Dites moi, ce début de printemps accompagné d'un beau soleil nous apporte son lot de sorties dont nous sommes friands. Et ce coup-ci c'est Gamma Ray qui débarque avec son onzième album "Empire Of The Undead". Comment, mais comment passer à côté d'un telle sortie ? Gamma Ray est une icône du metal européen et ce, depuis le début des années 90. iI est vrai qu'au début du groupe l'ombre d'Helloween a souvent plané au-dessus de Gamma Ray. De Tensions à piques, le monde se concentrant sur leurs carrières respectives, tout a fini par s'estomper, l'âge amenant la raison certainement (Helloween et Gamma Ray ont partagé l'affiche l'année dernière). Mais aujourd'hui on ne va pas refaire l'histoire, on va parler de Gamma Ray et rien que de Gamma Ray et bien évidement de son nouvel album "Empire Of The Undead".

Le groupe qui fête vingt-cinq ans de carrière a lâché tout de même de petites bombes inscrites dans l'histoire du metal, que se soit "Land Of The Free" en 1993, "Powerplant" en 1999, "No World Order" en 2001 ou "Majestic" en 2005. "Empire Of The Undead" fait suite au très apprécié (et très bon) "To the Metal" ! Mais La bande à Kai Hansen nous propose avec ce "Empire Of The Undead" un de ses meilleurs albums. Pas mal pour un disque qui a failli ne jamais voir le jour. Tient donc pourquoi ? Tout simplement parce que le studio où enregistrait Gamma Ray a été la proie d'un incendie, les disques durs sauvés in extremis des flammes. Leur home studio détruit, Gamma Ray a fini d'enregistrer "Empire Of The Undead" à Hambourg au Chamelon Studio (tiens, tiens...), studio où a enregistré Tina Turner ou encore Udo Lindenberg.

Un album, deux studios, le challenge était de taille, mais l'ingénieur du son a réalisé des petits miracles. Il est vrai que "Empire Of The Undead" bénéficie d'une production mais surtout d'un son qui arrache tout, et l'incident qui aurait pu être dramatique a peut-être été la chance de Gamma Ray. Comme le dit si bien Kai Hansen : "Je n'aime pas regarder en arrière". "Empire Of The Undead" c'est dix titres de pur speed et power metal comme nos amis allemands en ont seuls le secret (attention je ne suis pas en train de dire qu'en France nous n'avons pas de bons groupes !). Ça démarre très fort avec "Avalon" titre de plus de neuf minutes qui contient tous les ingrédients d'un morceau de metal : refrain à trois voix, des riffs aiguisés. Ce nouveau Gamma Ray est, il faut le reconnaître un très bon cru, mais cela semble être une constante, combien de vieux groupes (sans être péjoratif) nous livrent ces derniers mois des albums du tonnerre ? Le titre éponyme "Empire Of The Undead" sent bon les années 80 vous me direz, et c'est tout à fait normal, le riff principal datant de 1981 !! Ça speed çà speed à mort ! Gamma Ray nous gratifie sur cet album d'une très bonne ballade "Time For Deliverance" qui allumera quelques briquets lors des lives en plus d'avoir son refrain repris à l'unisson.

"Empire Of The Undead" marquera de son empreinte également, c'est une certitude, et la bande à Kai Hansen n'a pas fini de nous surprendre. Le groupe prend la route très prochainement afin de défendre cet album sur scène en compagnie de Rhapsody Of Fire et Stormwarroir. Toutefois, la cover est quelque peu effrayante, certains la trouvant moche, eh bien pour pas changer je la trouve justement très metal, donc très belle ! Ne serions-nous pas devant l'Empereur des morts-vivants, c'est peut-être lui qui est à l'origine de l'incendie du studio... Mouahaha... Un très très bon album de Gamma Ray.

Dans le rayon des bonnes idées, Gamma Ray n’est pas le dernier en la matière. Afin de faire patienter ses fans quant à l’arrivée d’un nouvel opus prévu en 2014, Kai Hansen et ses sbires ont eu l’ingénieuse idée de nous concocter un EP nommé "Master Of Confusion" composé de deux titres nouveaux, de deux titres inédits et de six titres enregistrés lors de leur dernière tournée. Idéal comme mise en bouche !

