"Return To The Kingdom Of Fife"
Note : 17/20
Gloryhammer reprend sa conquête. Créé en 2010 en Ecosse par Zargothrax, Dark
Emperor Of Dundee (claviers, Alestorm, Wizardthrone), le groupe se complète avec Ser
Proletius, Grand Master Of The Deathknights Of Crail (guitare, Annwn), The Hootsman,
Astral Demigod Of Unst (basse) et Ralathor, The Mysterious Submarine Commander Of
Cowdenbeath (batterie).
Suite au départ d’Angus McFife XIII, Crown Prince of Fife (chant, Angus McSix) en 2021,
l’escouade engage Angus McFife V (Eons Enthroned, Planeswalker, ex-Helion Prime)
pour travailler sur "Return To The Kingdom Of Fife", son quatrième album.
"Incoming Transmission" laisse des claviers épiques nous guider vers l’univers fantastique du
groupe, qui nous frappe de plein fouet avec "Holy Flaming Hammer Of Unholy Cosmic Frost",
une composition aux sonorités médiévales qui servent de base à une rythmique solide, ainsi
qu’à des parties vocales motivantes. Les harmoniques acérées et la voix menaçante du
sorcier se répondent avant de laisser "Imperium Dundaxia" continuer la bataille, en
compagnie de sonorités sombres et pesantes, mais également de quelques choeurs
puissants. A nouveau, la guitare joue un rôle important grâce aux solos motivants qui
contrastent avec les parties les plus aériennes, qui deviendront plus dansants sur "Wasteland
Warrior Hoots Patrol", une composition solide et accrocheuse en l’honneur du bassiste, qui
apparaîtra brièvement pour motiver les troupes. "Brothers Of Crail", le titre suivant,
développera une approche relativement théâtrale tout en laissant parfois le vocaliste
pousser ses capacités sur une instrumentale entêtante, puis le groupe revient dans les
tonalités plus joyeuses avec "Fife Eternal" et ses claviers dansants.
Paré d’un refrain
facilement mémorisable et d’éléments accessible, le groupe reste dans cette approche
simple qui fait sa popularité avant d’inviter une voix féminine à nous mener sur le final, qui
débouche sur "Sword Lord Of The Goblin Horde", un titre plus lent qui compte surtout sur ses
orchestrations pour se dévoiler. On notera que le vocaliste se déchaînera uniquement sur la
fin du titre, avant que "Vorpal Laserblaster Of Pittenweem" ne laisse les musiciens offrir une
introduction effrénée, suivie par une rythmique extrêmement efficace et des parties vocales
très contrastées. A nouveau, le titre s’écoute facilement et réserve un créneau aux leads,
puis il sera suivi par "Keeper Of The Celestial Flame Of Abernethy", un titre assez court et léger
mais énergique dédié au claviériste démoniaque, puis l’album se referme avec la longue
"Maleficus Geminus (Colossus Matrix 38B - Ultimate Invocation Of The Binary Thaumaturge)",
une composition grandiose de plus de dix minutes qui nous fera passer des tonalités
majestueuses inquiétantes à des éléments intenses et déchirants, ou encore à ce break
cinématographique suivi des riffs plus bruts et guerriers.
La flamme de Gloryhammer brûle toujours aussi vivement. L’aventure est loin d’être
terminée pour nos cinq héros qui livrent avec "Return To The Kingdom Of Fife" une
performance dans la lignée de leurs précédentes productions, et qui promet de beaux
moments d’intensité.
"Legends From Beyond The Galactic Terrorvortex"
Note : 18/20
Cosmo-chevaliers, en garde ! Gloryhammer est de retour avec son power metal
symphonique de l’espace ! Formé par Christopher Bowes (claviers, Alestorm) qui
endosse la cape de Zargothrax en 2010, il recrute Angus McFife (aka Thomas Winkler,
chant), The Hootsman (aka James Cartwright, basse), Ralathor (aka Ben Turk, batterie)
et Ser Proletius (aka Paul Templing, guitare) pour vivre des aventures extraordinaires à
travers les morceaux contant la légende de Dundee, l’univers fictif qu’ils ont créé ensemble.
