Le groupe
Biographie :

Feral est un groupe de death metal suédois formé en 2007 sur les cendres de Valmer & Hook et actuellement composé de : Viktor Eriksson (basse / Darkcreed, ex-Valmer & Hook), David Nilsson (chant / ex-Sangre, ex-Valmer & Hook, ex-Blodskald), Markus Lindahl (guitare), Roger Markström (batterie / Leviathan, ex-Volkermord, ex-Armagedda) et Sebastian Lejon (guitare / Zonaria). Feral sort un premier album, "Dragged To The Altar", en Avril 2011 chez Ibex Moon Records, suivi de "Where Dead Dreams Dwell" en Mai 2015 chez Cyclone Empire, et de "Flesh For Funerals Eternal" en Décembre 2018 chez Transcending Obscurity Records.

Discographie :

2011 : "Dragged To The Altar"
2015 : "Where Dead Dreams Dwell"
2016 : "From The Mortuary" (EP)
2018 : "Flesh For Funerals Eternal"


Les chroniques


"Flesh For Funerals Eternal"
Note : 18/20

D’abord connu sous le nom de Valmer & Hook depuis 2003, Feral s’est donné pour mission de donner vie à un death metal putride et old school à souhait. Le line-up de Valmer & Hook a accepté directement ce changement de nom en 2007, mais il y a eu par la suite quelques remplacements. Du line-up original, on retrouve le bassiste Viktor Klingstedt (Darkcreed, Dwoom) et le chanteur David Nilsson (Dwoom, ex-Blodskald), mais également Sebastian Lejon (Zonaria) et Markus Lindahl (Dwoom) aux guitares, ainsi que Roger Markström (Leviathan, ex- Armagedda, ex-Volkermord) à la batterie. Le groupe peut compter sur une discographie de trois albums, un EP et un split, mais c’est sur "Flesh For Funerals Eternal", le dernier album des Suédois que nous allons nous concentrer aujourd’hui.

On débute sur les chapeaux de roues avec la rapide "Vaults Of The Undead Horror". La basse vrombissante donne à ces riffs old school cette saveur de mort, et les hurlements puissants de David accompagnent le tout pour une production d’excellente qualité. Lorsque l’on croit que l’intensité redescend enfin, le groupe relance sa rythmique jusqu’à l’éteindre d’un coup avant "Black Coven Secrets". Plus technique et saccadé, ce titre est tout aussi groovy que le précédent, grâce à un son de basse aussi gras qu’imposant, et des guitares qui suivent ce modèle, et même lors des parties lead où le morceau est plus ambiant, le tout est lourd. Très lourd. La masse s’abat à nouveau sur nous pour "Gathering Their Bones", un morceau qui emprunte au doom / death groovy d’un des pionniers néerlandais du style. Très entraînant, il est presque impossible de ne pas remuer la tête sur ce morceau, tout comme sur la mélodique "Dormant Disease" et ses descentes d’harmoniques poignantes et rapides. On ralentit à nouveau mais sans enlever les harmoniques pour l’introduction d’"Of Gods No Longer Invoked", mais c’est littéralement le calme avant la tempête, car les Suédois auront bien vite fait de renforcer cette rythmique assassine, comme en ajoutant un break pachydermique qui débouche à un trio basse / batterie / chant, rattrapé par les guitares avant un lead perçant. Avec ce petit sample inquiétant avant "Accursed", le groupe donne une dimension supplémentaire à sa musique, et se permet de la faire évoluer sur un tempo plus lent que la moyenne, sans que cela ne gêne outre mesure. Au contraire, c’est un morceau prenant, qui accélère sur la fin, avant "Horrendous Sight". Créé pour briser des nuques, je pense que c’est l’un des titres qui fera le plus de ravages en live.

Pourquoi s’arrêter en si bonne voie, alors qu’on peut inclure un peu de vélocité avec "Stygian Void", un titre rapide et aux influences diverses, mais toujours avec le gras de la composition des Suédois. Les harmoniques perçantes du lead s’intègrent à merveille avec cette rythmique, tout comme la voix hargneuse du chanteur. Une fois de plus le groupe nous offre un titre un peu lent mais plus imposant avec "Buried", qui semble nous enfoncer un peu plus dans le sol à chaque note. Pour contraster avec cette rythmique, le chanteur utilise un scream furieux en plus de son growl caverneux, et bien que ce morceau dure cinq minutes, il semble passer en un instant. Dernier morceau plutôt rapide, "Bled Dry" et ses racines grindcore vient nous tabasser une dernière fois pour nous faire comprendre qui donne les mandales ici, et ce n’est sûrement pas vous.

Une belle découverte pour ma part que le son old school de Feral, couplé au mix moderne qu’offre "Flesh For Funerals Eternal". Le groupe tire pleinement parti de cette identité qui est la leur et qui leur offre une place importante dans les sorties de fin d’année. Le groupe est visiblement assez rare sur scène, mais je ne désespère pas que ce nouvel album leur apporte enfin une reconnaissance internationale.


Matthieu
Janvier 2019




"Where Dead Dreams Dwell"
Note : 16/20

Vous ne connaissez peut-être pas Feral, et pour être honnête, moi non plus. Je pourrais bien vous dire qu'entre 2003 et 2007, ce groupe s'appelait Valmer & Hook, mais je doute que cela vous aide. Pourtant, derrière ces deux noms qui n'ont d'égal que mon papier toilette se cachent un groupe de death old school fort sympathique, venu tout droit de Suède.

Plus le temps passe, plus je me dis qu'il est difficile d'oeuvrer dans le death old school et d'obtenir un truc au moins correct. À chaque fois, soit c'est trop brouillon, soit on s'ennuie, ça manque de punch, c'est trop banal etc… Et autant le dire tout de suite, tous ces problèmes récurrents ne trouvent pas leur place ici. Bien qu'il s'agisse d'un second d'album, on remarque une très forte maturité chez Feral, une forte volonté de bien faire les choses, ce qui leur a d'ailleurs permis de partager plusieurs fois la scène avec des groupes comme Six Feet Under, dont on sent une forte influence ici. Avec un bassiste issu de Darkcreed, un chanteur issu de Sangre et un batteur venant de Leviathan, les ingrédients laissaient déjà entrevoir de bonnes perspectives.

Feral délivre un death old school puissant et audacieux, qui sait mêler les bonnes vieilles valeurs du death à l'ancienne tout en faisant appel à une voix assez variée, dans les graves comme les aigus. Les riffs sont lourds, imposants, et savent véritablement donner l'impulsion à un tout qui n'est pas en reste. Clairement, du début à la fin, on n'a jamais l'impression d'entendre deux fois la même chose. Certains titres nous restent clairement en tête, comme l'excellent "Creatures Among The Coffins" par exemple. On peut également remarquer la présence de Jonas Lindblood (Puteraeon) sur "Mass Resurrection", mais celle-ci n'apporte pas grand-chose à un album déjà très bon. Certains pourront critiquer une légère baisse de régime vers la fin de l'album, mais rien de méchant puisque la dernière piste, "Succumb To Terror", envoie carrément du pâté grâce à une technicité à la gratte de haut niveau ! Seule mauvaise surprise : l'artwork, pourtant réalisé par Cosin Chioreanu (At The Gates, Necrophagia, Arch Enemy…).

On a beau chercher, on a du mal à trouver des reproches à faire à ces 10 charmantes pistes. Une très belle découverte personnellement, j'espère qu'ils pourront vite émerger de l'iceberg afin d'envahir les scènes françaises.


Grouge
Juin 2015


Conclusion
Le site officiel : www.feral.se