Quand je vois un nouveau groupe scandinave qui débarque, j'ai toujours les oreilles qui frétillent avant même la première écoute. Quand en plus ils sont suédois comme Marduk ou Meshuggah, je m'attends même à une violence glaciale et très sombre. Du coup, autant le dire tout de suite, j'ai été relativement déçu avec cette découverte : Grieved. Sorti chez Prosthetic Records, cet album éponyme a choisi de miser sur un côté hardcore plutôt dark, enregistré au Ranch Studio en compagnie de Lewis John (Funeral For A Friend, Gnarwolves).

Pour faire simple : on a un groupe de metal suédois qui fait tout sauf ce pour quoi les Suédois sont ultra doués. Alors certes, à l'image de la dernière piste ("Reverie"), l'ambiance qui règne sur ce disque est plutôt glauque, mais pourtant la sauce a du mal à prendre. Autant dire qu'on est ici très loin du hardcore américain ou même français, la faute à de trop longs breaks sur quasi chaque morceau. De plus, même si la voix en elle-même n'est pas mauvaise, elle manque clairement de hargne, de tonus, de couilles quoi. En fait, de ma référence à Meshuggah évoquée plus haut, je ne garderai peut-être que la basse, qui réussit à bien claquer quand on l'attend le moins façon tremblement de terre japonais.

Du coup, on se retrouve à mon goût sur le terrain du metalcore, mais un metalcore qui se cherche encore, plutôt lent, dont les gros riffs peinent souvent à nous transporter vers la sainte neige made in Stockholm. On en arrive à des extrémités difficilement compréhensibles : "June 22" que je n'aurais même pas osé sortir lors d'une répèt' à mes 14 ans, ou à l'inverse l'excellente "Shattered" qui n'atteint que péniblement la minute et trente-sept secondes. L'ensemble vient parfois même friser avec le néo-metal, le côté iceberg en plus. On sent beaucoup de bonne volonté chez ce groupe mais sûrement encore un besoin de se créer un style propre pour sortir d'un éventuel ennui omniprésent, malgré des qualités musicales indéniables.