Le groupe
Biographie :

Grave Digger est un groupe de heavy metal d'origine allemande qui a vu le jour au début des années 1980. Le groupe, alors composé de Chris Boltendahl, Peter Masson, Willi Lackmann et Albert Eckardt, sort son premier album en 1983, "Heavy Metal Breakdown". Après avoir enregistré leur second album "Witch Hunter" en 1985, Lackmann quitta le groupe et fut remplacé Par C.F. Brank. Après maintes tournées et festivals, un troisième album voit le jour en 1986. "War Games" fut fort décrié par les fans le jugeant de trop commercial, peu après Peter Masson quitta le groupe et fut remplacé par Uwe Lulis. En 1987, le groupe voulant repartir sur de bonnes bases changea de nom et s’appela simplement Digger, ainsi arriva "Stronger Than Ever" rappelant fortement les débuts du groupe, Digger repartait de bon pied, mais n’en resta pas moins un échec commercial qui conduisit le groupe à splitter dans la même année. Après une reformation partielle en 1991 avec Chris Boltendahl et Uwe Lulis, accompagnés de Tomi Göttlich et Jörg Michael (batteur de rage, Stratovarius, Running Wild), un quatrième album vit le jour en 1993, "The Reaper" qui annonça le grand retour de Grave Digger et les fans furent conquis, sur leur lancée, l’album "Symphony Of Death" sortit de suite en 1994. Assurant une tournée avec Frank Ullrich, nouveau venu à la batterie, ils enchaînèrent les premières partie de Manowar, et une album nommé "Hearth Of Darkness" marqué par la noirceur de ces titres sortis en 1995. Re-changement de batteur en 1996, Stefan Arnold prend place au sein du groupe, et Grave Digger rentre dans sa phase épique avec l’album "Tunes Of War" retraçant l’histoire de l’Ecosse et de William Wallace. Cet album représentait la première partie du tryptique médiéval avec "Knights Of The Kross" en 1998 et "Excalibur" en 2000. Suivra une tournée mondiale avec Hans-Peter Katzenburg au piano et clavier qui conservera sa place au sein du groupe et en 2002 un live de leur prestation en Europe au Waken Open Air voit le jour et un plus tard, en 2001, l’album "Rheingold" est dans les bacs. Deux ans de travail plus tard, en 2005, nouvel album avec "The Last Supper", suivi d’un DVD live du Last Supper Tour à Sao Paulo, nommé "25 To Live" car le groupe fétait ses 25 ans d’existance. 2007, nouvel album "Liberty Or Death", fut comme un flop pour certains fans par son manque d’innovation, le groupe se rattrapa très vite avec "Ballads Of A Hangman" en 2009, ravivant tout les "vieux" fans et de nouveaux. En 2012, Grave Digger nous livre "The Clans Will Rise Again" et en 2014, "Return Of The Reaper". En Novembre 2014, le claviériste Hans Peter Katzenburg quitte le groupe pour se consacrer à ses projets parallèles. Il est remplacé par Marcus Kniep. L'album suivant, "Healed By Metal", sort en Janvier 2017. "The Living Dead" sort en Septembre 2018, avec Marcus Kniep à la batterie. "Fields Of Blood" sort en Mai 2020.

Discographie :

1984 : "Heavy Metal Breakdown"
1985 : "Witch Hunter"
1986 : "War Games"
1993 : "The Reaper"
1994 : "Symphony Of Death"
1995 : "Heart Of Darkness"
1996 : "Tunes Of War"
1998 : "Knights Of the Cross"
2000 : "Excalibur"
2001 : "The Grave Digger"
2002 : "Tunes Of Wacke" (Live)
2003 : "Rheingold"
2005 : "The Last Supper"
2005 : "25 To Live"
2007 : "Liberty Or Death"
2009 : "Ballads Of A Hangman"
2010 : "The Clans Will Rise Again"
2012 : "Clash Of The Gods"
2014 : "Return Of The Reaper"
2015 : "Exhumation (The Early Years)" (Compilation)
2017 : "Healed By Metal"
2018 : "The Living Dead"
2020 : "Fields Of Blood"
2022 : "Symbol Of Eternity"


Les chroniques


"Symbol Of Eternity"
Note : 15/20

Lorsqu’il est question de power metal allemand, bien entendu les noms de Blind Guardian, Gamma Ray et Helloween vous viendront en tête de prime abord. Pourtant, il serait fort de mauvaise foi, à mon humble avis, d’omettre d’inclure Grave Digger dans cette sélecte liste.

