Le groupe
Biographie :

Originaire de la région Parisienne, formé sur les cendres de Foeturpurical, Foetur évolue dans un univers violent, cynique et malsain. Leur registre est un death metal moderne, teinté d’influences old school, imagé par un chant guttural en Français.

Discographie :

2005 : "Reset" (MCD)
2011 : "La Vie Est Belle"


Les chroniques


"La Vie Est Belle"
Note : 14,80/20

Foetur... La vie est belle... Le concept qui entoure tout cet album me paraît vraiment énormissime et il y a tellement de choses à dire sur ce groupe et cet album que je ne sais pas par où commencer...

So let's go, il faut bien prendre les choses par le début. Foetur c'est un groupe Francilien, qui n'a jamais vraiment fait parler de lui, et à l'origine formé en tant que Foeturpurical, dans les années 90 (excusez moi du peu, c'est dire si les mecs c'est pas des vieux de la vieille là), puis finalement Foetur... Alors c'est vrai que sur le coup, en voyant le nom de ce groupe, ça me titillait, mais je ne savais pas où j'avais déjà entendu ces mecs, ce nom me parlait... En cherchant un peu dans les bases de données, bingo. Si l'album de Foeturpurical "Disfigured Inhuman Barbak" m'était passé au dessus, comme la démo de 2003, en revanche "Reset", celle sortie en 2005 m'avait interpellé. Cette démo était téléchargeable gratuitement avec la pochette et tout le toutim, c'était plutôt sympa : un death metal plutôt brutal, et un visuel relativement sarcastique... Donc partant de là, ouais on revient aux sources et on ne s'étonne pas que Foetur puisse jouer un death metal toujours brutal agrémenté des choses old school, de choses plus modernes, bien malsaines avec parfois des lignes plus mélodiques dans les harmonies.

Car c'est ça qui fait la force de ce groupe, leur côté carré violent, mélangeant avec raffinement le death old school et les riffs de death modernes. On a ici un groupe qui ne s'aventure pas dans la technique de foire exposition, ou dans la vitesse du Shinkansen. Non Foetur préfère largement envoyer du matraquage serein, sans grande innovation ou truc époustouflant, mais totalement jouissif dans son expression. En effet leur death metal n'est pas une référence de quoi que ce soit, il peut même être relativement basique par moment et technique sur d'autres, mais putain on prend une grosse claque. On prend une claque parce que c'est puissamment structuré et interprété. C'est tout simplement génialissime. La voix de Guillaume Ruchaud déterrerait un mort tellement elle est gutturale. On a l'impression de se retrouver au beau milieu d'un cimetière à se casser la tronche tombe après tombe pendant que la horde de zombies se grouille à nous chatouiller le cul bien méchamment. Il a une puissance gutturale phénoménale, et ils ont eu l'intelligence de doubler, voire tripler les voix sur des timbres death différents, comme on peut bien l'entendre sur « Mort rouge », Benton peut aller de rhabiller gentiment et aller jouer aux billes en enfer après ça... Foetur c'est du death metal, du pur death, il n'y a pas à tortiller trois heures. Cet album s'avale comme les ourson guimauves. On ne prend même pas le temps de le mâcher qu'il est déjà au fond de l'estomac. Les morceaux possèdent quelque chose de vraiment excellent qui font qu'on se prend constamment une rafale de décibels violentes, grâce à des rythmiques de la mort ultra percutantes comme sur "Tentative D'humanité" où d'ailleurs le chanteur s'amuse gentiment à moitié en rappant façon death, DJ Foetur est dans la place. Plus sérieusement c'est vrai que rythmiquement ce sont des chansons bulldozer qui déboisent férocement. Dans tout ça on sent une petite pointe de fun, de groove toujours présente chez eux aussi. Ce groove qui donne aux morceaux encore plus de dynamique.

Batterie explosive, guitares agressives, c'est toujours sur une majeure partie d'accélérations vraiment bien trouvées et bien posées tels que "L'equarisseur" que Foetur surfe sur la vague pourrissante du death metal. Mais à côté de ça, on peut trouver chez eux autant d'ambiances mid-tempo pour imposer une atmosphère morbide, comme sur une fois de plus : "L'équarisseur" lorsque le morceau accélère petit à petit pour arriver sur un déploiement en rafale de riffs et patterns autant distingués que brutaux, un peu à la manière des ex-Syphilis (nouvellement Splice). Mais ce n'est pas encore fini de découvrir des choses chez Foetur, si on a bien compris que leur death présentait des facettes brutales, ou plus mid-tempos et des ambiances de psychopathes, ils ont aussi leur petit côté fleur bleue. Un côté fleur bleue qui s'exprime par le biais de quelques passages plus mélodiques, histoire d'aérer les choses et de ne pas trop les tasser pour garder l'attention de l'auditeur. C'est totalement vrai pour un morceau comme "Les Zombies". C'est un titre qui se présent dans la veine de tout ce qu'on peut découvrir sur l'album, mais avec la particularité d'avoir une légère évolution dans sa mélodie. Au beau milieu d'une batterie ravageuse, parmi les décombres de rythmiques horrifiques, vient se greffer une mélodie salvatrice sur ce morceau, une mélodie presque heavy, qui vient régner au dessus de tout cette tourbe démoniaque. C'est vraiment intéressant, et ça donne une autre approche du death de Foetur.

