Le groupe
Biographie :

Gloria Morti est à la base un groupe de thrash metal originaire de Heinola en Finlande, formé en 1999 autour de 4 membres. Après un changement de line-up radical, le groupe se tourne vers un style plus agressif et s’oriente un peu plus vers le death metal. Après avoir fait quelques démos le temps de prendre un peu plus d’assurance et ainsi sortir un produit plus professionnel, Gloria Morti sort enfin son premier album, "Lifestream Corrosion", en 2004. Le second, "Eryx", sort en 2008 sous Cyclone Empire et Stay Heavy. Il est enregistré et mixé par le guitariste du groupe lui-même, Juho Raiha (Before The Dawn). Mais le combo finlandais doit faire face au départ du batteur Jarmo Juurikka et du claviériste Jenni Kemppainen peu après la sortie de cet album. Kauko Kuusisalo devient alors le nouveau batteur. "Anthems Of Annihilation" sort en 2010, permettant à Gloria Morti de faire leur première tournée européenne et de faire ainsi un nouveau pas en avant. Le guitariste Juho Matikainen décide de quitter le groupe entre la tournée et l’enregistrement du quatrième album, et sera remplacé par Eero Silvonen (Routasielu, Final Harvest). Le line-up se stabilise ainsi autour de Juho Raiha et Eero Silvonen aux guitares, Psycho au chant, Kauko Kuusisalo à la batterie et Aki Salonen à la basse. "Lateral Constraint", le quatrième opus du groupe, est enregistré et mixé par Juho Raiha et masterisé par Svante Forsback (Rammstein, Soulfly), et sort en 2012. Gloria Morti a eu la chance de pouvoir partager la scène avec des groupes tels que Behemoth, Dissection, Mayhem, Zyklon ou encore The Crown.

Discographie :

2001 : "Thorn Garden" (Démo)
2002 : "Ephemeral Life Span" (Démo)
2002 : "The Cerberos Gate" (Démo)
2004 : "Lifestream Corrosion"
2005 : "Gomorrah" (Démo)
2005 : "Phoenix Caged In Flesh" (Démo)
2008 : "Eryx"
2010 : "Anthems Of Annihilation"
2013 : "Lateral Constraint"


Les chroniques


"Lateral Constraint"
Note : 16,5/20

Gloria Morti est de retour en 2013 avec un tout nouvel album "Lateral Constraint". Après des débuts thrash, le style de Gloria Morti a évolué dès leur premier album vers un metal beaucoup plus extreme et brutal. Depuis "Eryx", leur second opus, l’arrivée du clavier ajoute une touche mélodique en plus. Avec "Lateral Constraint", on retrouve à nouveau un son black / death, toujours plus mélodique. A noter que l’artwork de la pochette, représentant une fillette perdue sur fond de paysage post-apocalyptique, a été réalisé par Bjorn Gooses de Killustrations, lequel a déjà travaillé pour des groupes tels que Six Feet Under, Sodom, Aborted, Amon Amarth, Dew Scented ou encore Norther. Voyons comment a évolué le combo finlandais avec ce "Lateral Constraint".

"Lex Parsimoniae" démarre sur une intro assez calme, se poursuit sur un passage hurlé au chant et un sample parlé, avant d’évoluer vers un death metal aux sonorités plus violentes et au chant guttural brutal. La voix de Psycho est grave et puissante. La piste suivante, "The First Act", est brutale et rapide, renforcée par la double grosse caisse qui bourrine. Les riffs de guitares, quant à eux, ajoutent une touche mélodique, comme sur "Lex Parsimoniae", que l’on retrouvera également tout au long de l’album, le tout sur un chant puissant. La présence de Juho Raiha dans le groupe, qui officiait également au sein de feu Before The Dawn au poste de guitariste, laisse un peu plus place au death mélodique qu’auparavant, les riffs de guitares y étant pour beaucoup. Et ça se ressent énormément, cet album sonne en effet bien plus mélodique que ses prédécesseurs, le synthé se fait entendre par petites touches ça et là aussi bien sur "Our God Is War" que sur "The First Act", sur lequel le clavier est légèrement perceptible mais ajoute une certaine atmosphère plus lourde et pesante pour un côté grandiloquent, tendant quelque peu vers le black metal. "Aesthetics Of Self-Hyperbole" est plus direct et brutal, la mélodie est accrocheuse, ça blaste à la batterie, c’est rapide, c’est efficace. Les titres s’enchaînent, la batterie martèle encore et encore, aucun temps mort entre deux morceaux, autant vous dire pas le temps de se reposer ou de s‘ennuyer.