Commençons par les deux créations de la troupe teutonne avec un "Empire Of The Undead" très speed et dynamique aux riffs enlevés, puis un "Master Of Confusion" qui se veut plus traditionnel, avec ses riffs reconnaissables entre mille et un  Kai Hansen  toujours aussi persuasif, deux morceaux made in Gamma Ray de très bonne facture et qui démontrent que l’état de forme du combo est intact avant la sortie de la nouvelle pépite. Rassurant même si la déception n’a quasiment jamais montré le bout de son nez durant les 25 années d’existence du combo ! Puis, nous avons droit à deux inédits, deux reprises plus exactement avec "Death Or Glory" du groupe Holocaust et "Lost Angels" du groupe Sweet. Deux anciennes pistes datant de plus de trente années très bien retranscrites, forcément bien dépoussiérés par un quatuor n’hésitant pas à y incorporer son empreinte pour un résultat plus que satisfaisant. Deux inédits de très bonne qualité qui en raviront plus d’un et un grand merci au groupe pour avoir repris ce somptueux morceau des Swwet, groupe qui a bercé mon enfance et dont j’ai pris un énorme plaisir avec cette excellente retranscription. Pour finir, nous avons droit à six titres live, enregistrés à Bochum lors de la précédente tournée, et présents bien sûr sur le dernier live "Skeletons And Majesties". Alors on y trouve les excellents "The Spirit", "Wings Of Destiny", l’incontournable "Gamma Ray", l’assez émouvant "Farewell", le très bon "Time To Break Free" avec la présence de Michael Kiske, l’ancien frontman d’Helloween toujours au sommet le bougre ! Et pour finir le divin "Insurrection"; long de douze minutes, qui sonne le glas de cette EP de très bonne facture.

Gamma Ray a pris une très bonne initiative en sortant cet EP un an avant la parution d’un nouvel opus. Idéal pour faire patienter les fans avec deux nouveaux morceaux et de reprises qui ont bien fière allure. De plus la production est toujours au top, de quoi patienter sereinement quand à l’arrivée du nouveau bébé !

"Skeletons Of Majesties"
Note : 17/20

Gamma Ray est une des valeurs sûres de la scène heavy teutonne. Formé à Hambourg en 1989 et auteur de dix albums studio, la troupe à  Kai Hansen  s’apprête à publier un nouveau live intitulé "Skeletons Of Majesties". C’est donc le quatrième live proposé par le quintette après "Alive" en 1995, "Skeletons In The Closet" en 2003 et enfin "Hell Yeah" en 2008. Décidemment bien prolifique dans ce domaine, que nous réserve donc cette nouvelle galette captée à Pratteln en Suisse le 29 Avril 2011 ?

Penchons-nous déjà sur la setlist concoctée : force est de constater que cette dernière contient exclusivement des morceaux anciens du groupe, les albums récents ayant été mis en retrait. Ainsi, hormis "Rise" de l’opus "To The Metal" et "Insurrection" de "Land Of The Free", tous les morceaux datent d’il y a plus de dix ans ! Après, on retrouve tous les gros titres, le groupe piochant le plus d’extraits dans les albums "Powerplant" de 1999 et "Time To Break Free" de 1995. Ainsi, "Anywhere The Galaxy", "Wings Of Destiny"", l’émouvant "Farewell" ou encore l’incontournable "Gamma Ray" ont toujours fière allure et ne perdent en rien de leurs sublimes. A noter que le son de ce skeud y est vraiment excellent ! Côté originalité il faut aussi saluer la performance du quintette qui nous livrent les deux perles que sont "Rebellion In Dreamland" et "Send Me A Sign" en version acoustique. Des interprétations plutôt touchantes et très intéressantes quand on connaît par chœur les versions originales. Dernier point à souligner, la présence d’un invité de marque en la personne de Michael Kiske, venu prêter sa voix sur trois morceaux dont le clou du spectacle "Future World", de leurs compatriotes Helloween. Il faut dire que le bougre a vraiment du potentiel dans ses cordes. Un live bien sympathique, en attendant peut-être un futur enregistrement studio ! Cela se fera certainement sans le batteur  Daniel Zimmermann, qui aux dernières nouvelles ne fait plus partie du combo germanique.

Un live de plus pour Gamma Ray. Une setlist bien remaniée depuis le "Hell Yeah" de 2008 pour des morceaux toujours aussi attachants à écouter ! Un groupe taillé pour la scène ! Même si en France ce groupe (ce n’est bien sûr que mon avis !) est un peu dans l’ombre de Helloween, il n'en demeure pas moins que ses compositions sont toujours aussi efficaces ! Un live à ne manquer sous aucun prétexte si vous êtes fan ou si vous voulez vous plonger dans l’univers de  Kai Hansen  et de ses sbires ! Du pur bonheur !

Romain Janvier 2013