Le groupe
Biographie :

Selon leur bio officielle, "C’est l’envie de jouer du rock en live qui a réuni les Gut-Scrapers. C’est à cinq que les Gut’s délivrent leur rock’n’loud énergique aux quatre coins de la France. Pour se forger un son et une identité, le groupe joue partout et dans toutes les conditions.". Quoi qu’il en soit, Gut-Scrapers est un groupe de "rock’n’loud" fondé à Nîmes en 2008. Gut-Scrapers est composé de Thierry Pitarch au chant, Pierre Mercier à la batterie, Florent Cacheleux à la basse ainsi que de Fred Fages et William Cortier aux guitares. Le groupe sort son premier album, "Gimme Your Soul", en 2013. En 2017, Gut-Scrapers est de retour avec "Getting Through" paru chez Brennus Music.

Discographie :

2013 : "Gimme Your Soul"
2017 : "Getting Through"


Les chroniques


"Getting Through"
Note : 15,5/20

Qu’est-ce qui est rouge, qui a la voix aussi éraillée que l’oncle Bernie après quelques cigares et qui te fait décoller sans larsen ? Pas grand-chose ne répondra à cette définition, ma foi, très précise. Pas grand-chose assurément... Pas grand-chose hormis Gut-Scrapers et plus précisément l’artwork de son nouvel album, "Getting Through". Qu’est ce qui a un chapeau, qui casse des murs et qui sent le rock’n’roll, le vrai, le burné, le luisant à des lustres à la ronde ? Une nouvelle fois, pas grand-chose... Pas grand-chose hormis Gut-Scrapers et plus précisément l’artwork de son nouvel album, "Getting Through". Et enfin, qu’est ce qui tout en étant rouge et ayant un chapeau réunit une dizaine de titres conçus spécialement pour être joués fort dans ces salles obscures se livrant au plaisir des oreilles ? Comme la tradition l’exige, pas grand-chose... Pas grand-chose hormis Gut-Scrapers et plus précisément l’artwork de son nouvel album, "Getting Through". Mais, comme dirait l’autre, pourquoi tout ce brun autour de la pochette d’un album ?

Simplement car l’artwork sauce comics est fichtrement bien foutu, tout comme l’album qu’il illustre finalement. Et, tout comme notre bonhomme vêtu de son couvre-chef, la plume de Gut-Scrapers se veut le héros étincelant de son monde. Naturellement, une nouvelle fois, le songwriter s’en prend à nos sociétés, au repli sur soi et la force de trouver une certaine lumière intérieure par ces sombres temps qui sont les nôtres. Musicalement, cette dénonciation et cet humble questionnement philosophique se traduisent par un rock puissant, à la fois musclé et léger, brut et virevoltant. C’est donc là que réside la volonté de Gut-Scrapers, dans une sorte de rock de l’unanimité, de musique fédératrice qui serait susceptible de réunir tout le monde sous la même bannière : celle d’un rock’n’loud basé sur des riffs efficaces et accrocheurs, survolé par une voix puant le rock’n’roll et un rendu électrique déconcertant. Bref, pas la peine de passer par milles lieux, milles dédales d’explications ou milles sentiers de métaphore, le rock prodigué par Gut-Scrapers ravira autant le fan de Scorpions que l’ado rebelle amateur d’un The Offspring voire le dandy admirateur d’un Noir Désir et peut-être même la messagerie d’un Téléphone ("Thankful", "Let Me Tell You"). Pas la peine d’épiloguer sur son côté électrique ni même survolté, Gut-Scrapers mêle, démêle et re-mêle les solos, la crash-cymbale, les refrains et tout le bazar pour essayer d’allier facilement à sa cause toute oreiller aventureuse qui se risquera à l’écoute. Ce "Getting Through" est donc un disque puissant, bien léché et travaillé qui frappe bien plus fort que son prédécesseur, "Gimme Your Soul" en 2013. De là, oubliés les prises de têtes, les décibels trop compliqués et les chanteurs trop criards, Gut-Scrapers donne dans le rock sans se prendre la caboche, le melon, la fraise ou encore la poire ("Let The Light", "Ride", "No Way Back"). Pour le reste, l’album varie ses inspirations, ses énergies et ses sentiments pour coller en plus parfaite adéquation avec l’avancement de l’écoute et du disque. Alors forcément, il y en a pour tous les goûts, toutes les couleurs et tous les tympans. Du lobe plutôt énervé ("Days Will Come", "Getting Through"), au conduit auditif plutôt apaisé ("The Light") en passant par la trompe d’Eustache plutôt entre les deux ("Wind Of Hope", "Ahead"). Il en ressort donc un album taillé pour faire plaisir, retaillé pour se confronter à tous les genres et détaillé pour plaire à chaque type de public made in rock et de leurs différentes exigences.

