Le groupe
Biographie :

Fit For An Autopsy vient du New Jersey (USA), formé en 2007, avec une démo, un EP et six albums au compteur. Le line-up actuel est composé de Joe Badolato (chant), Will Putney (guitare), Patrick Sheridan (guitare), Tim Howley (guitare), Peter "Blue" Spinazola (basse) et Josean Orta (batterie). En 2011, Fit For An Autopsy sort son premier album, "The Process Of Human Extermination". En Septembre 2013, le groupe sort "Hellbound". En Octobre 2015, FFAA sort son troisième album "Abolute Hope Abolute Hell" chez eOne / Good Fight Music, suivi de "The Great Collapse" en 2017. "The Sea Of Tragic Beasts" sort en Octobre 2019 chez Nuclear Blast. "Oh What the Future Holds" sort en Janvier 2022.

Discographie :

2009 : "Hell On Earth" (EP)
2011 : "The Process Of Human Extermination"
2013 : "Hellbound"
2015 : "Absolute Hope Absolute Hell"
2017 : "The Great Collapse"
2019 : "The Sea Of Tragic Beasts"
2022 : "Oh What the Future Holds"


Les chroniques


"Oh What the Future Holds"
Note : 19/20

Fit For An Autopsy, titan du deathcore américain, revient pour un sixième album. Créé en 2008, le groupe composé aujourd’hui de Will Putney (guitare), Pat Sheridan (guitare), Josean Orta (batterie), Tim Howley (guitare), Joe Badolato (chant) et Peter "Blue" Spinazola (basse) nous proposent "Oh What the Future Holds" en Janvier 2022 chez Nuclear Blast.

L’album débute avec "Oh What the Future Holds", une introduction qui dévoile peu à peu ce son mélancolique mais pesant avant d’être rejoint par l’agressivité du deathcore et de ses hurlements bruts, puis c’est "Pandora" et ses harmoniques folles qui prend la suite. Le titre combine des tonalités lancinantes avec la lourdeur et l’efficacité, mais également des éléments très groovy avant de nous proposer de la douceur. "Far From Heaven" nous capture immédiatement dans ses filets avec des riffs accrocheurs aux tonalités prog complexes, mais le groupe n’oublie pas d’ajouter une touche de rage brûlante dans ces sonorités planantes, puis c’est la noirceur qui vient nous envahir avec l’écrasante "In Shadows". Les choeurs clairs en arrière-plan renforcent la violence de l’instrumentale et des hurlements qui ne cessent presque jamais tout en offrant un voile dissonant, puis le groupe repart dans une hypnotique complexité avec "Two Towers" et son groove éthéré. Le son se renforce avec l’arrivée des patterns deathcore saccadés, mais on sent clairement que le titre se veut majestueux par moments, alors qu’"A Higher Level Of Hate" propose une introduction étrange à base de percussions.

La violence pure ne tarde pas à refaire surface, mais elle est accompagnée de quelques éléments entêtants, avant un break pachydermique, puis "Collateral Damage" nous offre un compromis entre rage brute et mélodies lancinantes. Le groupe repart dans les hurlements bestiaux accompagnés de saccades énergiques pour "Savages", la composition suivante, qui a pour seul et unique but de faire exploser les foules en live, puis "Conditional Healing" nous offre quelques secondes de répit avant de nous écraser à nouveau. Quelques harmoniques planantes en se joignent à la puissance sur la fin du morceau, mais c’est avec "The Man That I Was Not" et son mélange aussi étrange qu’accrocheur que le groupe referme son album. Si l’introduction est calme et inquiétante, le reste du morceau oscille entre déferlement de violence et atmosphère pesante, créant une sorte de dualité ravageuse.

Loin de se contenter d’un excellent deathcore, Fit For An Autopsy continue d’intégrer des éléments nouveaux et presque contradictoires à ce son si puissant. Avec "Oh What the Future Holds", on retrouve bien évidemment la violence brute, mais également des patterns prog, des tonalités pesantes et surtout ce savoir-faire incroyablement accrocheur.


Matthieu
Mars 2020




"The Sea Of Tragic Beasts"
Note : 19/20

Amateurs de deathcore, vous voilà servis ! Fit For An Autopsy révèle "The Sea Of Tragic Beasts", son cinquième album. Formé en 2008 par Pat Sheridan et Will Putney (guitares), le groupe souffre de quelques changements de line-up. L’addition d’un troisième guitariste en la personne de Tim Howley, mais également un changement de chanteur. C’est donc Joe Badolato (chant) qui prend le poste en 2015, alors que Josean Orta (batterie) est déjà présent depuis 2012. Le dernier arrivé n’est autre que Peter “Blue” Spinazola (basse), et depuis le groupe piétine tout sur son passage. Vous n’êtes vraiment pas préparés…

On commence donc avec le titre éponyme, "The Sea Of Tragic Beasts", qui pioche dans le deathcore, le djent, mais également le prog et le metalcore. Si le refrain peut surprendre… qu’est-ce qu’il est efficace ! Les riffs ravageurs du combo sont d’une telle puissance, et ce refrain vient de mettre la barre haut. Très haut. Pourtant, "No Man Is Without Fear" relève le défi et y parvient avec brio. Le son est lourd, saccadé, groovy… tout y est. Le chant est réellement prenant, alternant entre hurlements viscéraux et scream lourd, et le morceau passe vite. Trop vite. Mais "Shepherd" prend la suite, en amenant cette complexité de composition au deathcore de la formation, et les harmoniques tranchantes s’intègrent parfaitement au mélange.