"Sleep, Kill, Regress, Follow" : en voilà un sacré programme au vu du titre de cette cinquième piste. Petit moment d’accalmie sur ce morceau qui démarre en douceur sur une intro acoustique à la guitare, puis le rythme s’accélère, avant de partir sur un black / death metal puissant et rapide, qui détruit tout sur son passage, avec une batterie similaire à un rouleau compresseur. Sur une intro à la fois pesante et angoissante, Hallucinations évolue au fil du morceau sur une batterie qui tabasse fort et dont la double pédale est quasi omni présente. Les lignes de guitares sont exécutées parfaitement et la rythmique agréable à l’oreille à la moitié du morceau. La présence des claviers par touches vient sublimer l’ensemble. "Slaves", lui, n’est pas sans rappeler les Polonais de Behemoth sur divers aspects, notamment sur certains riffs. Alors oui, c’est efficace, rapide, brutal au niveau des parties de batterie, laquelle est d’ailleurs particulièrement mise en avant et très présente sur cet album. Ajouté à cela un chanteur qui hurle et balance son texte avec une certaine hargne et conviction, on aime ce titre, très bon en soi, mais on a comme une impression de déjà entendu à son écoute, il manque un quelque chose d‘originalité. La piste suivante, Non- Believer, est beaucoup plus mélodique, renforcée par le clavier, qui certes n’est pas des plus présent sur l‘ensemble de l‘album, mais que l’on ressent toutefois très bien sur ce titre, ajoutant une certaine atmosphère au morceau. De même que sur "Our God Is War", sur lequel les notes synthétiques rendent le titre un peu plus mélodique. On alterne ici entre passages ultra rapides et brutaux au début et en fin de piste avec quelques moments d’accalmie entre 1‘45 et 3‘30, sur des passages plus mélodiques et reposants, avant d’achever le titre en douceur sous une ambiance particulière. Une nouvelle fois, pas de temps mort, on enchaîne avec une nouvelle piste, "The Divine Is A Fraud", emmenée par la batterie qui blaste encore et toujours, les lignes de guitares sonnent heureusement mélodiques, pour reposer un peu nos oreilles qui en prennent pour leur grade devant cet élan de brutalité. Conclusion clôt l’album sur un titre puissant à la rythmique à la fois simple, mélodique mais aussi agressive, emmenée par des guitares aux riffs incisifs et une batterie qui martèle toujours plus vite et plus fort.

La production de l’album est très bonne et travaillée, le son propre, rendant l’ensemble plutôt carré, peut -être trop. La technique et la maîtrise des instruments sont, quant à elles, impeccables. Mais avoir une production des plus réussies et un bon son ne fait pas tout, il manque un petit quelque chose qui ferait la particularité du groupe, sa différence face aux autres. Car certes, la musique de Gloria Morti est efficace, puissante, directe, mélodique et brutale tout à la fois, mais après plusieurs écoutes de l’album et des différents titres qui le constitue, on a quelque peu l’impression d’entendre plus ou moins la même chose. C’est dommage car le niveau et le potentiel du groupe sont bien là, la production est plus que correcte, mais on aurait apprécié un peu plus d’originalité sur ce "Lateral Constraint". Un très bon album qui s’écoute très bien et que tout fan de bon black / death devrait aimer, mais qui laisserait quelque peu sur leur faim les plus exigeants et les auditeurs les plus aguerris.