La bande à Chris Boltendahl (chant) nous présente donc ici son vingt-et-unième album studio en carrière, rien de moins. Avec une aussi longue carrière, nous sommes en droit de nous demander quelles sont les motivations qui poussent une formation à continuer de la sorte, et de produire du nouveau matériel. Est-ce la pression de la maison de disques ou bien un réel besoin de création ? Dans bien des cas, malheureusement, c’est souvent la première option qui s’impose.

Fréquemment, lorsqu’il est encore une fois question de perdurer, il est également question des amateurs du début vs les nouveaux venus. Dans mon cas, malgré plus de quatre décennies d’existence, je découvre Grave Digger de par ses plus récents albums. Je peux comprendre les amateurs des années fastes du groupe d’être déçus. "Symbol Of Eternity" est loin d’être un mauvais album de power metal, cependant, il souffre sans doute du syndrome "le meilleur est derrière eux", tout comme, à mon humble avis, les récents efforts de Blind Guardian (voir ma chronique de leur dernier album…), Helloween, Gamma Ray, Stratovarius et bien entendu Sonata Arctica.

Donc, si l’on prend cette dernière offre de Grave Digger, pour ce qu’elle est, de manière unique, l’on a affaire ici à du power metal tirant vers des influences speed, avec des mélodies simples appuyées par des riffs de guitare de la vieille école du genre. Grave Digger me fait souvent penser à Rage, de par la similarité de leur musique ainsi que de leur chanteur respectif. On a donc ici treize morceaux sans trop de grandes surprises, qui se voudront une excellente porte d’entrée pour quiconque découvrirait le power metal avec ces pièces.

Au final, une des conclusions que l’on peut tirer de "Symbol Of Eternity" est qu’il en revient vraiment aux amateurs du groupe de décider de la pertinence de nouveau matériel.


Mathieu
Septembre 2022




"Fields Of Blood"
Note : 16/20

Je dois vous faire d’entrée de jeu une confession. Oui, je m’intéresse à la scène metal depuis plus de 30 ans, et pourtant, je ne connais pratiquement rien de Grave Digger, à part de nom. C’est donc ici pour moi ma première chronique d’un album du groupe allemand, leur vingtième en carrière, celle-ci s’étendant sur près de 40 ans ! La réputation du groupe n’est plus à faire par contre, la bande à Boltendahl ayant laissé sa trace plus d’une fois et du même coup, influencé nombre de formations évoluant dans le spectre plus épique du power metal.

Comment situé donc ce "Fields Of Blood" dans l’immense catalogue du groupe sans en connaître la véritable teneur ? Je me permets donc d’écouter cet album avec mes oreilles de néophyte, tout comme les nouveaux amateurs de Blind Guardian et Gamma Ray découvrent ces groupes mythiques par leurs derniers opus. Suite à une introduction très "Scottish", nos oreilles sont tout de suite assaillies par l’énergétique "All For The Kingdom", excellente pièce d’ouverture, sans pour autant m’impressionner de prime abord. Cependant, dès la deuxième pièce, "Lions Of The Sea", il est beaucoup plus facile de cerner la formation. C’est épique et ultra mélodique, le tout pimenté par la particulière voix de Boltendahl. Il n’est certes pas le plus versatile des chanteurs, mais tout comme Wagner de Rage, il existe chez lui un grain particulier qui le rend unique.

Mon intérêt demeure élevé avec la pièce suivante, "Freedom", qui se veut une sorte d’hymne rapide et chevaleresque que n’aurait pas renié Braveheart ! Retour par contre à une approche plus traditionnelle, mi-tempo qui me laisse mi-figue mi-raisin avec "The Heart Of Scotland". Moins engageante peut-être, mais qui laisse transparaitre toute la beauté de la production de cet album. La balance des instruments, la puissance dans son ensemble et la voix de Boltendahl bien en avant-plan, c’est toute une leçon de power metal que ce "Fields Of Blood". Et sur la power ballad "Thousand Tears", l’on a droit à un Boltendahl tout en douceur, la voix bien grave et mesurée. Difficile de ne pas entendre de similarité entre Grave Digger et Rage sur l’agressive pièce suivante "Union Of The Crown", le tout saupoudré de la recette épique du groupe. C’est d’ailleurs selon moi l’une des meilleures chansons de l’album.