Et mine de rien, on en est déjà au troisième album avec "Legends From Beyond The Galactic Terrorvortex" ! Donc on monte dans son vaisseau, et on y va !
On commence avec l’introduction sobrement appelée "Into The Terrorvortex Of Kor-Virliath". Et
à la manière d’un film de SF, nous sommes projetés dans cet univers futuriste grâce aux
sons et aux… eh bien choeurs d’église qui nous emmènent à la bataille de "The Siege Of
Dunkeld (In Hoots We Trust)". Dans la plus pure tradition du power metal, c’est une
rythmique motivante et entraînante à souhait qui prend possession des hauts-parleurs. Le
refrain est tout aussi accrocheur que les couplets, sur lesquels le chanteur nous montre
directement l’étendue de son talent. On oublie pas le solo du guitariste avant de revenir au
coeur de la bataille, qui débouche sur "Masters Of The Galaxy". Un peu plus axée sur le clavier
et la basse, ce morceau garde tous les éléments d’un morceau de Gloryhammer réussi,
jouant sur la rivalité entre les personnages, et chacun y trouve sa place. On reste dans ces
sonorités enjouées pour "The Land Of Unicorns", qui deviendra probablement votre moyen de
locomotion préféré pour accompagner les Anglais dans leurs rythmiques joyeuses et
épiques. Mais en attendant que vous en trouviez une, le groupe se démène pour proposer
des riffs puissants surmontés de claviers qui donnent une impression de toute-puissance à
l’auditeur.
Revenons sur un titre plus martial avec "Power Of The Laser Dragon", un morceau qui va faire
intervenir un duo basse / batterie très marqué pendant que la guitare et le clavier enrobent le
tout d’une bonne dose d’épicness qui fait remuer la tête automatiquement, tout comme
"Legendary Enchanted Jetpack". Truffé d’influences heavy, ce morceau est également pourvu
d’une avalanche de double pédale des plus convaincantes. Vous préférez un son plus lourd
? Passez donc à "Gloryhammer". Si la rythmique est beaucoup massive, les claviers vont
contraster en amenant des accents presque… disco ? Oui, c’est exactement ça. Et le
mélange fonctionne à merveille en réalité ! Et le groupe joue énormément avec ce contraste
dansant pour faire remuer vos têtes.
Nouveau morceau aux sonorités aventurières, "Hootsforce" est également très remuant, et
met naturellement l’accent sur la basse du guerrier. Par contre, je vous promets que vous
allez avoir du mal à ne pas imaginer les musiciens gigoter sur le refrain. Et même si le break
astral coupe un peu le rythme, la reprise se fait sans accroc. "Battle For Eternity" revêt un ton
plus sérieux, tout en restant sur ces passages amusants où les musiciens combinent
technicité et volonté de faire rire, mais le morceau le plus impressionnant est le dernier.
Nommé "The Fires Of Ancient Cosmic Destiny", il dure plus de 12 minutes et verra le… non, je
ne vous spoile pas son histoire, qui mérite d’être appréciée du début de l’introduction au
sample final. Mais même sans dévoiler le contenu (très important pour l’histoire que les
musiciens content au fil de leurs morceaux), il contient absolument tout ce qui fait la force de
Gloryhammer : un récit, une rivalité entre les personnages, une rythmique entrainante…
oui, c’est un véritable livre audio accompagné de sa bande son que le groupe a créé.
Alors que l’on pourrait les prendre pour une bande d’amis qui cherchent juste à s’amuser, le
talent de chaque membre de Gloryhammer leur a permis de faire de "Legends From Beyond The Galactic Terrorvortex" un chef d’oeuvre qu’il faut absolument écouter tant il pousse
l’essence du groupe à son paroxysme. Pas un seul titre n’est à mettre de côté, même si
nous aurons tous nos préférés. Pour les avoir vus sur scène, c’est dantesque !
