Pour Griffon, l’Histoire s’écrit avec une majuscule. Créé à Paris en 2012, le groupe se taille
une réputation dans la scène locale, sort un EP et un album, puis signe chez Les Acteurs
De L'Ombre Productions avec un split en 2019. En 2024, Aharon (chant, A/Oratos,
ex-Geisterfels), Sinaï (guitare, The Order Of Apollyon, ex-Moonreich), Kryos (batterie,
Azziard, Hats Barn, Neptrecus) et Antoine (guitare) annoncent la sortie de "De Republica",
leur troisième album.
C’est avec "L'Homme Du Tarn" que l’album débute, retraçant l’oeuvre du député socialiste
Jean Jaurès avec fureur et lourdeur, ainsi que des mélodies tranchantes. Les parties
samplées (tirées des discours de l’homme) contrastent avec les cris viscéraux qui hantent
les passages les plus effrénés et pesants parfois renforcés par des claviers imposants
comme par exemple sur les refrains aux touches mélancoliques, que l’on retrouvera
également sur "The Ides Of March", le titre suivant, qui profite d’une ambiance lancinante pour
dévoiler ses riffs enflammés. Les paroles, en anglais et en grec, résonnent comme de
manière beaucoup plus sombre pendant que la rythmique saccadée nous étouffe en
permanence, n’autorisant que quelques passages plus dissonants et aériens avant de
laisser place à la vindicative "La Semaine Sanglante" et ses harmoniques dansantes qui
mènent la charge.
Le groupe chante ici les Trois Glorieuses avec des sons bruts et de
nombreux choeurs, rappelant la puissance d’un peuple uni et déchaîné avant que le sample
vocal final n’y mette un terme pour finalement nous autoriser à reprendre notre souffle pour
débuter "A L'Insurrection". Sans surprise, la quiétude est rapidement piétinée par une vague
de fureur présentant la situation de Paris en 1871, et malgré le break plus calme, la tension
est palpable au sein de l’instrumentale et de ses mélodies fuyantes. La lourdeur du final sera
à peine apaisée par les claviers, alors que la noirceur resurgit sur les premières notes de "La
Loi De La Nation", laissant alors la mélancolie nous guider pour rejoindre la rythmique
oppressante, symbolisée par la bataille entre Eglise et République. On ressent une certaine
souffrance dans la voix qui donne vie à cette nouvelle réalité, entourée par les sa rythmique
accablante, puis c’est avec "De Republica" que les musiciens reviennent à une période plus
récente du pays tout en la contrastant avec une approche old school glaciale et parfois très
imposante tout en conservant ses leads chaotiques avant de refermer l’album avec un final
théâtral massif.
Griffon avait déjà prouvé son évolution avec son album précédent, et le groupe confirme à
présent sa position de fer de lance du black metal français. "De Republica" couple une
approche mélodieuse unique avec une narration expressive et juste, faisant à la fois de cet
album un indispensable musicalement parlant, qu’un recueil d’histoire.
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