Le groupe
Biographie :

Grave est avec Entombed, Unleashed et Dismember l'un des groupes majeurs de la première vague du death metal suédois. Fondé en 1986 sous le nom de Corpse, Grave adopte son nouveau patronyme en 1988. Après quelques demos et EPs, la formation sort son premier album "Into The Grave" en 1991. Après avoir tourné en Europe et aux Etats-Unis, un second album, "You'll Never See...", atterrit dans les bacs l'année suivante. Le bassiste Jonas Torndal décide alors de quitter la formation. Le groupe décide de continuer en trio et sort un troisième album plus expérimental en 1994. En 1996, Jörgen Sandström quitte le groupe, Ola Lindgren reprenant à sa charge le chant sur l'album "Hating Life". Après une tournée de chaque côté de l'Atlantique et la sortie d'un album live en 1997, le groupe reste en sommeil jusqu'à sa reformation en 1999.

Discographie :

1991 : "Into The Grave"
1992 : "You'll Never See..."
1994 : "Soulless"
1996 : "Hating Life"
2002 : "Back From The Grave"
2004 : "Fiendish Regression"
2006 : "As Rapture Comes"
2008 : "Dominion VIII"
2010 : "Burial Ground"
2012 : "Endless Procession Of Souls"
2013 : "Morbid Ascent" (EP)
2015 : "Out Of Respect For The Dead"


Les chroniques


"Out Of Respect For The Dead"
Note : 15/20

Onzième album pour les vétérans suédois de Grave. Trois après "Endless Procession Of Souls" qui avait vu la bande à Ola Lindgren trouver un nouveau line-up, en découlant une hargne démente et une inspiration nouvelle, et après l'intermède "Morbid Ascent" (un EP dont l'intérêt artistique nous échappe toujours malgré sa qualité intrinsèque), voici "Out Of Respect For The Dead", titre plutôt original en soi.

Bon, on ne va pas vous la faire : si vous cherchez de l'innovation, passez votre tour. Grave fait du Grave et il le fera jusqu'à la tombe. Même si Ola a déclaré que ses nouveaux musiciens, présents depuis quatre à cinq ans, collaboraient plus étroitement avec lui pour l'écriture et les arrangements, on ne voit pas franchement de nouveauté à l'horizon. Cela amène à dire que le groupe a une vision claire de son œuvre et que le line-up est des plus soudés. Si changement il y a, il se trouve plutôt du côté de l'approche, qui semble plus old school que jamais. Comprenez par là que Grave, sans régresser, se montre plus minimaliste et cru que par le passé. Résultat : absence totale de blast beats, roulements de toms simplifiés, arrangements basiques. Ceux qui n'aimaient pas Grave auparavant en feront encore plus pour leurs frais.

"Out Of Respect For The Dead" contient des morceaux qui feront un carnage dans le pit, comme "Mass Grave Mass", "Plain Pine Box" ou encore "Deified". Le morceau éponyme sonne comme un invasion de démons sur la Terre. Le milieu de l'album voit immanquablement et invariablement depuis quelques disques maintenant notre attention retombée, la faute à une certaine uniformité, en dépit de bons passages. L'album s'achève, comme il est de coutume depuis "Dominion VIII", par un titre fleuve de plus de sept minutes. "Grotesque Glory" est, en l'occurrence, le morceau le plus long de la carrière de Grave, le faisant dépasser les neuf minutes et offrant une de ses plus belles pièces, un titre gluant, ténébreux et doomy se muant en un cataclysme infernal old school et véhément. L'ambiance y est poisseuse et terrassante.

Les vétérans du swedish death metal affichent une insolente forme sur ce nouveau brîlot et ne sont pas près d'arrêter. Ils demeurent l'une des locomotives du genre. L'édition deluxe contient un CD bonus qui n'est autre que l'EP "Morbid Ascent", contenant deux inédits, une reprise de Satyricon, un remix et un réenregistrement d'un ancien morceau, "Reality Of Life", présent à l'origine uniquement sur une cassette démo. Autant dire, une plus-value de choix qui comblera les anciens.


