Le groupe
Biographie :

Ghost Bath est un groupe de depressive / post-black metal américain formé en 2012 et actuellement composé de : Dennis Mikula (chant, guitare, piano / If I Could Kill Myself, Electric Specter 電妖怪, ex-I, Apparatus), Josh Jaye (basse / Stone Marrow, Alistair Hennessey, Death House), Jason Hirt (batterie / Nothingness, Conduit, ex-StillBreather), Tim Church (guitare / Stone Marrow, Death House, ex-Alistair Hennessey) et John Olivier (guitare / Stone Marrow, Death House, ex-Lungs, ex-Alistair Hennessey). Ghost Bath sort son premier album, "Funeral", en Février 2014. Le deuxième album, "Moonlover", sort chez Northern Silence Productions en Avril 2015 puis chez Nuclear Blast USA en Février 2016. Le troisième album, "Starmourner", sort en Avril 2017 chez Northern Silence Productions. le quatrième album, "Self Loather", sort chez Nuclear Blast en Octobre 2021.

Discographie :

2014 : "Funeral"
2015 : "Moonlover"
2016 : "Moonlover" (Réédition)
2017 : "Starmourner"
2021 : "Self Loather"


Les chroniques


"Self Loather"
Note : 19/20

Après le silence, Ghost Bath se réveille. Créé en 2012 aux Etats-Unis (et non en Chine, comme déclaré précédemment), le groupe se compose de Dennis “Nameless” Mikula (chant / guitare / clavier, If I Could Kill Myself), Josh Jaye (basse, Stone Marrow), Jason Hirt (batterie, Nothingness), Tim Church (guitare, Stone Marrow) et John Oliver (guitare, Stone Marrow). "Self Loather", leur quatrième album, sort en 2021, accompagné par quelques invités, dont Chewie (Detraktor) au piano.

On débute avec "Convince Me To Bleed", une composition qui dévoile immédiatement noirceur, dissonance et des leads aériens malsains, ainsi que des hurlements fantomatiques que l’on peut parfois comprendre, mais également ces pleurs déchirants. Les larmes de Yasmyn Bonifacio s’intensifient sur la pesante "Hide From The Sun", où le groupe accueille CJ McMahon (Thy Art Is Murder) au chant, en faisant l’un des morceaux les plus saisissants et impénétrables de l’album. Les harmoniques entêtantes laissent parfois place à une rythmique saccadée étouffante, alors que "Shrines Of Bone" fait rapidement émerger un nuage de noirceur qui nous entoure et nous assomme avec des riffs lancinants sur un blast fou. Les seuls moments où le morceau ralentit, il devient plus angoissant, tout comme l’écrasante "Sanguine Mask", une composition aux saveurs d’apocalypse qui place la lourdeur au premier plan. Les harmoniques dissonantes font également partie de ce paysage désolé, tout comme les violons angoissants de John Ryan (Cruachan) sur la partie finale, puis l’énergie refait surface sur "A Crystal Lattice", un titre aussi abrasif que mélancolique.

Le chant alterne entre ces cris de désespoir et des rugissements caverneux, puis "Sinew And Vein", un titre assez lent, débute. Le son pénètre immédiatement notre esprit, puis il finira par accélérer avant que Graf (Psychonaut 4) ne rejoigne le groupe pour un final glacial, qui nous laisse avec "I Hope Death Finds Me Well", un interlude au piano qui ne fera que croître jusqu’à un point culminant qui cesse brusquement pour nous mener à "For It Is A Veil". La composition est majestueuse, aussi brute que travaillée, et sa rythmique nous hante autant qu’elle nous émerveille en abritant des leads perçants, puis "Unbearable" vient une fois de plus nous accabler avec un son pesant. Si la première partie du morceau est très imposante, le piano qui rejoint les riffs lui donne une touche d’angoisse supplémentaire avant "Flickering Wicks Of Black", le dernier titre. Plus court, plus brut, plus direct que les autres, mais tout aussi intense et saisissant.

