Le groupe
Biographie :

Fear Factory a été fondé à Los Angeles aux États-Unis en 1990 par Burton C. Bell (chant), Raymond Herrera (batterie) et Dino Cazares (guitare). Il enregistre deux morceaux pour la compilation "L.A. Death Metal" avant de sortir son premier album "Soul Of A New Machine" en 1992 sur Roadrunner Records. Le bassiste Andrew Shives rejoint le groupe pour permettre à Dino Cazares de jouer de la guitare en concert. Fear Factory signe l'année suivante le maxi "Fear Is The Mindkiller" sur lequel des titres sont remixés par Rhys Fulber et Bill Leeb du groupe electro-indus Front Line Assembly. Pendant l'enregistrement, la formation est rejointe par le clavier Reynor Diego qui, avec Rhys Fulber, est présent sur les tournées. Andrew Shives est remplacé en 1994 par Christian Olde Wolbers. Un an plus tard, Fear Factory signe son deuxième album, "Demanufacture", puis en 1997 "Remanufacture - Cloning Technology", constitué de remixes des titres de "Demanufacture". Les membres du groupe s'investissent alors dans des projets parallèles et attendent 1998 pour enregistrer leur troisième album, "Obsolete". En 2001, paraît "Digimortal". L'année suivante sort "Concrete", réédition d'une démo enregistrée initialement en 1991. En Mars 2002, Burton C. Bell annonce son départ du groupe, l'expliquant par des conflits entre les membres. Peu après, le groupe annonce sa séparation ; cependant, il se reforme plus tard la même année, avec Burton C. Bell mais sans Dino Cazares. Au printemps 2004, le groupe sort l'album "Archetype". C'est désormais Christian Olde Wolbers le guitariste du groupe, la basse étant assurée par Byron Stroud (Strapping Young Lad, Zimmer's Hole). En Août 2005 paraît "Transgression". En Avril 2009, Burton C. Bell et l'ex-guitariste Dino Cazares annoncent leur réconciliation, et la formation d'un nouveau Fear Factory avec Stroud à la basse et Gene Hoglan (Death, Strapping Young Lad) à la batterie, et donc sans Herrera ni Wolbers. En Février 2010, le groupe annonce l'arrivée de l'ancien Chimaira et Six Feet Under Matt DeVries en remplacement de Byron Stroud, parti rejoindre 3 Inches Of Blood. "Mechanize" sort ce même mois chez Candlelight Records aux États-Unis et AFM Records en Europe. La même année, Gene Hoglan quitte Fear Factory pour rejoindre Testament. Il est remplacé par Mike Heller. "The Industrialist" sort en Juin 2012, finalement écrit et enregistré par les seuls Dino Cazares et Burton C. Bell. En Septembre 2014, Fear Factory rejoint Nuclear Blast après être passé par Candleight Records pour les deux derniers albums, et enregistre son nouvel album dès Octobre. En Mai 2015, Tony Campos (Static-X, Soulfly) rejoint Fear Factory comme bassiste. "Genexus" sort en Août 2015. En conflit avec les autres membres du groupe, le chanteur Burton C. Bell annonce officiellement quitter Fear Factory en Septembre 2020. Son départ intervient deux semaines après que le guitariste Dino Cazares a lancé une campagne de financement participatif pour couvrir les coûts de production du nouvel album. "Aggression Continuum" sort en Juin 2021.

Discographie :

1992 : "Soul Of A New Machine"
1995 : "Demanufacture "
1998 : "Obsolete"
2001 : "Digimortal"
2002 : "Concrete"
2004 : "Archetype"
2005 : "Transgression"
2010 : "Mechanize"
2012 : "The Industrialist"
2015 : "Genexus"
2021 : "Aggression Continuum"


Les chroniques


"Aggression Continuum"
Note : 14/20

Le cas Fear factory devient compliqué ! On était habitué aux procès ou embrouilles à répétition mais là on franchit encore un cap, Burton C. Bell a quitté mais ce sont bien ses parties de chant que l'on retrouve sur "Aggression Continuum", nouvel album du groupe. Quant à savoir qui va prendre la relève sur scène le jour où le live pourra reprendre, c'est le mystère. Et si j'étais mauvaise langue, je me poserais même des questions sur la longévité du dit remplaçant, ou de la remplaçante même.