Man Of Shadows
Octobre 2015




"Morbid Ascent"
Note : 16/20

Grave, groupe de death metal suédois formé en 1986, revient avec son dernier EP "Morbid Ascent" sorti chez Century Media Records. Dès les premiers instants, on entend bien ce côté death metal scandinave, c'est énergique et entraînant. Les riffs de guitares s'enchaînent rapidement et toujours en shred accompagnés par une batterie bien lourde et très brute. Le chant est, quant à lui, très profond et avec une grande envergure, cependant il est tout de même bien écorché. Certains passages down-tempo font vraiment penser à du black metal, c'est énorme. De même les solos sont très bons, bien rapides et dans l'ambiance, avec des petites touches un peu old school. Dans "Morbid Ascent" ,on imagine une batterie de pogos lors d'un live. C'est étonnant d'entendre le changement d'atmosphère d'un titre à l'autre, ça reste du death metal, évidemment, mais ce n'est pas composé dans le même esprit, du moins c'est mon ressenti. Les trois derniers morceaux de l'EP sont des reprises, on commence avec "Possessed" de Satyricon et là, grosse surprise. On ne reconnaît pas du tout, mais pourtant c'est bien ça. La reprise semble être bien plus énergique que la version originale. Ensuite, vient "Epos" de Risen From The Tomb, celle-ci est géniale, elle donne envie de bouger et la musique est à la limite du hardcore par moments. Pour finir, "Reality Of Life" est une nouvelle version d'un titre de Grave, toujours dans la même lignée, le blast rapide va de paire avec les guitares bien palm-mutées. C'est impressionnant la manière dont Grave s'approprie les chansons et les refait à sa sauce, on s'aperçoit que ce qui aurait pu être basique a finalement une vraie patte. C'est un EP très agréable à écouter, mais qui dure environ 26 minutes, c'est peu mais largement pardonné. L'artwork de l'EP a été réalisé par Costin Chioreanu et est un peu dans la même veine que la cover de Zombified, "Carnage Slaughter And Death", c'est-à-dire très beau, très particulier et original. En somme, c'est un EP vraiment bon et à écouter plusieurs fois, autant pour les compositions musicales que pour les reprises. Pour les fans de Suffering Silence, Rotten Abscess, Ferocity, Hearse et Entrafis.


Black Beer
Janvier 2014




"Endless Procession Of Souls"
Note moyenne : 15,5/20

Vingt six années d’existence et neuf albums au compteur, les Suédois de Grave ont confirmé depuis, leur suprématie dans la grande famille pourtant féconde du death nordique. Du metal extrême à l’ancienne, glacial et morbide, auquel les quatre de Visby revendiquent leur appartenance nous livrant leur dixième effort "Endless Procession Of Souls". Une fois n’est pas coutume, chez Grave, rien de nouveau ; le combo joue un death plutôt brutal, incluant nombre de breaks, variations de cadences passant en une seconde d’un doom assumé à un rythme très cadencé, limite chevaleresque.

L’album ouvre sur "Dystopia", mise en bouche aux sonorités métalliques très western, préfigurant l’intro de la prochaine tournée et débouche sur "Amongst Marble And The Dead" où la voix d’Ola fait des merveilles, rauque et gutturale jusqu’à l’épique, imparable et parfaitement secondée pas des solos de lead très courts mais judicieusement placés pour relancer une rythmique qui tire loin au risque de perdre son souffle. Une entrée en matière typique pour un album qui s’annonce sombre et violent, pour ne pas dire torturé. "Disembodied Steps" nous offre un son très viscéral ; véritable rouleau compresseur rempli de breaks où Ronnie matraque ses fûts jusqu’à ce que mort s’ensuive. Un homicide sonore prémédité et millimétrique, donnant l’impression d’une coulée de lave permanente ; peu mélodique mais particulièrement technique (comme souvent chez les Nordiques) et surtout chaotique. "Flesh Epistle" fait également office de mise à mort programmée, à l’instar du précédent titre ; rien de surprenant, la Grave’s touch, un travail de sape permanent que l’on retrouve également dans "Passion Of The Weak" où l’abondance de riffs est assimilable à une barbarie sonore vraiment jouissive. "Wind Of Chains" casse le rythme en débutant sur un rythme plus lent mais néanmoins torturé, pour mieux se rattraper sur une salve de double caisse accompagnant le chant hurlé d’un Ola très en forme malgré une voix caverneuse tout droit sortie des Catacombes. Comme sur les titres précédents, longs breaks solos de grattes et différentes variantes rythmiques viennent habiller un titre taillé pour le live, débouchant sur "Encountering The Divine", probablement la petite déception d’un album qui tenait jusqu’alors, toutes ses promesses ; très classique et par conséquent beaucoup moins intéressant, je craignais une certaine redondance, qui finalement finit par se faire sentir. Et ce n’est pas "Perimortem", compo vraiment old school en dépit de solos surprenants suintant un heavy metal période Maiden, qui redynamisera l’ensemble. "Plague Of Nation" complète cette trilogie de titres en deçà du niveau général de l’opus.