"Space 1992 : Rise Of The Chaos Wizards"
Note : 18/20
En 2013, Gloryhammer sortait son premier album. Ce dernier racontait les aventures d’Angus McFife contre le sorcier Zargothrax. Deux ans après, le groupe écossais nous livre la suite intitulée "Space 1992 : Rise Of The Chaos Wizards". Celle-ci se déroule un millier d’années après. Le sorcier qui avait été emprisonné dans de la glace se fait libérer par une secte démoniaque. La guerre va donc reprendre, mais cette fois-ci, elle se déroulera dans l’espace. L’album nous propose donc de suivre cette guerre au travers de 11 pistes.
On connaît tous cette sensation d’attendre impatiemment la sortie d’un album tout en ne pouvant s’empêcher d’être inquiet vis-à-vis de son contenu. Cette inquiétude sera vite dissoute grâce à l’introduction "Infernus Ad Astra" qui va nous proposer un morceau vraiment épique qui laisse supposer un album très mouvementé. "Rise Of The Chaos Wizards" va enchaîner de suite après et va donc nous raconter la libération de Zargothrax. Le titre commence donc sur un rythme rapide soutenu par des orchestrations épiques nous rappelant fortement les vieux Rhapsody suivies d’un refrain qui nous entraîne vraiment au cours d’une bataille effrénée.
Vient ensuite "Legend Of The Astral Hammer" qui, comme le précédent morceau, va nous proposer un titre épique avec un refrain accrocheur, le tout au sein d’orchestrations un peu trop présentes par moments. Cependant, le groupe se revendiquant une image de power metal parodique, les membres assument pleinement ce choix dans leurs compositions. Le groupe semble donc avoir trouvé la technique pour garder l’auditeur en haleine et lui proposer un contenu vraiment maîtrisé tout en le faisant voyager.
On arrive donc au stade où l’on se demande si l’album arrivera à garder un tel rythme sans s’épuiser sur la durée. C’est à ce moment qu’arrive "The Hollywood Hootsman". Ce morceau va nous proposer un refrain qui va s’intensifier au fil du temps en devenant de plus en plus puissant et épique, principalement au niveau vocal. Le reste du morceau est quant à lui assez standard mais il n’en reste pas moins très agréable à écouter.
On s’attardera aussi sur le titre "Universe On Fire". En effet, les titres précédents contenaient principalement une batterie très dynamique et assez rapide au niveau de la grosse caisse. Celui-ci se démarque donc des autres par une grosse caisse assez lente mais pour le moins puissante. La vitesse se retrouve donc dans le charleston et dans le vocal, ce qui nous permet donc d’avoir une petite pause dans cet album. Cela ne veut pas pour autant dire que le morceau est mou, au contraire, il est tout aussi accrocheur que les précédents si ce n’est plus.
"Apocalypse 1992" est la dernière bataille de l’album. C’est donc dans celle-ci que se déroulera le combat final contre Zargothrax. On en attend donc un morceau encore plus intense que les précédents. En premier lieu, ce titre ce démarque par sa durée qui est de 10 minutes soit deux fois plus longue que les précédents. Deuxième différence, le titre commence par un discours de Zargothrax. Une fois son discours finit, le titre commence vraiment. On s’aperçoit donc que les orchestrations sont tout aussi épiques mais cependant plus sombres que celles que l’on a entendues jusqu’à présent. De même pour le vocal qui s’éclaircit uniquement dans le refrain, laissant transparaître une lueur d’espoir dans un combat très acharné. Le combat se termine et l’album aussi sur "Dundax Aeterna" qui est un titre plutôt inattendu. En effet, ce dernier commence après un silence assez long et ne ressemble pas du tout au reste de l’album. Seules les orchestrations sont présentes et nous font penser à un vide interstellaire puisqu’on a l’impression d’écouter un écho de 4 minutes, ce qui s’avère très long après un album de ce type.