Je ne peux par contre pas me prononcer sur la valeur de cet album vs le passé de Grave Digger, mais une chose est certaine, leur véritable tour de force, en plus de la durabilité, est cette capacité à produire un metal qui jamais ne semble vieillot ou figé dans le passé. C’est moderne, puissant et dynamique, tout en respectant ses propres influences et l’héritage qu’il possède déjà derrière lui.


Mathieu
Novembre 2020




"The Living Dead"
Note : 14/20

Grave Digger est un groupe de heavy / power metal allemand formé en 1980. Il est composé de Chris Boltendahl (chant), Jens Becker (basse), Axel "Ironfinger" Ritt (guitare), Marcus Kniep (claviers, batterie). Leur nouvel album "The Living Dead" est sorti le 14 Septembre 2018 chez Napalm Records. Grave Digger, ou le groupe qui contre vents et marées, continue sur sa lancée et reste fidèle à lui-même. Il y a presque un an les Allemands sortaient le moyen "Healed By Metal" qui, malgré tout, a bien marché, et leur a permis de faire une tournée européenne incluant un passage en France, chose rare, au festival Fall Of Summer. A peine le temps de poser les bagages que les Diggers retournent déjà en studio, pour nous offrir en cette fin d'année "The Living Dead", dont le titre et la pochette nous donne déjà la couleur : ce sera du Grave Digger à la sauce heavy warrior 100% allemande. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?

On démarre avec "Fear Of The Living Dead", morceau heavy / speed assez traditionnelle. Chris au chant semble d'ailleurs braver le temps sans dommages, sa voix est inchangée et a même acquis une certaine agressivité. C'est un titre sympathique cependant trop édulcoré par les chœurs très power / symphonique fortement implanté chez Grave Digger, et qui seront quasi omniprésents dans cet opus. C'est à prendre ou à laisser ! Il m'aura fallu plusieurs écoutes pour les accepter, et reconnaître leur potentiel comme on peut l'entendre sur "Blade Of The Immortal" qui suit. La rythmique lente et lourde nous mène vers un refrain fédérateur et guerrier, dans la grandeur et la puissance toute allemande. Et la bataille ne fait que commencer !

Hélas, parmi les foudres de guerre, on note quelques échecs, ou des frustrations qui auraient pu être évitées. Certaines compositions telles que "The Power Of Metal" et "Shadow Of The Warrior" sont bateau et tombent dans le piège du cliché parfait, et d'autres, par exemple "When Death Passes By" et "What War Left Behind", portées par un démarrage d'enfer à base de riffs speed cradingues et rentre-dedans, nous laissent finalement sur notre faim. Ces morceaux finissent eux aussi par prendre la dimension speed / power en chœurs et en air hymnique qui ne leur sied pas du tout. Loin d'être mauvaises, elles auraient pu en revanche être encore meilleures. Dommage... !

Mais ne nous apitoyons pas, le dernier quart de l'album est plein de (bonnes) surprises que le groupe a du s'éclater à enregistrer, et rien que ça, ça fait plaisir ! Parmi elles, "Fist In Your Face" au riff original qui tend davantage vers du hard / heavy catchy et entraînant, et surtout "Zombie Dance", morceau typé folklore scandinave dansant totalement fun et décalé. Preuve que Grave Digger ne se prend pas au sérieux, et casse son image avec humour et légèreté. Sans compter l'appréciable bonus "Glory Or Grave", un très bon titre qui termine cet album de la plus belle des manières ! "The Living Dead" est un album bien composé dans son ensemble, se laissant facilement écouter. Il y a encore du chemin à parcourir pour atteindre les sommets mais l’entrain, la passion et la hargne de Grave Digger sont tels que cet opus, fort de quelques morceaux puissants, est tout de même convaincant.


Candice
Décembre 2018




"Healed By Metal"
Note : 13/20

Pour les non-connaisseurs, une petite présentation s’impose. Grave Digger est un groupe de heav y /speed metal allemand formé en 1980. Leur premier album "Heavy Metal Breakdown" est un classique aujourd’hui pour les fans de speed metal de la première heure.

Grave Digger revient en cette nouvelle année avec "Healed By Metal", succédant au très bon "Return Of The Reaper" sorti en 2014. "Healed By Metal", le titre éponyme ayant fait l’objet d’un clip, vient ouvrir l’album. On comprend assez vite que sa position de single est méritée : le morceau est puissant et le refrain fédérateur, il est taillé pour la scène. On a l’impression de revenir en arrière en l’écoutant, c’est incontestablement un des meilleurs titres de l’album. Jusque là, on se dit donc que ça démarre vraiment bien ! Et pourtant… !