C'est la musique qui nous intéresse en premier lieu mais il faut dire qu'avec ce genre de groupes, il est difficile d'éviter le sujet des embrouilles tant Fear Factory semble y être abonné, au bout d'un moment il va falloir se décider et arrêter de faire venir et partir tout le monde. Sans compter que ces histoires de procès donnent plus l'impression d'être en face d'entreprises que de groupes, même si je sais que c'est à peu près comme ça que fonctionnent les grosses machines. On a beau entendre parler de passion à toutes les sauces, il y a des événements qui laissent planer de gros doutes quand même pour être poli. Mais bref, voyons ce que ce nouvel album a dans le ventre même si les deux morceaux postés en avant-première, "Disruptor" et "Fuel Injected Suicide Machine" ont donné une idée et ont laissé entendre du Fear Factory pur jus. "Recode" ouvre le bal et après une intro narrée, on retrouve les gros riffs saccadés typiques de la machine à foutre les chocottes et des orchestrations aux claviers qui posent une ambiance plus sombre et froide. Pour le reste, c'est du Fear Factory pur et dur avec le même côté mécanique et la même brutalité, une ouverture plutôt efficace dans le genre. Le traditionnel refrain mélodique est lui aussi de la partie et là encore dans les standards du groupe avec des lignes de chant qui rappellent parfois un certain "Obsolete". Objectivement, c'est vrai que ça tourne en rond mais je n'arrive pas à leur en vouloir pour ça tant ils ont créé un style, qui en a d'ailleurs inspiré plus d'un par la suite (d'ailleurs quand je les ai vus avec Devin Townsend ce dernier a clairement rappelé sur scène qu'il ne serait pas là sans eux, Fear Factory étant la principale influence de Strapping Young Lad).

"Disruptor" rappelle quant à lui le décrié "Digimortal" sur les couplets, un album qui comprenait de bonnes choses et d'autres beaucoup moins bonnes qui donnaient l'impression que le groupe essayait de courir après le néo metal. Pas le meilleur morceau de l'album, encore moins du groupe, mais quelques passages et riffs qui tabassent c'est toujours ça de pris. Le morceau-titre défonce bien et on sent globalement un Fear Factory assez méchant sur ce nouvel album, les refrains mélodiques ont en plus tendance à ne pas être trop niais cette fois, même si celui de "Fuel Injected Suicide Machine" tombe justement un peu dans ce piège. Par le passé, ça a été pour moi un des défauts du groupe, certaines mélodies avaient une fâcheuse tendance à devenir beaucoup trop gentillettes, surtout après des passages brutaux. "Purity" n'est pas mauvais mais n'entrera pas non plus au panthéon des morceaux les plus inspirés du groupe, même si là encore la brutalité rattrape un peu le coup. Quant à "Monolith", il donne l'impression d'avoir été composé pour les radios américaines tant il chasse sur les terres de tous les groupes de metal alternatif qui cartonnent là-bas. "Aggression Continuum" reste un album en dents de scie et le bon côtoie le pas très inspiré. Le groupe se montre assez méchant et cela permet à ces quarante-huit minutes de passer toutes seules mais tout n'est pas au même niveau. Par contre, pour une fois on a une petite surprise puisque si "End Of Line" ferme l'album avec ses sept minutes, il n'est pas le traditionnel morceau atmosphérique avec lequel Fear Factory aime terminer ses albums. On reste sur du Fear Factory typique et pour une fois depuis longtemps, le groupe termine l'album avec un morceau aussi couillu que les autres.

Au final, "Aggression Continuum" fait entendre de bonnes choses, d'autres moins bonnes et reste globalement assez méchant. Il n'empêche que ce nouvel album est en dents de scie et que certains morceaux ne figureront pas au panthéon du groupe et créent quelques faiblesses dans une machine pourtant bien huilée.


