Le groupe
Biographie :

"The Symphony Of The Wandering Jew" est l'oeuvre du chanteur / pianiste Ivan Jacquin (Psychanoïa, Lifeseeker, Projekt One) dont la genèse remonte à plus de quinze ans, lorsqu'il lut divers bouquins et chroniques sur le mythe du Juif Errant, qui lui inspira trois morceaux entiers dans une mouvance rock symphonique progressive. Depuis, le temps a passé, Ivan a monté d'autres groupes musicaux pour pouvoir jouer sur scène mais l'idée de faire de Foreign un opera rock / metal d'un autre genre a germé à nouveau fin 2011, à l'issue d'une petite tournée qu'il venait de faire avec l'hommage symphonique à Pink Floyd, dont il fut le chanteur / claviériste pendant plus de quatre ans (2007-2011), une merveilleuse aventure. La recherche de chanteurs et instrumentistes n'a pas été si simple car Ivan voulait faire jouer et se rencontrer des artistes venus d'univers et de styles variés, tout comme les morceaux constituant le projet : rock, musique classique, folk, musique médiévale, world, metal, electro, celtique, pop... L'histoire couvrant plus de deux millénaires d'images et de mots, le projet sera décliné en trois parties distinctes, le premier album est sorti depuis Septembre 2014. Le second sort en Décembre 2020.

Discographie :

2014 : "The Symphony Of The Wandering Jew - Part I"
2020 : "The Symphony Of The Wandering Jew - Part II"


Les chroniques


"Dominion Of The Wicked"
Note : 15/20

L'album qui nous occupe aujourd'hui est un projet ambitieux du nom de Foreign formé par Ivan Jacquin que vous avez pu entendre entre autres chez Pyschanoïa dont nous avons déjà parlé en ces pages. Le concept est inspiré du mythe du juif errant condamné à l'immortalité après avoir refusé d'offrir de l'eau à Jésus pendant son chemin de croix. Un thème qui a visiblement beaucoup inspiré le maître d'oeuvre puisque il donné naissance à "The Symphony Of The Wandering Jew" sous forme de de trilogie, la première partie étant sortie en 2014 c'est la deuxième partie qui nous arrive dans les esgourdes.

L'ampleur du projet est impressionnante puisque cette trilogie est un opéra rock progressif qui accueille au total une bonne quarantaine de personnes et des invités assez monstrueux dont Léo Margarit, Emmanuel Levy, Tom S. Englund, Zak Stevens, Andy Kuntz par exemple ! Ivan Jacquin a annoNcé d'emblée vouloir faire un opéra rock plus subtil et plus fin qui ne mise pas tout sur des orchestrations très massives et cache-misère pour mettre plutôt l'accent sur les mélodies et les émotions. Et à l'écoute de "Yerushalaïm" qui ouvre l'album, on se dit qu'il n'a pas menti tant ces sept premières minutes sont poignantes et accrocheuses à la fois. "The Symphony Of The Wandering Jew - Part II" offre une grande variété d'ambiances et n'hésite pas à utiliser à la fois des sonorités orientales et folkloriques en plus du registre metal / rock progressif. "Rise 1187" nous offre d'ailleurs une sacrée variété d'ambiances et nous fait entendre pas mal de choeurs et même si l'orientation générale reste plus rock que metal, ce sont les guitares qui mènent la danse. Les orchestrations sont effectivement utilisées pour appuyer les ambiances et apporter une variété supplémentaire, cela nous change de ces groupes qui les mettent en avant et cachent des riffs presque simplistes tout au fond du mix. Si la plupart des morceaux sont assez longs et tournent au minimum autour des six minutes, quelques titres plus courts font office d'interludes orchestraux ou simplement instrumentaux et lient ces treize pistes en un tout cohérent. Toutes ces sonorités différentes illustrent le voyage du personnage principal dans tous les sens du terme et surtout son voyage humain et spirituel. Malgré le casting impressionnant et le nombre d'intervenants, Foreign pose une musique toute en finesse et en ambiances finement ciselées.