"When Night Falls" retentit, et là, le problème commence à se faire jour. Le morceau est globalement bon, les guitares sont frénétiques et les riffs monstrueux. La voix de Chris Boltendahl, qui semble un peu fatiguée, apporte néanmoins la puissance qu’il lui faut. En bref, du pur speed metal. Mais ça s’arrête là, on ne parvient pas à lui trouver un réel intérêt. Mon opinion reste le même pour le titre suivant "Lawbreaker". Cependant je ne me décourage pas, et je poursuis mon écoute. "Free Forever" est un bon morceau, si on fait abstraction des chœurs qui viennent gâcher le refrain et lui apportent une dimension grandiose inutile. On les retrouve également sur "Call For War", mais cette fois-ci beaucoup plus adaptés à l’esprit de la chanson ; c’est l’appel à la guerre et à l’union, la fédération. Lui aussi est un single de "Healed By Metal", et on comprend aisément pourquoi !

Celui-ci se poursuit sur "Ten Commandments Of Metal", au rythme et aux guitares lourdes, très inspiré Manowar. Cependant il apporte un peu de fraîcheur, et fait son petit effet ! Il en va de même pour "Kill Ritual", qui est sans doute un des morceaux les plus aboutis. On reste dans l’esprit guerrier, avec une intro de batterie à la sonorité militaire et un riff tueur. Le refrain rentre en tête pour ne plus en sortir ; en un mot, un hit ! Je tiens tout de même à faire un aparté sur les jeux de guitares tout au long de "Healed By Metal", qui sont très franchement excellents. Axel Ritt a superbement composé ses parties et s’est surpassé, pour notre plus grande joie. "Laughing With The Dead" est le dernier morceau, et quelle fin ! Sa composition un peu différente est comme un bol d’air frais dans cet album, qui comme vous l’aurez compris, malgré l’omniprésence des chœurs, n’est pas très grandiose. Plus lente et posée à l’image de "Ten Commandments Of Metal", elle est appréciable.

Déception. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je termine l’écoute de "Healed By Metal". Sans placer mes attentes trop haut, car il faut être réaliste, les groupes de trois décennies de carrière peuvent avoir des manques d’inspiration, je m’attendais tout de même à plus de la part de Grave Digger. Entre les morceaux répétitifs, l’essoufflement dans la voix de Chris Boltendahl, les titres de remplissage… Il est difficile de ne pas être déçu. Il serait malhonnête de dire que les compositions sont mauvaises, cependant elles manquent cruellement d’originalité et de renouveau. Dommage, car les remarquables jeux de guitare speed metal mêlés au côté épique du power metal offrent de larges champs d’action. Or, Grave Digger est tombé dans le piège de la surexploitation, en réutilisant la même recette à outrance, au point de défigurer des morceaux qui auraient pu être très bons. Dans cette confusion, nous pouvons tout de même retenir "Kill Ritual", "Call For War", "Ten Commandments Of Metal", et "Healed By Metal", qui constituent les pierres angulaires de ce dernier opus.


Candice
Janvier 2017




"Return Of The Reaper"
Note : 18/20

Ecouter un nouvel album de Grave Digger, c'est toujours un plaisir !

Avec une longévité qui inspire le respect, et une régularité de métronome, avec une sortie d'album tous les 2 ans en moyenne, Grave Digger annonce par le titre de cet album la teneur de ses ambitions. Finis les kilts, finies les cornemuses et les instrumentations folk, le groupe revient avec des riffs accrocheurs, des refrains solides, une atmosphère guerrière. Rien que la pochette laissait entrevoir cette tournure. La faucheuse conduisant un chariot fou, apportant son cercueil à sa prochaine victime. Le ton était donné ! Mais musicalement, ça donne quoi ?

Eh bien la recette qui a fait les heures glorieuses de Grave Digger est appliquée comme il se doit : de grosses guitares, un rythme endiablé martelé à coup de grosse caisse, des chœurs bien loin de ceux à la croix de bois, des refrains facilement mémorisables, le tout bercé par la douce voix rocailleuse de Chris Boltendahl. Par contre, je cherche où sont passés les claviers de H.P. Katzenburg… Ceux qui étaient inquiets par le pari (osé certes) de ne conserver qu'un guitariste en 2009 après les départs de Schmidt et Hermann peuvent être rassurés ! Axel Ritt abat un sacré boulot tant en rythmique qu'en lead sur les solos, et fait oublier cette configuration de plus en plus rare dans le metal.

