Fuath est un projet nous venant d’Ecosse, et emmené par Andy Marshall qui avait auparavant officié dans le groupe Saor. Groupe que je n’ai jamais écouté auparavant. Mais qu’importe ! Le simple fait que le personnage cite Burzum et Paysage d’Hiver comme influences m’intriguait déjà. J’en profite d’ailleurs pour souligner la beauté de l’artwork de l’album qui est tout simplement magnifique.

Débutons sans attendre avec le premier titre de l’album, qui n’en compte d’ailleurs que quatre, "In The Halls Of The Hunter". Et je ne sais comment, mais dès les premières mesures, j’ai immédiatement compris que cet album allait faire mon bonheur. Le projet a beau être écossais, l’influence directe du metal norvégien n’est pas difficile à deviner. J’y ai retrouvé l’ambiance que je chérissais, cet amour des grands espaces enneigés où on peut errer pendant des heures dans la solitude la plus complète. J’y ai entendu le vent glacial et le craquement de la glace. J’irais même plus loin en disant que c’est l’un de ces albums extraordinaires qu’il faut à tout prix écouter seul, les yeux fermés, pour ne pas perdre une miette de ce qui nous est proposé. Vous l’aurez compris, ce premier titre était déjà un vrai coup de coeur.

Le second morceau, "Blood", ne fut pas celui qui apporta la déception. Au contraire. La qualité de la composition et l’intensité de l’ambiance hivernale ont achevé de me convaincre que Fuath était génial. J’irais même plus loin : c’est tellement bon que ç’en est dévastateur. Fuath nous met une telle claque dans la figure qu’on en gardera la marque sur la joue pendant longtemps. Oui, je suis enthousiaste ! Oui, je suis convaincue ! Et comment ne pas l’être, alors que la neige tombe sur Bergen en cette époque de l’année, et qu’on m’offre un album pareil ? Cracher dessus serait une pure folie. Le voyage dans l’hiver se poursuit avec "The Oracle" qui ne démérite pas. Les vocaux sont littéralement transperçants, et la rythmique est entraînante et hantante. Je vous assure que chaque morceau de cet album vous restera dans la tête, tant la richesse instrumentale est présente. J’ai pleinement conscience qu’encore une fois, on a ici affaire à un album qui pourra en rebuter certains. Sensoriel au possible. Mais pour moi, dire que c’est mauvais reviendrait tout simplement à faire aveu de mauvais goût en public.

Et que dire du si bien nommé "Spirit Of The North" ? Il clôt l’album sur une telle note positive... les vocaux deviennent encore plus puissants et intenses, et on est littéralement emportés dans une tempête glaciale. Je crois franchement ne pas avoir rencontré un groupe qui exprimait avec une telle perfection l’esprit de l’hiver depuis Coldworld. Et j’adore Coldworld. Si vous ne devez écouter qu’un seul titre pour vous faire une idée de ce qu’est Fuath, je vous conseillerai donc ce dernier morceau. Le meilleur pour la fin ? Très probablement.

En toute honnêteté, l’écoute de cet album m’a laissé sans voix. Après ma première écoute, je suis restée comme bloquée en me demandant si ce "I" méritait que je le qualifie de chef d’oeuvre. Eh bien après réflexion, j’ai envie de dire que oui. C’est le chef d’oeuvre de mon début d’année, que je vais continuer d’écouter seule et égoïstement en boucle alors que la neige recouvre Bergen. Définitivement un projet dont je n’attendais pas tant, et qui m’a surpris par la qualité de sa production. J’attendrais avec une grande impatience les futurs albums de Fuath. Sans aucun doute.