Les amateurs de gros riffs et d'orchestrations massives ne trouveront pas leur compte ici, le progressif que produit ce projet est plus proche du rock et laisse la part belle aux émotions. Quelques morceaux durcissent le ton et ramènent un peu de metal au premier plan, "Mysteries To Come", par exemple, qui se montre plus puissant que les morceaux précédents et qui redonne un peu de patate à l'ensemble. Là encore, les invités qui apparaissent ici ne sont pas là pour le gimmick mais ont été choisis pour leur expressivité que ce soit par le chant ou les instruments. Chacun imprime sa personnalité et donne vie à son personnage ou à ses parties avec conviction et on sent l'implication de tout le monde à chaque seconde. Foreign se moque totalement d'en mettre plein la vue et préfère proposer soixante-dix minutes d'une musique certes exigeante par sa densité et sa profondeur mais suffisamment mélodique et accrocheuse pour ne pas être indigeste. Un équilibre difficile à atteindre mais qu'Ivan Jacquin a réussi à poser pour la deuxième fois en gardant constamment son concept en tête et en servant son propos le plus justement possible. Notons que la production est elle aussi d'excellente qualité et évite tous les pièges des groupes modernes en donnant à "The Symphony Of The Wandering Jew - Part II" un son puissant et organique. C'est exactement ce qu'il fallait à ce projet monstrueux pour faire ressortir le jeu de chacun et coller aux émotions délivrées sur ces treize morceaux. En tout cas, Foreign confirme tout le potentiel et les qualités qu'il avait montrés avec son premier album réussi en plus de faire revenir la plupart des intervenants qui reprennent leurs rôles respectifs avec le même talent.

"The Symphony Of The Wandering Jew - Part II" nous envoie soixante-dix minutes d'un opéra rock progressif dont les émotions vous prennent à la gorge, le tout interprété par une bonne quarantaine d'artistes talentueux dont l'implication ne fait aucun doute. Loin de ces groupes qui en font des tonnes, Foreign distille une musique toute en subtilité et fuit la surenchère comme la peste pour accoucher une fois de plus d'un album humain et tout en émotions.


Murderworks
Avril 2021




"Beneath Ancient Portals"
Note : 13/20

Comme il est si bien dit dans la biographie accompagnant le beau digipack, Foreign (composé par Ivan Jacquin) est un opera rock / metal made in France pouvant se classer dans une registre celtique / médiéval. Regroupant onze chanteurs ayant chacun un personnage, un chœur mixte de quatorze personnes avec une vingtaine de musiciens, cet album possède du lourd mais est-il réellement prêt à s'imposer ?

Sans avoir à écouter l'album, je tire déjà un carton rouge. En ouvrant le digipack, nous avons droit à l'histoire qui sera racontée au fil des chansons mais uniquement en anglais. A croire que la base de cet album n'aura pas le droit d'être comprise par les Français nuls en anglais. Pourquoi tant de haine ?

Dès que la première piste s’amorce, nous avons droit à une belle introduction pouvant se rapprocher d'Enigma avec quelque chose de mystique donnant l'envie d'écoute la suite. Le deuxième piste se veut plus ballade avec un air de rock / metal celtique. Le chant clair masculin est assez correct mais ce sont surtout les chœurs qui vont vraiment prendre le dessus pour donner une réelle dimension à la piste. Une belle composition dans l'ensemble. Pour la piste suivante, "The Running", là je ne sais pas qui joue le rôle de Barabbas mais dans le genre chant insupportable avec un accent anglais vraiment catastrophique (et encore, je suis gentil)... Merci de nouveau aux choeurs et aux chants féminins qui remontent la chanson dans mon estime ainsi qu'à la composition instrumentale vraiment excellente. Pour la chanson "Eternal Enemies" se voulant plus guerrière mais restant dans la même lignée niveau chant masculin, je dirais juste que ces messieurs, quand ils ont la chance de participer à un chant lead dans cet énorme album concept, devraient arrêter de se prendre pour Therion. De toute façon, si je continuais à décrire chaque piste, ce serait à chaque fois pour répéter la même chose.

Dans un certain sens, ça me fait vraiment mal de pénaliser cet album uniquement à cause de nombreuses parties où le chant masculin s'exprime dans un anglais sans vrai accent ni aucune saveur pouvant nous faire rêver. Alors que pour l'instrumental et les chœurs, les compositions sont vraiment exceptionnelles, pouvant presque nous amener dans un vrai voyage. Certains morceaux pourraient être repris dans des films épiques. L'album "The Symphony Of The Wandering Jew - Part I" aurait pu être une alchimie parfaite entre Era, Enigma et Therion. Au final, il n'est pas à la hauteur de mes espérances. Dommage.

Chant masculin (tous chanteurs confondus) : 8/20

Compositions, instrumentation, chant féminin et choeurs : 18/20


JU
Octobre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/foreignrockoperafrance