Le groupe
Biographie :

Hagl est un groupe de black metal norvégien formé en 2011 et actuellement composé de : Gheist (batterie), Malphas (guitare, basse, mellotron / Bloodsworn, Endezzma, ex-Coffin of Lament, ex-Energumen, ex-Vulture Lord, ex-Faun) et Sorath (chant / Eswiel, Vulture Lord, ex-Beastcraft, ex-Coffin Of Lament, ex-Energumen, ex-Faun, Okkultist). Hagl sort son premier album, "Lenket Til Livet", en Mars 2015 chez Folter Records.

Discographie :

2015 : "Lenket Til Livet"


La chronique


Hagl est un groupe norvégien de black metal formé en 2013. Bien que "Lenket Til Livet" soit leur premier album en tant que groupe, il est nécessaire de noter que les musiciens ont déjà fait leur beurre dans d’autres formations comme Beastcraft ou encore Endezzma... Ha tiens donc. Point commun, ces deux groupes font partie de la Hønefoss Militsen. Parce que oui, en Norvège, on en a encore certains petits regroupements qui se veulent plus underground l’un que l’autre. Certains trouvent ça charmant, d’autres ridicule. Choisissez votre camp ! Personnellement, je mentionnais le fait qu’un tel rapprochement indique qu’encore une fois, ce seront des amis qui vont jouer ensemble et que ça donnera soit un projet génial, soit ça ne méritera vraiment pas un feu d’artifice. A quelle catégorie appartient donc Hagl ?

L’album s’ouvre donc sur "Askefast". Dans ce genre d’album, le premier titre est souvent décisif. C’est souvent dès les premières notes qu’un groupe instaure une ambiance, et une ligne directrice qui guidera tout l’album. Ici, on a le droit à un setting assez froid. Le rythme est mesuré, la voix se veut transperçante mais reste néanmoins très posée. L’atmosphère se veut assez lourde et pesante, et j’ai la nette impression que Hagl cherche à créer un espèce de sentiment de résignation assez déprimant. Un début assez prometteur donc. Poursuivons avec "Den Sorte Porten". Et c’est là que le mélange commence à pêcher. Autant j’appréciais ce côté pesant lors du premier titre, autant l’exacte même sensation est reproduite dans celui-ci. En fait, j’ai l’impression d’écouter le même morceau, et l’aspect assez monotone des vocaux n’aide pas à chasser cette idée de mon esprit. De même, les instruments peinent à décoller et à prendre de l’ampleur. Un peu refroidie, je me lance dans "Albehyrde". Et encore une fois, je me vois contrainte de faire les mêmes reproches : c’est plat et ça manque considérablement de relief et d’intensité. Je veux bien que le but premier soit d’instaurer une ambiance assez lente et froide, mais un peu de diversité ne ferait pas de mal au groupe. Pour le moment, j’ai toujours l’impression d’écouter le même morceau. Et c’est en soi regrettable.

Les premières notes de "Fra Kulden Til Flammene" me redonnent cependant espoir. Voilà quelque chose qui sonne différemment. Le bref moment de guitare accoustique au début est donc l’un des rares moments de bravoure de Hagl jusqu’à présent. Mais très vite, on retombe dans les vieux travers et aux mêmes problèmes évoqués précédemment. Quelques rares solos apparaissent néanmoins et donnent un coup de punch au tout. L’affaire n’est peut-être pas perdue ! Ce sentiment est renforcé par le titre suivant "Helvete Ligger Sa I Lende". Enfin, on découvre que Hagl peut faire preuve d’un peu plus d’enthousiasme et d’intensité ! Enfin les instruments font une timide poussée. Ca reste frêle et incertain, mais je note l’effort. De plus, force est de constater la mise en avant de quelques sonorités assez étranges et originales, plutôt appréciable donc. "Ondskapt" est en soi un titre révélateur. Je veux dire en cela que je suis persuadée que vous avez déjà vu ce mot quelque part. Vous pouvez n’avoir aucune connaissance du norvégien, ou du suédois, mais vous avez déjà croisé ce foutu mot. Et pourquoi donc ? Parce qu’il est générique. A croire que tous les groupes de black scandinave vont finir par l’utiliser. On a déjà un groupe du même nom, d’innombrables chansons... et ça représente le problème global de Hagl : c’est générique et connu. On a déjà vu ça ailleurs. Pas un pét de travers, rien qui innove.

"Liksok" s’ouvre de façon assez étrange. Et chez moi, ça a évoqué un souvenir assez désagréable : les sonneries ultrasons qu’on a tous utilisées un jour pour faire chier le monde. Si si, je vous assure. Sinon, l’ambiance est à son paroxysme dans ce titre. On ressent vraiment le côté glacial et incisif du groupe. Au moins, ça restera une démarche authentique. Avec "Sjelefiende" commence à se dessiner un problème supplémentaire, mais découlant des précédents : c’est trop long. Bien que le tout apparaisse maîtrisé, on a tendance à s’ennuyer un peu, les morceaux se ressemblant tous et n’ayant pas de différences majeures. Vous me demanderiez dès à présent quel titre est mon préféré, je serais dans l’incapacité de répondre. Pour moi, c’est plus ou moins toujours la même rengaine. Et ces vocaux... j’apprécie leur contrôle, mais un peu de changement serait appréciable. Entendre la même litanie pendant une heure, ça devient très vite démoralisant. Même problème avc "Vardogn" qui essaie d’adopter un petit côté Burzumesque dans son introduction, mais qui au final peine à décoller. Achevons donc cette écoute avec "Endelikt" qui, hélas, n’apporte pas d’éléments innovateurs au mix final.

Ce que je retiendrai de Hagl, c’est un bel effort. Je reconnais et comprends l’intention. Cette ambiance froide et malsaine qu’ils essaient d’instaurer me plaît, et j’aime ce parfum de dépression qui embaume tout l’album. Vraiment, j’aime. J’arrive même à apprécier la litanie des paroles délicieusement désespérées. Ce qui leur aura manqué : de l’intensité et de la diversité ? Mais il faut garder à l’esprit que ce n’est que le premier album studio de ce groupe qui doit probablement encore se chercher un peu. Je reste curieuse de voir où tout cela va les mener.


Velgbortlivet
Mai 2015


Conclusion
Note : 13/20

Le site officiel : www.facebook.com/haglbyge