Le groupe
Biographie :

Gruesome est un groupe de death metal américain formé en 2014 et actuellement composé de : Matt Harvey (chant, guitare / Dekapitator, Exhumed, ex-Athrenody, Cadaverizer, ex-Gravehill, ex-Noothgrush, ex-Repulsion, ex-Scarecrow), Robin Mazen (basse / Castrator, Derkéta, Precipice, ex-Demonomacy, ex-Impure, ex-Slag-9, Thrash Attack, ex-Acrominium), Gus Rios (batterie / Evil Amidst, Murder Suicide, Upon Infliction, ex-Sickness, ex-Divine Empire, ex-Malevolent Creation, ex-Manntis, ex-Resurrection) et Daniel Gonzalez (guitare / Occisas, Possessed, ex-Nailshitter). Gruesome sort son premier album, "Savage Land", en Avril 2015 chez Relapse Records, suivi de "Twisted Prayers" en Juin 2018.

Discographie :

2015 : "Savage Land"
2016 : "Dimensions Of Horror" (EP)
2017 : "Fragments Of Psyche" (EP)
2018 : "Twisted Prayers"


Les chroniques


"Twisted Prayers"
Note : 16/20

Ah, enfin un nouvel album de Gruesome ! Rapidement, ce groupe est devenu une référence du death metal primitif. En à peine quatre ans, ils nous ont pondu deux démos, deux Eps et un album en 2015. Ce deuxième opus tombe donc à pic pour redynamiser la carrière de cette formation américaine haute en couleurs. En effet, le groupe est plutôt récent, mais le palmarès de ces musiciens ferait pâlir un laitier albinos en pleine crise de foie. Chaque membre a déjà joué dans minimum six ou sept formations dont certaines sont véritablement légendaires. Allez, je cite, comme ça, au hasard : Possessed, Exhumed, Divine Empire, Impure, Repulsion, Cretin, Exodus, ça vous suffit ?

Avec Gruesome, il y a de quoi s'attendre à de la bonne came, et à l'écoute de "Twisted Prayers", impossible d'être déçus. Très branché par Death (rien qu'à voir le logo on a vite compris), cette bande de professionnels du metal de la mort balance une musique résolument heavy, stylistiquement proche de la formation mythique menée par le regretté Chuck Schuldiner. Ce disque aurait véritablement très bien pu être réalisé par Death dans les années 90 tant il s'en inspire. Que ce soit en termes de procédés compositionnels, de son, d'harmonies de guitares, de patterns de batterie et de lignes de chant, tout fait penser à la musique de son aîné de Tampa. Pour appuyer cette comparaison, il est également nécessaire de préciser que James Murphy, ayant officié chez Obituary, Testament et… Death, se retrouve invité sur certains titres pour balancer de somptueux solos de guitare dont lui seul a le secret. Par ailleurs, l'excellent shredder était déjà présent sur un titre de "Savage Land", le précédent opus de Gruesome. Il est important de noter également que la pochette est signée Ed Repka, responsable d'une multitude d'artworks, de Death à Megadeth en passant par Hirax et Testament, mais aussi à l'origine d'illustrations de toute une génération ayant participé au revival thrash, comme Municipal Waste ou Merciless Death.

À situer quelque part entre le Death de l'époque "Individual Though Patterns", "Human" et "Symbolic" (même si le groupe précise sur sa page Bandcamp s'inspirer de la période des débuts), Gruesome ajoute cependant sa touche personnelle en développant une ambiance constamment lugubre et sinistre très "Leprosienne" au travers de riffs de guitares sombres et tranchants. Il se dégage de tout cela une sorte de vision très "Exhumiesque" de la chose, ce qui ne semble pas anormal quand on sait que Matt Harvey, pilier de la formation death / grind, traîne dans le coin.

Très sincèrement, il n'y a pas grand-chose à dire si ce n'est que cette volonté clairement assumée de proposer une musique qui rend hommage au pionniers du genre se ressent tout au long de l'écoute et définit le style de la formation américaine. Gruesome distille un metal d'excellente facture, et s'en sort divinement bien dans l'entreprise qu'il s'est fixé. "Twisted Prayers" est relativement proche de son prédécesseur "Savage Land", autant d'un point de vu qualitatif que stylistique, toujours aussi technique, accrocheur et fidèle. Avis aux nostalgiques qui pleurent ce temps révolu où la scène de Tampa était en pleine effervescence, Gruesome lance la "NWOOSFDM"(New Wave Of Old School Floridian Death Metal). "Twisted Prayers" est un excellent skeud qui pourrait presque vous laisser croire que ce regretté Chuck est toujours parmi nous.


