"Manifestation Of Human Suffering"
Note : 18/20
Gutrectomy vient nous écraser avec son deuxième album. Depuis 2011, le groupe
allemand composé de Philip Dahlenburg (guitare), Dennis Schuler (chant), Louis Weber
(basse) et Simon Wernert (batterie) joue avec la violence. Voici "Manifestation Of Human Suffering".
Avec Gutrectomy, il faut oublier toute notion de douceur ou de calme, vous êtes sur le point
de dire adieu au répit avec "Abyss", une inquiétante introduction qui va rapidement nous
rouler dessus à grands coups d’infrabasses. Le mix très moderne permet au groupe de se
déchaîner en permanence et de nous matraquer avec ses mosh parts assassines, tout en
plaçant des hurlements surpuissants sur ces riffs violents. On notera également la présence
de trois invités : Lukas Swiaczny (Stillbirth, Placenta Powerfist, Xavleg) sur "Slaves To
Greed", Dustin Mitchell (Filth) sur "Scorched Earth" et Jamie Hanks (I Declare War,
Sacrificer) sur "Condemned To Suffer". Leur intervention permet au groupe de renforcer sa
puissance de feu incroyable tout en ajoutant respectivement une énergie brute, une
dissonance inquiétante et une lourdeur pachydermique. Les Allemands nous autorisent tout
de même une courte pause au milieu de l’album avec "Dranied", un titre instrumental
dérangeant, puis on remarque des influences old school par moments comme sur "Diarrhea
Diving Club" qui est pour moi le morceau le plus efficace de l’album, ou encore des éléments
planants, comme avec "Perish In Selfishness" ou "Scavenger Of Hatred". La violence n’est
jamais loin jusqu’au dernier moment, et l’album prend fin avec "Apocalyptic Squirt Tsunami",
un titre aussi pesant que son nom est… évocateur.
Pendant plus d’une demi-heure, Gutrectomy va nous maltraiter avec son slamming
deathcore brut. Sur "Manifestation Of Human Suffering", chaque titre est fait pour nous
écraser, nous clouer au sol et nous rouler dessus pendant que le vocaliste nous vomit sa
rage. Un excellent choix.
"Slamageddon"
Note : 15/20
Ce qui serait susceptible de faire la différence avec les autres groupes du genre, c’est la production d’une puissance inouïe ainsi que le chant qui alterne entre grunts et voix aiguë.
Musicalement aussi je note une certaine différence, même si elle est minime, il y a une recherche incontestable pour proposer des compos qui sortent de l’ordinaire pour ce style engorgé jusqu'à la garde par les milliers de groupes de slam death.
La batterie déjà, on peut discerner du gravity blast, ce qui est rare dans le style, qui est facilement remarquable par sa lenteur d’exécution. Les riffs sont eux aussi plus développés, plus accès sur le rythme que sur le côté pesant. Bien sûr les ingrédients du slam death qui sont la touche fondamentale restent en place.
Gutrectomy affiche avec poigne la direction à prendre et ce qui pourrait être le souffle salvateur d’un style qui, bien que récent, se noie littéralement dans ses propres vomissures.
Mon avis sur ce skeud est que musicalement, grâce à cette production, ainsi qu’à tout ce que je viens de souligner plus haut, "Slamageddon" est super agréable à écouter. A noter le petit riff Star Wars sur "Rest In Pieces", qui plus est, est un excellent morceau.
Côté pochette, elle est magnifique, ce "Slamageddon" a donc tous les atouts de son côté. Entre puissance, inspiration, et fondamentaux du style, Gutrectomy vient de sortir un EP de toute beauté.
Les six titres sont très porn : "Midget Facefuck", "How I Slapped Your Mother" et j’en passe, ainsi que le nom du groupe qui obligatoirement doit finir par "-tomy" sinon ça fait pas "culture" slam death, ne font pas dans l’originalité subtile. Après tout, on s’en bat un peu, le principal est que la meuf dans l’intro de "Wifebeater" qui ramasse des coups de batte en allu ne s’en sorte pas sans une tête de Mickey.
Parfois, il faudrait faire écouter ce genre d’intro à ceux qui nous cassent les rouleaux, d’ailleurs demain, j’amène le skeud à mon taf !!
Gutrectomy c’est la classe, après quatre écoutes, le plaisir est intact. Alors que dire de plus si ce n’est que de toute facon les fans de slam death sont déjà en train d’écouter le skeud et qu’il ne reste plus que ceux qui ont envie de prendre un bon high kick à la Le Banner directly in the ass à franchir le pas vers Gutrectomy.
|