Alexandra
Juillet 2013




"Anthems Of Annihilation"
Note : 13,5/20

Tiens un groupe de metal finlandais, c’est étonnant ça tiens ! Bon plus sérieusement Gloria Morti nous présente ici son troisième album "Anthems Of Annihilation" et vu le titre on ne s’attend pas spécialement à avoir du muzette metal. La bio du groupe nous dit d’ailleurs que cet album serait le plus brutal du groupe, n’ayant pas eu l’occasion d’écouter les deux précédents je ne pourrai confirmer cet argument.

Ceci étant dit il est vrai que ça blast quand même pas mal dans cette galette ! Passé une intro martiale qui débute sur des bruits de bottes qui claquent et sur un rif mid tempo, on enchaine sur le premier véritable morceau en se prenant direct du blast dans la gueule. C’est pas moi que ça va déranger, d’autant plus que le tout est mixé à un aspect mélodique assez plaisant et est agrémenté d’un clavier bien présent sans être envahissant. D’ailleurs les influences du groupe sont assez simples à trouver, dès les premières écoutes on se dit qu’on a affaire à une sorte de croisement entre la brutalité frontale de Zyklon mélangée à l’aspect mélodico-sympho de Dimmu Borgir. Bon il faut avouer que c’est le côté brutal qui prédomine ici, les claviers ne sont là que pour aérer la musique du groupe en apportant quelques nappes et lignes mélodiques judicieusement placées.

Le résultat de tout ça donne une mixture très efficace qui vous pète directement à la gueule et vous fait secouer la crinière au vent, sans esbrouffe et sans démonstration technique inutile. De toute façon entre le nom de l’album et la pochette qui nous montre des exosquelettes blindés de roquettes sur fond de ville en flammes on se doute bien que l’avant gardisme n’est pas vraiment l’objectif affiché par ces gaillairds venus du froid. Mais tout ça se serait vite dégonflé si le son n’avait pas été à la hauteur, et c’est le guitariste du groupe, Juho Räihä (qui officie aussi chez Before The Dawn), qui a tout pris en main dans son propre studio. Et le bougre s’en est bien sorti, le son est puissant et les grattes sont assez acérées pour attaquer juste ce qu’il faut. Si le groupe se montre à la hauteur sur scène ça doit bien défourailler ce genre de morceaux.

En tout cas le professionnnalisme finlandais a encore frappé puisque tout est carré, rien n’a été laissé au hasard. Les morceaux s’enchaînent et vous remuent la tignasse comme il faut en blastant comme des porcs. Enfin je dis ça mais on note quand même une accalmie salvatrice avec le morceau instrumental "Swallowed By Defeat" judicieusement placé en cinquième piste. Il permet de respirer et de calmer le jeu, le fait de maintenir ce genre d’intensité du début à la fin aurait pu desservir l’album et finir par lasser l’auditeur malmené. J’aurais d’ailleurs aimé entendre un peu plus de diversité, tout les morceaux sont plus ou moins dans la même veine et structurés de la même façon. Mais bon c’est le genre qui veut ça et la destruction est assurée c’est déjà pas mal.

En bref cet album ne vous boulversera pas par son originalité mais pourra élaguer ce qui dépasse, efficacité, efficacité et efficacité quoi. Bon malgré l’efficacité il faut quand même reconnaître qu’on n’a pas affaire à l’album du siècle, mais ça devrait emplir de joie ceux qui cherchent un palliatif à Zyklon. Voilà son point faible en fait, il ne se démarque pas vraiment de la scène, c’est très bien fait mais ça ne révolutionne absolument rien. A vous de voir si vous cherchez quelque chose de neuf ou si vous voulez simplement vous faire piétiner pendant la durée de l’album. Si vous optez pour la deuxième option ce "Anthems Of Annihilation" pourrait peut-être vous plaire, il a quelques compétences sympa dans le domaine.


Murderworks
Août 2010


Conclusion
Le site officiel : www.gloriamorti.com