Les cinq p’tits gars de Fedhja nous ont livré récemment leur prochaine galette à sortir, un EP de sept pistes à déguster dès Septembre 2008 dans vos foyers, et attention ça brûle un peu les doigts… "La Fin D'une Ere" commence sur les chapeaux de roue avec… "Conséquences De Nos Actes" ?… Non, non, on reprend tout depuis le début (bruit de magnéto) : les paroles sont en Français, et pour une fois tout à fait audibles et retranscrites dans le livret (au passage, joli artwork), et donc ce son, là, c’est "Toute Puissance" (va falloir apprendre à graver un CD les mecs).  Donc c’est avec ce premier gros tube très rythmé que démarrent presque vingt-six minutes qui ne laissent pas à leur auditeur le temps de reprendre son souffle, passant du hardcore pur très très dynamique à des moments plus posés (rares, tout de même), entrecoupés de riffs thrash ("Indifférence", "Apparence") dans lesquels on perçoit largement les influences de Machine Head voire de Metallica. Les trois premiers morceaux ("Toute Puissance", "Conséquence De Nos Actes", "Indifférence") pourraient quand même finir par lasser, avec leur gros son (genre hommage à Chimaira) et leurs structures répétitives, si la batterie n’y était vraiment pas si époustouflante (Nico, son "maître", aime Slayer, Sepultura et Death, alors fondamentalement ça peut pas être mauvais) et ne formait pas avec la basse ce duo impeccable. La guitare n’est pas en reste, et le tout, parfois proche du death, sonne parfois quasi Gojiresque, apportant la preuve par trois que du bourrin au mélodieux il n’y a pas (toujours) si loin. Arrive ensuite "Insoumis", déjà un brin différente avec sa belle ligne de basse. Avec "Apparence", le groupe atteint un sommet dans son art du juste équilibre entre dynamisme, puissance et harmonie, mettant à l’honneur un guitariste bien virtuose (notamment sur un solo qui fait du bien). "Aux Oubliés", la malheureusement nommée, passe en effet relativement inaperçue en comparaison, avec sa maxi saturation et sa fin très metalcore, mais "La Dictature Du Mensonge" termine l’album sur une touche bien cadencée. La seconde voix (Fab), plus death et aiguë que la première, apporte vraiment (notamment sur "Indifférence", "Insoumis" et "La Dictature Du Mensonge"), quoique Thone soit irréprochable sur la longueur, et soit capable d’assurer autant en chant guttural que lors du dangereux exercice du chant clair (sur "Indifférence" et pour un passage plus "aérien" dans "Aux Oubliés"). En résumé, Fedhja livre ici du bon harcore thrashy sévèrement burné et jamais trop éloigné du death, sans pour autant oublier la mélodie, quoique un brin répétitif et manquant d’originalité. A noter également, des textes en Français donc, écrits par Tohne lui-même qui "préfère (…) des textes moyens mais qui représentent ce qu[’il] pense", et ce courage paye, puisque le résultat est spontané et touchant. Soulignons le bon travail de mixage d’Andrew Guillotin, pour un son au final d’une qualité plus que respectable. Avis donc aux Franciliens mais aussi aux autres (le groupe passera avant la fin de l’année à Ascoux puis à Reims) : en live, Fedhja doit envoyer du bois, comme on dit par chez moi.

"Nature Humaine"
Note : 13/20

Fedhja jeune groupe metalcore de la région d'Ile de France livre ici une démo 4 titres du nom de "Nature Humaine". Sous ce début assez linéaire se cache un manque d'inspiration, quoi, vous vous en foutez ? D'accord chef, on met la sauce ! Derrière ce doux nom se cache en réalité 5 musiciens et un mélange assez bien ficelé entre metal, hardcore et death. Avec notamment une voix caverneuse, celle de Tohne qui ne s'arrête pas en si bon chemin, s'aventurant sans grande difficulté dans un registre plus criard, alliant assez bien les deux, se dégage un sentiment de puissance et de maîtrise. C'est donc avec curiosité que je repasse dans mon lecteur cette démo qui m'a fois dispose d'un bon son, un bon point pour ces messieurs, un ! Ce qui est de plus en plus répandu sur la scène metal Française, mes oreilles ne s'en plaindront pas. C'est donc un mélange assez contemporain de divers styles dont la bourrinade est le metier que nos garçons jouent, riffs syncopés et moulinés sont bien évidemment au rendez-vous. Le groupe nous livre donc ici une démo agréable à entendre, certe on retiendra un son un peu trop lisse et un poil trop timoré et naif comparé aux All Shall Perish, Hatesphere et autre Heaven Shall Burn. Mais un groupe prometteur qui au fil des années pourra arriver à ce faire un joli nom au pays du fromage et je l'espère au delà des frontières. Malheureusement comme toute démo, le CD acheve rapidement ses tours pour ne laisser que le silence de ma chambre raisonner, ce qui me laisse un goût d'inachevé tant j'aurai voulu voir les capacités de ce groupe sur une durée plus longue. Esperons qu'ils m'entendent et qu'ils me donnent à moi et à toi aussi public l'occasion d'en entendre plus, mais comme dirait l'autre "les concerts ça existe !".

Ax7 Novembre 2006