J'ai découvert musicalement un groupe qui, sans apporter de nouveauté a su re-proposer du death metal en y ajoutant tout de même son interprétation personnelle, qui donne à "La Vie Est Belle" une singularité vraiment appréciable... Même le morceau "Soleil Vert" propose de nouveaux riffs mélancolico-grind. On se retrouve à spleener sur des ambiances grindeuses à la Carcass / Haemorrhage c'est divin. En plus les 8 titres sont d'une durée relativement courte, puisque l'album ne dure que 29 minutes, et je peux vous dire, qu'il n'y a aucun longueur de trop, chiante ou inutile. C'est pile-poil ce qu'il faut pour secouer la nuque gentiment pendant l'écoute. Pour ne pas gâcher et en parler une ligne, on appréciera le travail réalisé au Trendkill Studio, le mixage et enfin le mastering car le son de cet album est également méchamment féroce, c'est peu de le dire, il faut l'écouter c'est certain.

Alors j'avais annoncé qu'il y avait des choses à dire, c'est vrai. Après avoir parlé de la musique, il faut obligatoirement parler du contexte et du visuel : Poids des mots et choc des photos. Tout d'abord la pochette. Chef d'oeuvre de bon goût, c'est celle-ci qui scotche en premier, avant même d'avoir écouter le CD. On reste dessus et on adore le côté cynique de la chose. Alors que le titre de l'album lui-même nous fait penser à la série télévisée... Et justement Foetur fait partie des groupes métropolitains qui ont choisi de s'épanouir en Français, c'est très bien d'autant plus que les paroles peuvent plus facilement prendre tout leur sens pour les non bilangues et on découvre qu'il y a pas mal de choses assez gores qui traite d'actualité, d'histoire, de films et de télé-réalité. Le pompon ira tout de même à "Soleil Vert". Pourquoi ? Parce que culture cinématographique et littéraire, et je suis très heureux de ne pas être un des rares à avoir apprécié l'histoire du roman de Harry Harisson reprise au cinéma américain en 1973 par Richard Fleischer avec en acteur principal le grand Charlton Heston. Histoire d'ailleurs très bien résumée par les paroles de Foetur.

Voici donc la fin de nos programmes, Foetur nous a fait passer un magnifique moment musical sur fond de soirée télé du vendredi soir. Le concept est excellent, leur visuel aussi. Leur musique tabasse comme Clint Esatwood dans Ca Va Cogner. Rien d'autre à dire, il faut l'écouter et l'acheter.


Arch Gros Barbare
Décembre 2011




"Reset"
Note : 13/20

Après des mutations, des changements de style et de line-up, Foetur arrive avec un cinq titres entièrement fait maison et s’en sort plus bien. Etrange combinaison réussie pour le chanteur Nico qui arrive à mélanger le black, le death classique avec un heavy très traditionnel et lyrique, le tout en Français. De même pour la rythmique qui associe sans difficultés un style parfois old school (Cannibal Corpse, Carcass ou Suffocation) à des mid tempos plus modernes et tout aussi efficaces. Le son parfois trop léger mais toutefois pas ridicule face aux assauts permanents de violence de rage, aurait mérité un plus gros mix mais comment être intransigeant lorsqu’on connaît la difficulté de sonner en studio comme sur scène en étant auto produit comme c’est le cas ici… Les textes comme les lignes de chant, très second degré parfois, sont directement inspirés par le gore et devraient intéresser les plus pervers d’entre vous par leur imagerie très crue et sans retenu… La pochette devrait par ailleurs aussi vous renseigner immédiatement sur la vision très morbide du monde qu’ont les membres de ce combo. On regrettera le peu de démonstration vocale originale (qui figure pourtant sur "Océan") au dépit d’une hargne parfois trop appuyée malgré le potentiel. Le côté très "sec" du mix manque malheureusement d’apports d’effets pouvant encore rendre les passages mélodiques (pourtant très bien vus) plus "aériens" et plus tranchants encore face à la violence du reste… Un savant mélange donc entre le heavy qu’écoutait votre père, le death qu’écoute votre grand frère et le black que vous devez écouter pour apprécier ce pas mauvais du tout "Reset"… A confirmer avec un album mais le principal est déjà là…


Crass
Avril 2006


Conclusion
Le site officiel : www.foetur.com