"Salting The Earth"
Note : 16/20
Vous connaissez Grisly ? Probablement pas. Mais vous connaissez Rogga Johansson
(guitare/chant, Down Among The Dead Men, Paganizer, Necrogod, Megascavenger,
Massacre, Revolting, Ribspreader, Stass…), son fondateur ! Accompagné par Dennis
Blomberg (basse, Down Among The Dead Men, ex-Paganizer) et Henke Lundgren
(batterie), le groupe nous offre "Salting The Earth", son deuxième album.
Quand vous lisez les noms des des membres, à quoi vous attendez-vous ? A du death
metal suédois ? Gagné. Grisly ne déroge pas à la règle et dévoile un son gras, agressif et
aussi mélodieux qu'agressif. On commence avec "By Inferno's Light", une composition qui
nous propose une bonne dose de HM-2 et de riffs accrocheurs. Les mélodies sont
tranchantes, tout comme sur "Dying Like Dogs In Winter", un titre qui fera remuer des nuques
et remuer des corps dans la fosse. "Mutilator" développe des harmoniques old school et des
patterns très old school qui piochent dans un thrash énervé, puis on repart dans cette
énergie morbide avec "Wickedness That Lurks Within", un morceau gras et puissant.
"Skymningssonaten" offre un interlude poignant à cette déferlante de violence avant "Mexico
(Reign Of Bullets)", une nouvelle composition qui met en avant cette énergie malsaine et
groovy. On continue sur les mélodies agressives de "Last Days In Fear", une composition qui
mélange rage et sonorités old school pour créer un contraste sanglant, puis "Salting The
Earth", le titre éponyme, vient frapper avec une recette similaire. Les mélodies se mélangent
à cette rythmique grasse mais accessible, puis "Driver" vient apporter une dose d’énergie
supplémentaire à ces sonorités death metal brutes. "Souls Last Caress" nous présente une
mélancolie inhabituelle mais intéressante et progressive, qui place des riffs non saturés sur
un chant presque clair.
Vous pensiez connaître le death suédois ? Grisly vient déconstruire cette image. Il est
évident que "Salting The Earth" va plaire aux amateurs de cette violence old school, mais les
mélodies prennent une place de plus en plus importante, jusqu’à ce final impressionant.
"The Spectral Wars"
Note : 16/20
Par acquis de conscience, je vais tout de même vous présenter Rogga Johansson
(chant / guitare), tête pensante de Grisly, son nouveau projet. Rogga est l’un des guitaristes
qui incarnent le death metal, de par ses nombreux projets depuis 20 ans comme Paganizer,
Megascavenger, Ribspreader, Revolting, The Grotesquery, Down Among The Dead
Men, Carve, Skeletal Spectre ou encore Bone Gnawer. Il décide en 2014 de s’allier au
bassiste Dennis Blomberg (Depeseblo, Down Among The Dead Men, Those Who Bring
The Torture, Grön Kaviar, ex-Paganizer) pour créer un groupe de death metal à leur
image. Ils font également appel à Henke Lundgren (batterie) et quatre ans plus tard sort
"The Spectral Wars", le premier album du projet Grisly.
L’album commence sur les chapeaux de roues avec "Consumed From Beneath", un titre à
l’introduction calme mais dérangeante, alors que la rythmique qui suivra est un parfait
exemple du death metal à la Suédoise. Alors que je soupçonne un usage de la Boss HM-2,
le groupe nous envoie une musique sale mais parfaitement mixée, avec des harmoniques
tranchantes et un chant hurlé d’excellente facture. Les parties lead plus lentes et froides
viennent compléter ce mélange violent, alors que sur "Rot The Living", l’accent est mis sur
l’aspect martial des riffs que le combo suédois nous envoie, avec un solo tranchant et carré.
Même constat sur "Parasite Parasite", qui est axé sur un son dérangeant et parfois dissonant,
avec une quantité d’harmoniques hallucinante. La composition un peu plus old school de
"The Casket Eaters" plaira sans doute au plus grand nombre des fans de death metal, alors
que le batteur aligne sans broncher un blast très propre auquel succède une partie
beaucoup plus martiale.
"Teeth That Rips" ne change pas de recette, et même si les riffs sont d’excellente qualité,
seuls les amateurs de death pur et dur seront capables de ne pas se lasser. Le chant de
Rogga est plus saccadé, ses phrases plus courtes au profit de syllabes qui durent, tout
comme sur "Bring Out The Horrors", qui a ce petit effet écho très agréable à l’oreille car il
donne l’impression d’être entouré de créatures surnaturelles. Un peu rapide, ce titre laisse la
place à "Supernatural Warfare" qui est beaucoup plus calme, voire même atmosphérique par
moments. Mais à nouveau, j’ai l’impression que certains passages s’éternisent, même si le
groupe ne semble pas à court d’idées. On continue avec "Sentenced To Armageddon", un
autre titre dont le son est celui d’il y a vingt ans, et que l’on découvre avec plaisir grâce à
des parties lead inspirées auxquelles succèdent une rythmique malsaine qui pioche un peu
dans le black metal. "Into Insanity" porte parfaitement son nom grâce à une batterie qui
semble créer un mur invisible autour de nous, avant qu’il ne soit matraqué par les riffs du
guitariste, soutenus par une basse que l’on entend beaucoup plus, avant que le mur ne soit
reconstruit lors du couplet suivant. Le dernier morceau, "The Spectral Wars", débute par un
sample auquel succède une rythmique proche du doom / death qui nous force presque à
headbanguer. Les riffs hypnotiques finissent par cesser en reprenant le sample.
Le death metal suédois a de beaux jours devant lui grâce à Grisly et au talent des
musiciens. Le son old school est préservé et les influences sont multiples, mais malgré
cela, certains passages souffrent de petites longueurs. Le groupe s’enferme dans un style
déjà exploité par des milliers d’autres groupes, et n’apporte que rarement une touche
d’originalité, ce qui fait que les moins adeptes finiront peut-être par se lasser.
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