On peut donc conclure en disant que l’album est de très bonne facture. La musique est vraiment maîtrisée même si les orchestrations sont parfois trop intrusives. Les morceaux sont accrocheurs et les refrains donnent envie de chanter par-dessus. La différence entre les deux albums est vraiment énorme et on arrive sans problème à s’imaginer les batailles entre Angus McFife et Zargothrax. Néanmoins on aurait pu se passer du morceau final qui laisse plutôt perplexe, surtout après un album de cette qualité.
"Tales From The Kingdom Of Fife"
Note : 13/20
Gloryhammer nous vient d’Ecosse et n’est autre que le nouveau projet de Christopher Bowes, figure emblématique du groupe Alestorm. Un personnage apparemment jamais à court d’idées, qui s’essaye au grindcore dans le groupe Bumilingus, puis à un contenu plus techno comme dans ASDFGFA, ce qui donne l’étendue des horizons musicaux de ce dernier ! Pourtant, "Tales From The Kingdom Of Fife", premier album de ce nouveau concept qui se veut très power metal (défini comme "Heroic Fantasy Power Metal" sur le site de Gloryhammer), demeure dans la veine de ce que propose les fringants pirates, décidemment très en verve ces derniers temps. Totalement composé par Christopher Bowes qui assure toujours les claviers, que peut-on attendre de ce nouveau concept ?
Alors, concernant le "Heroic Fantasy Power Metal" vous allez être servis ! Si l’anglais vous est plutôt familier, eh bien vous verrez tout au long de la galette défiler des trolls, des dragons, des chevaliers, des princesses, des sorcières… en bref tout l’attirail du style concerné ! Après, même si l’originalité n’est pas de mise, force est de constater que les compositions sont de qualité, et que l’écoute est fort bien agréable : on ne s’ennuie pas le moindre instant ! La première piste instrumentale et très épique "Anstruther’s Dark Prophecy" nous plante le décor et nous lance dans le royaume Gloryhammer pendant près de cinquante minutes ! Des morceaux où on ne peut pas dénier un parfum d’Alestorm, notamment sur les pistes "The Unicorn Invasion Of Dundee" ou "Angus Mc Fife", symphonique et épique à souhait, des morceaux où le tempo s’emballe comme dans "Magic Dragon" ou "Amulet Of Justice", très speed et énergique, des morceaux plus guerriers comme "Quest From The Hammer Of Glory" ornent donc ce "Tales From The Kingdom Of Fife", épique et fantasque à souhait ! Ca ne sort pas de l’ordinaire, c’est du bon power metal, avec de bons arrangements, des refrains hyper persuasifs qui ne demandent qu’à être fredonnés, doté d’un vocaliste très doué en la personne de Thomas Winkler, faisant quelquefois penser à Ralf Scheepers ou Tim Ripper Owens. Maintenant le problème de cette fresque est le suivant : c’est assez stéréotypé et j’ai bien peur que cet opus vienne se noyer dans la masse car nombreux sont les groupes du genre à sortir de bons albums ! Bien dommage !
Christopher Bowes délaisse son costume de pirate afin de nous faire part de son nouveau projet Gloryhammer. Rien de bien transcendant même si les compositions sont de qualité, cet opus est réservé aux inconditionnels de power metal et à tout autre voulant s’offrir un voyage épique et fantasque ! Néanmoins je ne pense pas que ce nouvel essai du frontman d’Alestrom perdurera avec le temps ! Même si son écoute n’a rien d’un périple, "Tales From The Kingdom Of Fife" ne se démarque pas et reste basique, une déception pour ma part car j’espérais au fil de l’écoute une étincelle qui malheureusement n’a pas esquissé le bout de son nez ! Un skeud qui ne laisse pas indifférent dès les premières écoutes mais dont l’embrasement s’estompe peu à peu !
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