Grave conclut avec "Epos", titre lent et très lourd, mettant un point final à une œuvre éprouvante qui en générera bien d’autres. Au final "Endless Procession Of Souls" est plus que fréquentable, sans être révolutionnaire ; là est la force d’un groupe référence qui a su garder la bestialité de ses débuts.


Braindead
Août 2012
Note : 15/20

Retour en force gagnant pour "Endless Procession Of Souls", le dernier opus des death métalleux suedois de Grave, groupe incontournable du genre depuis leur premier album devenu légende en 1991 "Into The Grave". La réelle particularité de cet album (le dizième tout de même) est le grand retour de Ola Lindgren, chanteur originel du groupe et seul membre fondateur du groupe restant dans le line-up actuel composé de petits nouveaux, sous la bannière de Century Media. Renouant légèrement avec les bases musicales du combo (sur "demande" de Lindgren), cette galette de 10 titres, sans pour autant être leur meilleur album, présente un death metal toujours plus lourd, bourrin et tranchant et n’a pas à rougir de ses aînés. Il est intéressant de savoir, pour mieux comprendre cet album, que l’ossature de la plupart des morceaux a été écrite par les "jeunes" et que Lindgren est arrivé à la fin en studio pour modifier deux ou trois choses mineures, histoire de donner de côté "vintage" à l’ensemble. N’en reste pas moins que cet album, qui s’inscrit dans la lignée de "Burial Ground", saura séduire les fans de la première heure qui ne manqueront pas de noter par-ci, par-là quelques idées sentant bon les 90’s, d’autant plus que la galette est fort bien mixée.


Byclown
Août 2012
Note : 16/20




"Burial Ground"
Note : 16/20

Grave c'est le death metal à la scandinave. Avec tout l'héritage que l'on connait et toute la douceur qui s'y rapporte ! Finalement pas véritablement de nouveautés dans le style. On peut dire que c'est violent, technique et fracassant ! Un chant venu des profondeurs, assez linéaire dans l'esprit. La batterie n'est que fracas et martèle avec bonheur les riffs de guitares.

Sans pour autant tomber dans le cliché, Grave se rapporte bien à cette scène death-métallique, mais au fil des 9 morceaux qui composent ce CD on trouve des références à des pionniers du genre. Ce n'est pas sans bonheur et sans faire un vulgaire copier-coller de ce que l'on connaît déjà, que Grave inclut ces références dans des morceaux techniques et violents. Les passages de blast alternent avec les passages en mid tempo, des références aux grands groupes (vous me direz à qui vous fait penser le quatrième titre...).

Grave n'invente rien, c'est sûr, mais développe son univers avec bonheur, des bons passages, le metal extrême scandinave est parmi nous. Pour les fans du genre, il deviendra sans doute, pourquoi pas, une valeur sûre, pour les autres, l'écoute sera peut-être moins simple. En tout cas, ce "Burial Ground" de Grave est à découvrir pour tous les fans de metal.


Sam
Juin 2010


Conclusion
L'interview : Ronnie Bergerstål

Le site officiel : www.grave.se