Au niveau des compositions, il y a des réussites comme "Road Rage Killer" et son accélération rythmique, "Tattooed Rider" et "Season Of The Witch" qui appellent au headbanging à l'ancienne. Par contre, il y a aussi des flops à mon goût, notamment "Nothing To Believe", sorte de power ballade assez mièvre. Heureusement qu'elle clôture l'album car en plein milieu, elle aurait fait tâche…

Alors pour conclure, Grave Digger a décidé d'abandonner ses aventures vers d'autres orientations musicales folk, et va ravir les fans de la première heure. C'est à mon avis le meilleur moyen pour le groupe de revenir au rang qui est le sien, leader des groupes de heavy metal allemands. Grave Digger fait du Grave Digger ! Et c'est ça qui est bon !


Nicko
Juillet 2014




"Clash Of The Gods"
Note : 14/20

Après plus de trente années d’activité, Grave Digger a su se faire un nom dans le monde du heavy métal. Et nos amis teutons ne semblent pas s’arrêter en si bon chemin comme le démontre la sortie de leur seizième album intitulé "Clash Of The Gods". Deux années après le très bon "The Clan Will Rise Again" porté sur l’histoire d’Ecosse, le combo s’attaque désormais à la mythologie grecque. A ce jour, que peut-on attendre d’un album de Grave Digger ?

Nul doute qu’il ne faut pas parler avec ces teutons d’originalité, mais plutôt d’heavy power aux riffs envoûtants et aux refrains épiques. Telle est l’image de marque du combo et ce n’est pas avec "Clash Of The Gods" que ça va changer ! Après une introduction très folk et très semblable à du In Extremo (je me demande vraiment si Boltendahl le frontman en assure le chant), la machine à fossoyer débarque enfin ! Un heavy toujours aussi puissant, des riffs percutants même si maintes et maintes fois entendus, des refrains guerriers, mémorisables, la voix de  Chris Boltendahl  reconnaissable entre mille, nos teutons sont en pleine forme. En témoigne les titres "Gods Of Terror", "Walls Of Sorrow", le très épique "Home At Last" et son refrain qui restera ancré aisément dans vos têtes et que dire de la track "Medusa", absolument grandiose, bref le combo suit toujours la même ligne de conduite et ne déçoit pas. Mais cette galette révèle pourtant quelques subtilités à savoir l’apparition de claviers dans les titres "Clash Of The Gods" et "Call Of The Sirens" qui pourrait choquer les fans du groupe. Pour ma part je les trouve un peu inutiles. De plus, les titres précités sont quelque peu à l’opposé du reste de l’album par des résonances mélodieuses et lourdes, ce qui n’empêche pas leur très bonne qualité ! Le principal bémol vient des titres "Helldog" et "Death Angel And The Grave Digger" qui affichent tous deux de belles perspectives dans les sonorités mais qui manquent cruellement d’inspiration dans les refrains ! De ce fait la mayonnaise ne prend pas et c’est bien dommage.

Avec ce nouvel album, Grave Digger nous prouve encore que c’est une valeur sûre de la scène heavy teutonne. Même si je suis un peu déçu par rapport à la galette précédente, il en demeure que "Clash Of The Gods" est complet et efficace. Et quand le frontman  Chris Boltendahl  précise sur un célèbre magazine : "Si nous restons tous en bonne santé, alors il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions continuer encore au moins dix ans !", on peut en déduire que nos fossoyeurs favoris vont encore sévir pour de bon ! En tout cas je l’espère.


Romain
Janvier 2013




"The Clans Will Rise Again"
Note : 14/20

Premier morceau de cet album "Days Of Revenge", introduction au son des cornemuses, grand moment on imagine les armées Ecossaises en rang pour une ultime bataille sur les plaines Falkirk, on est emporté par les cornemuses et le côté épique digne des plus grand films du genre, avec ses battements aux percus, et ces cellos en à-coup sonnant le poids et la lourdeur de ce morceau un tantinet solennel. On regrettera le chant pas au top sur le titre "Paid In Blood", titre somme toute assez bateau et primaire comparé à ce que nous offre la galette, car attention, chez Grave Digger on fait pas dans la dentelle, se rattrapant très vite avec le morceau suivant, "Hammer Of The Scots" nous offre la puissance que l’on attendait de Grave Digger sous le souvenir de "Ballads Of A Hangman", avec un titre ici ou l’on se dit que malgré la présence d’une seul guitare, Axel Ritt donne tout ce qu’il a, que ce soit au niveau de la puissance du son comme de ses magnifiques solos.

