Deuxième album pour les Américains de Fornicus avec "Hymns Of Dominion" qui ne fait pas franchement dans la dentelle ! Vous vous doutez bien qu'entre le nom de l'album et celui du groupe, nous ne sommes pas en train de parler du nouveau chef-d'œuvre du metal progressif mélodico-atmosphérique.

Non, Fornicus donne dans le death / black, un mélange souvent aussi violent et primitif qu'accrocheur et sombre. Je vous avais déjà parlé de "Storming Heaven" en ces pages, premier album qui sentait très fort le thrash mélangé au death / black et avec des influences très portées sur les années 80 et 90. Une fois la traditionnelle intro passée, on tombe sur "Duodecad Aflame" qui prouve que le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et qu'il a toujours pour but de nous ramoner les cages à miel sans pitié. On retrouve ce mélange death / black teinté de thrash avec de gros coups de vibrato à l'ancienne dès le début et une batterie en mode locomotive qui vous roule dessus sans réfléchir. Le petit plus c'est que dans certains riffs on a maintenant l'impression d'entendre Marduk en version plus death / thrash, autant dire que ça joue toujours dans la finesse et la subtilité ! Voilà donc la principale différence par rapport au précédent album, un visage black metal plus prononcé et une violence encore plus présente. "Storming Heaven" tenait en fait du tour de chauffe et là où certains morceaux ou passages pouvaient évoquer Impiety et autres sauvages du même genre, cette fois c'est tout l'album qui nous y fait penser. Même si nous ne sommes pas en présence d'un groupe officiant exactement dans le même style (comme je le disais pour le premier album, Impiety est encore plus violent et barbare que Fornicus), je pense que ces deux groupes partagent des influences communes et une même passion pour le metal extrême des années 80/90.

Fornicus ne daigne lever le pied qu'à partir du troisième morceau qui présente des passages plus mélodiques mais toujours très sombres avec des riffs là encore bien black metal. Fornicus a d'ailleurs choisi de faire des morceaux un peu plus compacts cette fois et s'aventure moins souvent vers les six minutes, d'où l'impression de violence décuplée par rapport au précédent album. En tout cas, on sent toujours un réel amour du genre et la musique du groupe devrait faire headbanger tous les forcenés du metal extrême sans aucun problème. Certes il y a plus violent ou plus bruitiste que Fornicus, on ne parle pas de Bestial Warlust, Conqueror ou Revenge là, mais il y a quand même largement de quoi satisfaire les bourrins et les morceaux sont tous assez efficaces dans leur genre. Le côté mélodique et accrocheur qu'on trouvait déjà sur le premier album (et sur les groupes extrêmes de l'époque) est toujours là et je dois dire que le groupe est plutôt inspiré. On en entend beaucoup qui essaient de ressusciter le son des grandes gloires de cette scène et qui se plantent dans les grandes largeurs, mais Fornicus s'en sort plutôt bien et on sent que ces gars connaissent leurs classiques sur le bout des doigts. Il n'y a rien d'original mais le groupe a au moins compris ce qui faisait l'efficacité et la qualité de ces groupes, par conséquent même si ses albums ne se hissent pas au niveau des monstres du genre, ils n'en restent pas moins de bons successeurs.

Deuxième album qui présente un Fornicus légèrement plus black metal et plus brutal mais toujours aussi efficace et ancré dans le metal extrême à l'ancienne. Il n'y a rien qui risque de vous bouleverser sur "Hymns Of Dominion" mais ce nouvel album est authentique et fait plutôt bien son boulot.

Fornicus, rien qu'avec le nom on devine déjà plus ou moins dans quoi on va mettre les pieds, ou plutôt les oreilles. Comme on pouvait s'en douter, le groupe officie sur ce "Storming Heaven" dans un mélange black / death fortement teinté de thrash, le tout bien old school.

Une petite intro pour mettre dans l'ambiance et on enchaîne sur "We Are Sin" qui met les points sur les "i" d'entré de jeu, chez Fornicus on en est resté à la fin des années 80 et au début des années 90, tout ce qui a été fait après n'existe pas ! Les influences thrash sautent à la gueule directement (écoutez moi ce solo de gratte à coups de vibrato !), et si ce morceau est plutôt sage et mid tempo avec sa double non-stop malgré quelques petits blasts, le groupe ne s'en tiendra pas à ce rythme tranquille sur le reste de l'album. On a régulièrement droit à plusieurs blasts et à des riffs bien plus agressifs et froids, plus proches du black et "The Beckoning" qui ferme l'album est une sacrée boucherie. D'ailleurs pour situer un peu plus facilement les influences du groupe, sachez que le Fornicus a repris un morceau de Sepultura et plus précisément " Antichrist" tout droit sorti de "Bestial Devastation", en version quelque peu boostée bien évidemment. En fait, plus on avance dans les 42 minutes de "Storming Heaven", plus la musique de Fornicus se fait brutale et sauvage, et si on commence gentiment avec des morceaux qui sentent très fort le thrash, on finit sur un morceau qui n'est pas sans évoquer Impiety ! Autre point commun avec le groupe de Singapour au niveau de la durée des morceaux d'ailleurs, on oscille souvent entre 5 et 7 minutes en gros. Fornicus a toutefois des structures plus simples et primitives que celles qu'Impiety a pu nous balancer sur "Kaos command 696" ou "Formidonis Nex Cultus" et ces derniers poussent quand même le bouchon de la sauvagerie bien plus loin que Fornicus.

Niveau prod', on a eu de la chance, le groupe a gardé des guitares bien tranchantes et un son relativement brut mais il s'est rappelé qu'on était en 2014 et a évité l'écueil de l'album enregistré sur un 4 pistes dans la cave de mémé. Le son est sale et tranchant certes mais parfaitement compréhensible, pour le coup le boulot a été très bien fait puisque ça colle parfaitement à ce black / death / thrash sauvage. Quoique, pas si sauvage que ça, on a quand même droit à quelques mélodies de temps en temps mais rien de mielleux ni de pleurnichard non plus, faut pas déconner, le tout reste froid et c'est précisément dans les passages les plus mélodiques que le côté black metal ressort le plus. En tout cas, Fornicus pratique un metal à l'ancienne, pur et dur, sans fioriture, ça fonce dans le tas sans détour. Pas de débordements techniques, pas d'instruments autres que basse - guitares - batterie et un chant bien arraché typé black, la seule petite fioriture présente étant la petite minute d'intro en début d'album, le reste n'est qu'agression et riffs acérés.

Certes ce premier album ne marquera pas les annales du metal extrême, mais c'est du bon matos old school comme on aime. Fornicus propose un bon mélange de black, de death, de thrash avec un minimum de mélodie au milieu d'une agression à peu près contrôlée.