Alors l’autre jour (on va pas dire quand, parce que j’ai pris du retard, beaucoup de retard). Je reçois un mail d’un groupe de rock qui voudrait une chronique. Première chose, je me dis : mais pourquoi donc un groupe de rock me veut moi ? Bon, tant pis, n’étant pas étroite d’esprit, je me dis, acceptons (bon, j’avais pas le choix aussi, mais ça, faut pas dire). Puis, en plus, il se qualifie de "burné", là, bourrée de clichée que je suis (l’occurrence dans la même phrase de "burné", et "bourrée" est totalement fortuite, ndlr), je me dis que c’est encore une bande de misogynes et que je vais pouvoir m’énerver dans une petite chronique au vitriol.

Bref, je lance donc les mp3, avec la première chanson intitulée "Love". Et sans que je comprenne pourquoi, mes fesses commencent à remuer. Je me mets à "shaker mon booty" comme on dit dans le RNB. Diantre, ça me plaît. J’ai l’impression de plonger directement dans un épisode de Sons Of Anarchy. Rock oui, mais stonerisé. Et tout ça, sans compter le refrain über sexy, qui vous donne envie de faire l’amour au premier inconnu que vous allez croiser. Une voix langoureuse, mélange vite fait entre voix cassée et rauque, quelques petits effets en échos qui ne sont pas là pour nous déplaire. Le cocktail est lancé et me fait beaucoup d’effet !

Plus qu’enchantée, je passe à la deuxième chanson "Lost", en espérant qu’elle ne me décevra. Là, à noter, changement de registre, dans le sens où le chant du début se fait version hip hop rap, comme si Zack de La Rocha avait été l’influence de ce morceau. Ça me ravit, puisque j’ai l’impression de revivre les belles heures du hardcore influencé hip-hop. J’espère que je vous fais pas peur, mais le refrain, ainsi que la mélodie, sonne toujours très stoner / rock. Il fallait oser le mix des deux, ils ont osé et ont réussi. Des phrases saccadées qui imposent un rythme particulier.

Hop, troisième chanson "Kill Your Flatmate". Chanson qui commence par un rythme gentillet dont on sait qu’il va augmenter pour nous donner une petite explosion. D’ailleurs, ça tombe bien, on l’imaginerait très bien dans un film de Tarantino. Hum, par contre, la petite bémol pour ma part, où je ne suis pas très fan du refrain qui se contente de répéter à l’envi "Kill Your Flatmate" sur le même riff, la différence étant le ton sur lequel le "Kill Your Flatmate" est chanté. Alors désappointée je suis, sauf que, tiens, y a une petite particularité qui fait que non, j’ai finalement envie d’écouter la chanson en entier : après une mesure, voilà que la basse se fait porte parole, s’imposant sur une batterie faite de chinoise et de charleston, les guitares s’assoupissent, et préparent la bataille. L’explosion est là ! Petit passage bien sexy, qui redébouche, j’ai envie de dire malheureusement, sur ce refrain qui me gave, sauf que là, le refrain, amène à un petit passage beaucoup plus lourd, le riff stoner par définition. Donc, pour résumer cette chanson, je dirai qu’elle est plutôt bonne, sauf ce refrain qui m’énerve. Mais après, c’est question de goût, je suis pas parole d’évangile.

Puis dernière chanson "The Long Road". Chanson qui au début, nous paraît moins énergique, moins dynamique que les précédentes. En effet, le tempo me paraît un peu plus ralenti, donnant un peu plus dans la ballade. Alors que dire de cette petite démo, qualifiée de sexy par le groupe ? Alors oui, elle est sexy. D’ailleurs messieurs, je ne peux que la conseiller si vous avez envie d’une petite soirée coquine avec madame (ou monsieur avec monsieur, et madame avec madame, toute configuration est la bienvenue). A ajouter que la production est bonne pour une démo, qu’elle est en rien bâclée, qu’aucun instrument n’est délaissé par rapport aux autres. Glory Hole : à surveiller !