On continue sur la lourde "Your Pain Is Mine", un titre sans aucun temps mort et qui use de double chant comme de riffs aériens qui nous transportent loin avant de nous asséner à nouveau une méchante claque. Même le passage atmosphérique à la limite du prog est violent. "Mirrors" débute lentement, mais ne vous fiez pas aux apparences. Le son imposant et prenant revient bien vite. Mais on sent que le groupe s’oriente plus sur des passages dissonants et progressifs que sur le début de l’album. "Unloved" vient confirmer cette impression, et même si le titre est court, il est réellement efficace. Mêlant toutes les influences du groupe, d’une rythmique lourde à des harmoniques sanglantes.

L’album se poursuit sur "Mourn", un titre qui reste dans la tendance évoquée précédemment, mais en apportant cette noirceur, cette inspiration mélancolique et cette douleur que l’on peut ressentir rien qu’en écoutant les riffs. Plus brut, "Warfare" ne met cependant pas de côté les parties techniques et saccadées que le groupe sait mettre en oeuvre, tout comme sur "Bird Of Prey" et son inquiétante introduction. Le son est lourd, et on sent que le groupe sait parfaitement où il va. Dernier morceau, "Napalm Dream" utilise une introduction au son clair aérien pour nous projeter ensuite sur le refrain, qui rappelle ce son planant. Mais le son clair revient, et l’explosion est imminente.

FIt For An Autopsy n’est clairement pas le groupe de deathcore local que l’on croise à chaque show. "The Sea Of Tragic Beasts" est un album mature, poussé, travaillé et assumé. On sent que le groupe sort largement de sa zone de confort, tout en réussissant parfaitement à conserver cet esprit qui leur est propre, et en live c’est tout bonnement une réussite.


Matthieu
Mars 2020




"Absolute Hope Absolute Hell"
Note : 16/20

Un changement de vocaliste apporte toujours un renouveau au niveau du son d’un groupe et le dernier FFAA n’échappe pas à la règle, en effet, leur précédent vocaliste Nate Johnson présent sur "Hellbound" a quitté le navire en 2014, celui-ci est remplacé par Joe Badolato pour "Absolute Hope Absolute Hell" et ce changement va aboutir à un virage à 180° pour la musique du groupe.

Avec "Hellbound" on était face à un album de deathcore très solide et agressif dans son genre où la voix de Nate était totalement appropriée pour ce style-là. Sur ce nouveal album, la voix de Joe possède un rôle essentiel dans cet album car son chant est moins gras que son prédécesseur mais reste tout de même agressif et va même faire des parties criées dans un style metalcore (dans le même ton que Heart Of A Coward pour situer). Donc, est-ce qu’au final FFAA s’est relâché dans sa démarche et a commencé à faire une musique plus accessible au grand public ?

Cet album est un gros bloc solide qui vacille entre death metal moderne et metalcore bien agressif avec des riffs ambiants très sympathiques et des mosh parts groovy et nerveuses comme il faut, comme sur "Wither" et "Mask Maker". Des morceaux plus terre-à-terre comme "Saltwound" ou "Murder In The First" montrent une certaine maturité de la part du groupe qui ne balance pas uniquement des breakdowns arbitrairement ; les titres les plus représentatifs de cette maturité sont pour moi "Ghosts In The River", "Out To Sea" et "Swing The Axe", les riffs de guitares et les accompagnements y sont très bien travaillées et apportent un nouveau souffle à la musique, et renvoient vers de nombreuses possibilités.

Pour répondre à la question, non, je ne dirais pas que le groupe s’est complètement relâché mais qu’il s’est dirigé vers quelque chose de plus mature et de plus réfléchi, et s’écarte d’un son ultra bourrin sans pour autant délaisser ce côté agressif mais en le rendant plus accessible à un autre type de public. Avec "Absolute Hope Absolute Hell", FFAA se dirige donc vers d’autres horizons et montre une évolution un peu dans le même état d’esprit que le dernier Thy Art Is Murder avec le côté "evil" en moins.


Herizo
Novembre 2015




"Hellbound"
Note : 16/20

Ici pas de chansonette ni intro inutile, on rentre dans le vif du sujet avec "The Great Gift Of The World" et son duo guitare / gueulante, puis roulement et c’est parti pour 4 minutes à 200 BPM, ça blaste, c’est rythmé au millième de seconde, on sait sur quoi on est parti pour encore 9 titres. "Still We Destroy" s’ensuit, la voix nous rappelle quelque peu celle de CJ Mcmahon, breakdown bien violent, production et composition vont de pair, c’est efficace ! On continue sur la lancée avec "Thank You Budd Dwyer", idem, la particularité de ce groupe c’est la palette vocale du chanteur qui apporte énormément de richesse. On passe ensuite à "Do You See Him", blast à gogo et breakdown chirurgical au programme. Le titre suivant, "Tremors", suit la même lignée. Puis, on déboule à toute berzingue avec "Dead In The Dirt", pareil pour "There Is Nothing Here Worth Keeping" qui doivent être les deux titres les plus rapides de cette galette. "Mother Of The Year" et "Children Of The Corn Syrup" prouvent que le groupe est capable de bien envoyer la purée. On termine l’écoute de cet album avec l’instrumental "The Travelers". Pour résumer cet album, ce sont 10 titres de pleine puissance musicale sans surproduction, uniquement du rentre-dedans pur et dur. Un vrai bonheur auditif pour les fans de Thy Art Is Murder, Molotov Solution etc.


Paul
Janvier 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/fitforanautopsyofficial