Sans surprise, Ghost Bath nous délivre l’un des albums les plus noirs de l’année. "Self Loather" dévoile un paysage désolé, une réalité brute et un son qui ferait passer la mort pour une promenade de santé.


Matthieu
Novembre 2021




"Starmourner"
Note : 14/20

Ghost Bath est un groupe originaire des Etats-Unis et mené par Nameless. Leurs thèmes oscillent généralement entre mélancolie et dépression, et le nom du groupe aurait été choisi pour évoquer le suicide par noyade. Tout un programme donc, mais un programme qui promet de belles surprises. Je suis glauque ? C’est comme ça, j’assume. Apparemment, le groupe s’est bâti une belle réputation entre fans absolument convaincus par leurs propositions musicales, et ... non-fans qui trouvent le tout overrated, et qui crient au syndrôme de la poudre de perlimpinpin. Voyons donc ce qu’il en est. Un petit mot pour l’artwork cependant que je trouve particulièrement réussi, et qui mérite qu’on aille le voir.

L’album s’ouvre donc sur "Astral", sur une douce mélodie au piano que nous propose Nameless. L’avantage du piano, c’est qu’à mon sens, c’est l’instrument le plus mélancolique au monde et qu’il n’est donc pas difficile d’exprimer ce sentiment en jouant. Mais il faut avouer que c’est une introduction très agréable qui se termine en cris d’horreur dans le noir. Presque aussitôt, et dans un fondu parfait, on enchaîne sur "Seraphic" qui, je pense, va diviser les auditeurs d’une façon très claire : on aime ou on aime pas. Tout l’album tourne autour d’un affrontement subtil entre le désespoir, exprimé par exemple au début de titres comme "Ambrosial" qui n’ont rien à envier à de grands morceaux de black dépressif (il y a comme un petit côté Austere dans ce titre, et qu’est ce que je peux aimer Austere...), et entre un espoir qui renaît petit à petit avec des mélodies plus chaudes et plus rythmées comme "Ethereal" ou "Celestial".

Mais alors quel est le problème majeur de cet album ? Et bien... ça me peine de le dire, mais c’est très asceptisé. Là où on devrait ressentir des émotions fortes et virulentes, être quasiment pris à la gorge par l’assaut de nos sentiments, on reste la plupart du temps de marbre. A mon sens, le tout apparaît comme trop propre et presque scolaire. Tout est maîtrisé à la perfection, mais le résultat en perd de la saveur. Oui, l’album est très agréable à écouter, oui c’est beau, mais... c’est trop beau ? Je ne sais pas comment exprimer ça. Peut-être que le problème vient de moi ? Peut-être que je suis devenue méchamment aigrie en ce qui concerne ce genre de musique ? Peut-être que mon degré d’exigence a atteint des proportions que plus personne ne peut atteindre ?

Quoi qu’il en soit : je reconnais le travail abattu sur cet album et je le respecte. Mais pour moi, il manquait ce petit supplément d’âme qui aurait apporté la véritable émotion qui manquait à cette démonstration de maîtrise. Ghost Bath c’est beau, c’est propre, ça sonne monstrueusement bien mais... il manque cette flamme. On a beau me présenter des vocaux dépressifs, si je ne crois pas une seconde à ce qu’il y a derrière, ça ne fonctionnera pas. Et c’est ce que je regrette sur cet album qui avait pourtant tout pour me plaire. Dommage.


Velgbortlivet
Juin 2017




"Moonlover"
Note : 15/20

Ghost Bath est un groupe de black metal dépressif qui vient d’être récemment signé sur Nuclear Blast. Malgré des recherches de ma part, je n’ai trouvé que très peu d’informations sur ce groupe. Cela va même jusqu’à l’origine du groupe qu’on pensait d’abord être basé en Chine, mais qui au final viendrait du Dakota du Nord ? Encore un mystère non élucidé. "Moonlover", donc, est le premier album d’une trilogie à venir. Une trilogie qui s’avère pleine de promesses juste de par le nom du groupe. Car oui, Ghost Bath est apparemment une référence au suicide par la noyade. On sait déjà à quoi on va avoir à faire.

