Habitant moi-même en Basse-Normandie et essayant au maximum de sillonner les concerts locaux je n’avais encore jamais entendu parler de Five ((O)). Originaire de Caen qui plus est, destination régulièrement choisie pour me décrasser les oreilles. Bref c’est pour moi une découverte et finalement je me demande bien comment j’ai pu passer à côté d’une telle machine. Un album introduit par "Intuition", qui finalement est peut-être la plus "classique" des pistes de cet album avec son rock à la Foo Fighters même si déjà on commence à sentir le côté stoner qui fait la personnalité du groupe.

Ca enchaîne directement avec le titre qui, à mon avis, est le plus accrocheur de cette galette à savoir "Coffin Cruiser" et son riff dansant à s’en envoyer les bras derrière la tête. On se souvient alors que puissance n’est pas forcément synonyme de palm-mutes, double pédale, hurlements primaires et autres blasts. Five ((O)) joue avec une fougue à vous en taper le cul par terre. Le chanteur n’y est pas pour rien avec sa voix qu’il maîtrise parfaitement, des mélodies charmeuses familières dès les premières écoutes aux cris intenses et énergiques de certains titres. Des morceaux comme "A Moment In Time", "Thuein" ou encore "The Score" en sont une très belle illustration. Bien entendu les musiciens derrière, délivrent quelque chose de sulfureux, de mélancolique, de tendre même parfois, à l’image de "Silhouette", "Capricorn" et "A Split Second". Ainsi, la fusion des deux éléments chant et musique donne tout son sens à l’une et l’autre des parties. Il est également difficile de ne pas tomber sous le charme du refrain de "Dynamite Glove" ! A chaque morceau on retrouve cette batterie pleine de vie, qui frappe juste et qui dynamise le tout. Un seul titre est un peu en deçà du reste peut-être dû au fait qu’il soit plus mollasson c’est "Foursquare", cela ne remet pourtant pas en cause sa présence sur ce "There Is A Name For Everything".

L’album se clôt sur le onzième titre intitulé "Interplanetary". Une appellation judicieusement pensée puisque le titre planant, limite sidéral vous vide de toute l’énergie encaissée les minutes précédentes et vous fait dire que remettre l’album tout de suite serait du gâchis. Les bonnes choses se consomment avec modération pour pouvoir en apprécier pleinement leurs effets à chaque fois ! Les membres de Five ((O)) ont-ils créé une "véritable" énième branche à l’arbre déjà touffu que constitue le rock et le metal ? Probablement. La subtilité d’un tel style est-il aisément reproductible par n’importe quel autre groupe ? Certainement pas ! Notons tout de même que la naissance de ce type d’hybrides en Basse-Normandie n’est aucunement liée à la centrale postée dans la Hague ou alors… vive le nucléaire !