Trrha'l
Juillet 2018




"Dimensions Of Horror"
Note : 12/20

Non content de rendre hommage à Carcass au travers d'Exhumed, Matt Harvey s'est dit qu'il allait aussi rendre hommage au "Scream Bloody Goe"" de Death en créant Gruesome. Déjà auteur d'un premier album l'année dernière, le groupe revient avec "Dimensions Of Horror", un EP de 19 petites minutes histoire de patienter jusqu'à la prochaine livraison longue durée.

On ne va pas y aller par quatre chemins, cet EP est dans la droite lignée de "Savage Land" et par conséquent de "Scream Bloody Gore". Nombreux seront ceux qui se demanderont où est la frontière entre l'hommage et la pompe intégrale, même si la démarche de Matt Harvey est sincère. Gruesome n'est réellement qu'un prolongement aux deux premiers albums de Death et n'apporte strictement rien de plus en dehors d'une production évidemment plus actuelle. Pour le reste, c'est tellement proche que si on avait écrit Death sur la pochette on y aurait vu que du feu, même le chant s'en rapproche un maximum ! Si on aime le genre, il faut avouer que les morceaux sont très bons, mais on entend aussi des riffs piqués sur les deux premiers Death et à peine réarrangés et collés à d'autres pour que les morceaux ne soient pas des reprises. Comme je le disais, je sais que la démarche est honnête et que l'hommage est sincère mais à l'écoute, même si les morceaux sont bons, je ne peux m'empêcher de me demander si tout ça était réellement utile. Autant avec Exhumed on sent l'inspiration Carcass mais on entend aussi le groupe proposer sa version de la chose, autant là c'est vraiment une copie carbone de "Scream Bloody Gore" (surtout) et "Leprosy" (un peu). Difficile de se faire un avis tranché là-dessus finalement, parce que si la qualité est là elle est quand même grandement empruntée à Death et ça rend le tout un peu caduc. Alors on va essayer de voir ça pour ce que c'est en fait, un simple hommage de passionnés à un groupe et des albums qui ont marqué toute une génération de groupes de metal extrême.

Au final, un EP qui s'adresse à ceux qui ont aimé "Savage Land" et qui ont envie de reprendre une louchée de death dans la plus pure lignée des deux premiers albums de... Death justement.


Murderworks
Octobre 2016




"Honor Found In Decay"
Note : 16/20

Certains albums sont particulièrement difficiles à chroniquer, surtout lorsqu’ils s’avèrent être un hommage appuyé à un des groupes phares du genre. Sans être une simple production de reprises ni même un plagiat appuyé au groupe référence que représente Death (première époque), Gruesome propose une relecture sous forme de compos originales dont la patine fait clairement référence aux productions death des années 90 ; celles constituant encore une influence majeur dans les prods actuelles.

A la base de ce que l’on pourrait qualifier de supergroupe old school : Matt Harvey, le guitariste et chanteur d’Exhumed, Daniel Gonzalez, le gratteux de Possessed et enfin Gus Rios, batteur de Malevolent Creation. Une dream team ayant pour seul et unique objectif de sublimer les origines d’un genre, notamment par une production chiadée jusqu’au-boutisme. En témoigne l’artwork vintage mais très réussi (une version gore de l’affiche de Pourquoi j’ai pas mangé mon Père). Chroniquer chacune des compos serait illusoire voir inutile de par leur homogénéité mais aussi la nécessité d’appréhender l’objet de façon unitaire. Dix titres, dont deux reprises qui comptent dans la discographie de Death, fidèles aux originales mais bénéficiant d’un élan de modernité salutaire : "Land Of No Return" et "Black Magic" qui était déjà une reprise de Slayer. Comme référence il y a pire. Dès le titre d’ouverture, c’est back to the future avec une atmosphère qui provoquera sûrement une émotion certaine chez les aficionados d’une époque pas si lointaine. Riffs intenses et recherchés, soli lead mélodiques et inspirés, double caisse en mode roller coaster (accélération, freinage lent, accélération…), un chant growlé sans concession, racleux à souhait (à ce niveau c’est du miasme metal) et le tout saupoudré de breaks décisifs. On doit admettre que Matt assure son rôle haut la main et même si l’élève n’atteindra pas, pour certains, le niveau du Maître Schuldiner, nous aurions tort de faire une comparaison, tant la finalité du projet est ailleurs ; Gruesome ne s’étant jamais proclamé comme produit de substitution à Death, en témoignent certaines fulgurances particulièrement modernes.

Question existentielle, le projet Gruesome était-il légitime ? Sans équivoque, la réponse ne peut être que positive, la possibilité de revenir aux origines sans se priver d’un renouveau qui permettra aux plus jeunes de redécouvrir les fondamentaux.


Braindead
Mai 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/gruesomedeathmetal