Et c’est là le résultat fédérateur, unificateur (voire coupé au sécateur) recherché par la joyeuse bande de lurons qu’est Gut-Scrapers. Alors il est, on ne plus normal, que ce second album "Getting Through" poursuit la volonté de bons riffs, de rock fédérateur et tout simplement de rock’n’loud initié par son prédécesseur. Nul besoin donc de millions de pédales d’effets ou de perdre un temps fou dans des réglages scientifiques, juste la nécessité de sortir une gratte, un ampli et de se laisser guider par l’intriguant personnage de l’artwork. Pour la métaphore du jour, disons que ce "Getting Through" était comme si Hellboy s’offrait une folle virée juste pour te coller son poing en pleine face. Ou plutôt, comme si Hellboy s’offrait une folle virée juste pour coller si profondément son poing dans quelques sombres endroits exigus, que certains culs ressembleraient à des garages à vélo. Mais dans les deux cas, le résultat est le même, ça fait : S’BAM ! Seule la taille du point d’impact change...


Rm.RCZ
Août 2017




"Gimme Your Soul"
Note : 13,5/20

Gut-Scrapers signe avec "Gimme Your Soul" un opus typique de hard rock. L'énergie qui se dégage des compositions n'est pas sans rappeler la frénésie instantanée provoquée par de grands groupes du genre tel ACDC. L'effet est en effet immédiat et sans appel. Un fond sous-jacent de blues aromatisé de sonorités heavy, la recette parfaite pour donner la pêche. Les dix titres sont variés et nous protègent d'une lassitude souvent trop récurrente dans ce genre d'opus. Les solos de guitare sont très présents mais intelligemment répartis et pensés, n'empiétant ni sur la voix ni sur les instrus. "Gimme Your Soul" ne perd à aucun moment de sa vigueur et allie à ses sonorités électriques un visuel tout aussi efficace. Mais le groupe se dote également d'une profondeur lyrique fortement appréciable pour rajouter du sens à leurs mélodies explosives. Les paroles (prenons l'exemple de "Be On The Ball" ou de "Take Me Away") méritent que l'on prenne le temps de se pencher dessus afin de réecouter les titres sous un nouvel aspect, peut-être même une dimension supérieure à une première écoute, tout d'abord concentrée sur l'instrumentation. Le fabuleux "Got No Life" pourrait réveiller les morts avec ses riffs de guitare infernaux, ses rythmes et son chant endiablés, le tout reflétant juste à merveille la notion de "rock n' roll". C'est d'ailleurs ce qu'on retiendra principalement à la fin de l'opus. Le rock s'évapore de cet album, et si vous avez un petit coup de mou, il se pourrait qu'une bonne thérapie à base de Gut-Scrapers soit le remède à tous vos maux. N'hésitez pas, montez le son, et si le groupe passe par chez vous, préparez-vous certainement à un grand moment revitalisant, pour vous comme pour le courant du hard rock français.


Radien
Décembre 2013


Conclusion
L'interview : William & Fred

Le site officiel : www.gutscrapers.com