L’album débute sur "The Sleeping Fields" qui met d’ores et déjà en pratique la théorie proposée par le nom du groupe. Les premiers sons viennent clairement d’un environnement aquatique, et il ne faut pas être savant pour comprendre ce qu’on cherche à nous mettre sous le nez. A peine introduit de la sorte, suit directement "Golden Number". Le titre est génial. Tout ce que je peux attendre d’un groupe de black dépressif avec des vocaux torturés et... des guitares foutrement entraînantes pour le genre. Il y a presque un paradoxe entre les vocaux et ces guitares qui s’avèrent étonnement joyeuses. Ou alors c’est moi qui suis désormais incapable de ressentir vraiment de la musique dépressive. Quoi qu’il en soit, le morceau est vraiment bon. Et le piano qui ferme le titre ne démérite pas.

Suit "Happyhouse" qui propose un son plus lourd. L’ambiance se veut plus étouffante, lente et oppressante, mais j’y ai plus ressenti une sensation d’expérimentation qu’une véritable vague de désespoir. Je trouve que le groupe s’est un peu perdu sur ce titre, en voulant en faire trop mais au final en ne délivrant pas suffisamment d’intensité. Une intensité qui dans le genre est primordiale. Poursuivons avec "Beneath The Shade Tree" qui une nouvelle fois change totalement d’ambiance. On ne pourra donc pas reprocher à Ghost Bath de ne pas avoir voulu expérimenter de nouvelles choses. Le résultat est appréciable, le titre faisant office d’interlude musical sympathique mais... un peu hors-propos par rapport au titre précédent, mais également au titre suivant. Il y a un léger manque de cohérence dans l’ensemble.

Vient "The Silver Flower Pt1" qui pour le coup marque ENCORE un nouveau changement d’atmosphère. Nous voici désormais dans la forêt par une nuit de pleine lune, avec des souches d’arbre recouvertes de mousses fraîches et des insectes qui fourmillent partout dans les herbes. Et j’ai apprécié ce titre. Vraiment. Il y a un aspect onirique très développé et original qui m’a absolument ravi sur ce morceau. Sur "The Silver Flower Pt2", la rêverie prend fin et les guitares s’affirment de nouveau. Mais je pouvais toujours visualiser cette forêt. C’était un peu comme écouter du Coldworld, tu es toujours capable de ressentir la forêt et l’hiver. Et moi, au final, ce genre de choses me plaît. Donc j’approuve totalement ces deux titres qui, pour le peu qu’on accepte de se laisser emporter, peuvent être une véritable invitation au voyage. L’oppression est de retour sur "Death And The Maiden" qui est un ressort thématique assez connu. Pour moi, ces trois titres sont tout simplement les meilleurs de l’album, et donnent un sentiment d’aboutissement que je n’ai pas forcément retrouvé sur les autres morceaux. Et l’album s’achève sur "Ascension" qui ne démérite pas, et permet de clôre l’album sur une note positive.

Au final, je me révèle assez surprise de Ghost Bath. Je vais être honnête, je m’attendais réellement à écouter un groupe de DSBM pur et dur, mais ce n’est pas que j’ai trouvé dans l’album. Je trouve le côté ambiant largement plus développé, et j’y ai trouvé un côté onirique plus soigneusement travaillé. Et cet album a des qualités indéniables, même si parfois j’ai regretté le manque d’une ligne directrice strictement définie, et que j’avais parfois l’impression que Ghost Bath se perdaient eux-mêmes en expérimentations. Mais j’en retire une certaine fascination. L’album ne m’a pas ennuyée, loin de là, et a continuellement renouvellé mon intérêt. J’y ai même parfois retrouvé des côtés folk plus proches par exemple d’un Agalloch. Je reste assez curieuse de voir ce que Ghost Bath nous proposera dans l’avenir.


Velgbortlivet
Avril 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/blackghostbath