hypnotique. On pourra trouver des similitudes avec Enslaved dans les ambiances et la façon d'utiliser le chant clair. Plus sombre, "Hegira" développe un côté indus avec des voix robotisées et des sonorités électroniques. Heureusement qu'une voix black accompagnant les growls death vient nous surprendre et rendre le morceau un peu plus intéressant car la longueur se fait ressentir... "Wormwood", qui est un titre lourd et lent, se révèle vite ennuyeux. En effet il faut attendre 2 minutes pour qu'il se passe quelque chose et encore cela n'a rien de transcendant. Avec une intro symphatique, "At Every Door" démarre plutôt bien et nous fait enfin ressentir des émotions. Mais voilà, bien que le morceau soit court, il devient vite long et monotone, n'incluant aucune variation. "The Cure" est un peu plus rapide mais ralentit vite. Le chant clair presque murmuré ne donne aucun soupçon d'intérêt alors que les growls redonnent de la dynamique à un tout restant très plat. Le rock / metal atmosphérique est mis à l'honneur dans "Evenfall". Avec des parties plus sombres et travaillées, ce titre se révèle varié et intéressant. Puis le plus long et meilleur titre, "To End All Ages", est une parfaite conclusion pour cet album. En effet, il développe une atmosphère obscure et pesante bienvenue. L'inspiration est au rendez-vous et le titre est du coup beaucoup plus prenant que le reste de l'album.

Il n'y a rien de mauvais dans cet album mais rien qui vaille vraiment le détour. En effet, l'originalité n'est pas au rendez-vous car d'autres groupes tels que Insomnium régnent déjà sur ce style avec de la musique de qualité. Or ici, tous les titres se ressemblent et il manque vraiment quelque chose...


Nymphadora
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.hanging-garden.net