"Highland Farewell" nous offre un mix de puissance avec son intro cornemuse qui en met plein la vue, il faut dire que cet instrument s’il est bien géré donne une certaine puissance musicale, le chant de Chris est déjà beaucoup plus appréciable sur ce morceau avec son côté qui taille dans le vif direct ou l’on sent une certaine pression, comme de la rage vite contrecarrée par ses passages aux choeurs telle une lueur d’espoir, les solos de Axel toujours courts mais toujours aussi beaux viennent se poser naturellement, il n’arrivent pas comme un cheveu sur la soupe et on ne s’y attend même pas, ce qui est très appréciable dans ce style musical ou on n’aura pas une sensation de déjà vu en sachant parfaitement quels riffs vont arriver. Titre de la galette, "The Clans Will Rise Again" est très posé, toujours tout en puissance mais accentué par la batterie de Stefan qui donne la lourdeur et la noirceur de ce titre avec ses coups de cloches tubulaires pour accentuer les temps, avec un chant parfaitement adapté à la "lenteur" que l’on a sur ce morceaux, même la guitare nous semble bien calme sur ce titre en étant contradictoirement oppressante, le jeu de Jens à la basse gérant les arythmiques avec brio lors des solos y est pour beaucoup également.

Petite déception de "The Clans Will Rise Again" avec "Rebels", qui se démarque des autres titres par un côté un peu trop speed qui ne colle pas à Grave Digger sur cet album, on se retrouve avec des riffs qui s'enchaînent mais sans grande conviction, on écoute mais ça emballe pas des masses, comme on dirait, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard, cela bien sûr en comparaison à ce qui a été écouté sur les précédents morceaux. Le petit préféré de cet album "Valley Of Tears" est sans conteste le meilleur morceau offert par Grave Digger ici, des riffs majestueusement gérés, bourrés d’une méchante patate à coup de harmoniques à la guitare parfaitement placés, il monte il monte jusqu’à son apogée, Axel met la gomme et nous montre son talent et Chris nous offre un refrain plein d’entrain qui colle très bien à ce titre progressif dans l’âme, les quatre minutes s’avèrent trop courtes ici, mais quel plaisir pour nos petites oreilles délicates ! Ensuite, deuxième titre à part de l’album, "Execution" dans la même veine que "Rebels" sur lequel je ne m’attarderai pas et me pencherai plutôt sur "Whom The Gods Love", avec son entrée au piano au jeu malsain et sombre un tantinet dérangeant, se classant parmi les bijoux de "The Clans Will Rise Again", avec cette rhétorique au piano qui nous hante durant la première minutes, on est bien sur la veine de Grave Digger comme on les aime ici, avec un esprit de contradiction dans les structures chancèlent dans la noirceur des riffs enjolés avec les choeurs, c’est du grand art.

Au tour de "Spider" également dans la veine de "Rebels" et "Execution", mais légèrement plus substantiel que les deux précédents, par un solo subjuguant qui vient remonter la barre de ce titre un peu trop répétitif. Retour à l’intro épique avec "The Piper Mc Leod", un hommage de plus, il ne faudra pas s'arrêter sur le côté hiératique de ce titre, qui est en fait une introduction du morceau suivant intitulé "Come" et Grave Digger reste sur de puissants riffs où les choeurs ici sont accompagnés de cornemuses, et là on a le petit frisson quand même, c’est ce qui fait tout sur ce titre, car hélas le jeu guitare, basse, batterie reste assez typique on va dire, à l’écoute on attend le refrain avec impatiente que l’on s’imagine aisément un flopée de joyeux barbus alcoolisés. Dernier morceau, "When Rain Turns To Blood", se caractérisant par une ballade lambinante, on sent la fin de nos héros comme un adieu sur le champ de bataille, très difficile à jauger ce titre car musicalement c’est une jolie ballade, de là à clôturer l’album par un tel morceau certain apprécieront, d’autres pas, la voix rocailleuse de Chris est assez originale pour une ballade mais sonne avec une certaine profondeur et donne un côté dramatique et accablant à "When Rain Turns To Blood" qui nous rappellera "En l'an de grâce 1314, les patriotes d'Ecosse, affamés et inférieurs en nombre chargèrent dans les prés de Bannockburn. Ils se battirent en guerriers et en poètes. Ils se battirent en Ecossais. Et gagnèrent leur liberté".


Phenix
Novembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.grave-digger-clan.com