Combattons la bagarre par la bagarre ! Alors, soit JCVD s’est mis à la musique, soit il donne des cours de philosophie du côté d’Oslo. Et puis finalement, comme c’est l’un des rares Belges à pouvoir manger une frite en faisant le grand écart entre deux tonneaux en feu, il fait bien ce qu’il veut.

Le mieux là-dedans ? Que Fight The Fight pourrait largement s’occuper de la bande-son d’un de ses prochains films. Enfin uniquement si ça tabasse et non s’il s’agit d’un biopic ou d’un film sur un marin-pêcheur. Fight The Fight pue la testostérone : ça gueule et ça sort les gros riffs. Musicalement, "Deliverance" oscille entre le moderne, le metalcore voire le néo. Sans détours, Fight The Fight ne cherche donc pas la délicatesse lorsqu’il s’agit d’envoyer le bousin. Le disque ne prend ni le temps ni le soin de préparer l’auditeur ou de le ménager. En même temps, avec des titres comme "Turbosex", "Pitbull" ou "Ritual", oublions donc rapidement les entrées et les progressions, Fight The Fight met directement les pieds dans le plat et dans la gueule par la même occasion.

Pour finir, si certaines influences sont plus que palpables (sur "Triggerfinger" par exemple), "Deliverance" est un bon moment. Finalement, un peu comme un film de JCVD quoi…

Le groupe s’appelle Fight The Fight, l’album s’appelle "Fight The Fight", je vous laisse deviner le titre du premier morceau ? Vous l’avez trouvé, il s’agit de "Fight The Fight". Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence fort avec ce titre qui rentre dedans sans répit et un riff principal plutôt très accrocheur. En bref, ce morceau est parfait pour permettre au groupe de se faire une bonne promo. C’est un excellent choix stratégique que de la mettre en premier.

Deux morceaux plus loin, "The Other Side" fait son entrée. Celui-ci est très différent et plus mélodique avec un chant clair tout le long et c’est une bonne chose car ça permet de donner un éventail de capacités du groupe qui s’en sort, jusque-là, très bien même si des compos comme "The Edge" ou "Perfect Combination" peuvent sembler moins efficaces. Mais c’est aussi après cette dernière que je m’aperçois que je suis (déjà) à la moitié de l’album. En effet, il ne dure que 30 minutes pour huit pistes. En se rapprochant quasiment du format EP, Fight The Fight a intérêt à convaincre. Et si vous n’êtes toujours pas convaincus, "Addictions" et "This Is War" ne seront pas de trop pour vous montrer que le groupe est capable de pas mal de choses, créant une ambiance mi-colérique mi-reposante. La fin de l’album approche à grands pas mais heureusement, il reste l’immanquable " Patient Zero". Je trouve que l’intro et l’outro de ce morceau apportent un petit plus à l’album et ça permet de le finir sur une très bonne touche.

Fight The Fight délivre finalement un premier album très efficace bien que très court. Cela n’en reste pas moins avantageux pour le groupe qui fait découvrir son style de manière condensée pour pouvoir partir sur des bases plus solides la prochaine fois.