Murderworks
Juin 2021




"Genexus"
Note : 15/20

Avant même sa sortie, ce nouvel album de Fear Factory aura déjà fait jaser, en partie via de multiples commentaires de métalleux déçus d'entendre des morceaux dans la même veine que les deux précédents albums. Oui, ce "Genexus" continue sur la lignée initiée depuis le retour de Dino Cazares, et je rappelle au passage que la dernière fois que le groupe a évolué, ça a donné "Digimortal" et "Transgression" et que Fear factory s'en était pris plein la tronche au passage.

Alors on va être clair tout de suite, sur ce nouvel album Fear Factory fait du Fear Factory et si vous attendez autre chose vous allez être déçus. N'attendez pas non plus un "Demanufacture" 2, il n'arrivera jamais, il serait temps de se faire une raison (faites la même au passage avec Metallica tiens, votre "Master Of Puppets" 2 n'arrivera jamais non plus mais bon je me répète là). Pour ma part, tout ce que je demande au groupe c'est de faire ce qu'il sait faire et ça tombe bien, c'est justement ce qu'il nous offre avec "Genexus". Niveau production, pas de surprise, c'est gros, c'est puissant, c'est synthétique mais cette fois la batterie n'est plus programmée et est réellement jouée par Mike Heller. Autre point à aborder aussi, oui il y a encore du chant clair et oui il sera encore faux en live c'est comme ça et je doute que Burton C Bell arrive à changer ça maintenant. Cela dit, pour les avoir vus en live sur la précédente tournées je vous garantis que le reste tient la route et que le rouleau compresseur vous allez le prendre dans les dents bien comme il faut, et si certains trouvent les riffs du groupe simplistes je vous invite à bien écouter la précision d'horloger de Dino Cazares en live et on en reparle après. Mais revenons à nos moutons électriques si vous le voulez bien, nouvel album donc mais pas nouvelle formule puisqu'on retrouve les ingrédients qui font la musique du groupe depuis "Mechanize", soit un Fear factory toujours aussi mécanique et industriel mais plus frontal et violent que sur un "Obsolete" par exemple (pour ceux qui auraient loupé les deux précédents albums).

C'est d'ailleurs plus un retour vers la brutalité de "Mechanize" pour ce nouvel album, "The Industrialist" présentant un visage parfois plus lourd et plus sombre. Ce "Genexus" ne s'embarrasse pas de fioritures et vise l'efficacité que ce soit par la mélodie ou les riffs de bûcheron. La petite doublette "Autonomous Combat System" - "Anodized" qui ouvre l'album met les points sur les "i" d'entrée de jeu avec pour ce dernier un refrain à chanter sous la douche dont Fear factory a le secret. Certes la formule couplet agressif - refrain chant clair a presque trop été utilisée par pas mal de groupes mais là, il faut avouer que ça fait le boulot, et on ne va quand même pas reprocher à Fear Factory d'utiliser un procédé matraqué par une scène moderne à qui il donné naissance en grande partie. "Soul Hacker", qui avait été publié par le groupe en avant-première, rappelle quant à lui le fameux "Digimortal" tant décrié à sa sortie, à tel point qu'on se demande même s'il ne date pas réellement des sessions de cet album. "Protomech", qui avait lui aussi été publié avant la sortie de l'album, remet les pendules à l'heure et renvoie directement à "Mechanize", riffs saccadés et brutaux "in your face", gros tapis de double, quelques discrets arrangements électroniques et un refrain mélodique dans la grande tradition du groupe. Autre tradition respectée avec le fameux dernier morceau beaucoup plus long et mélodique histoire de fermer l'album sur une note douce après cette débauche de riffs et de tapis de double, et c'est "Expiration Date" et ses 8 minutes 48 qui s'y colle (je vois déjà les mauvaises langues appliquer le nom de ce morceau au groupe...).

A noter pour les die hards qu'il existe une édition limitée de l'album avec deux morceaux bonus, à savoir "Mandatory Sacrifice" et "Enhanced Reality". En ce qui concerne "Mandatory Sacrifice", c'est en fait un remix electro-indus de "Genexus", un petit exercice de style qui rappellera aux anciens les illustres "Fear Is The Mindkiller" et "Remanufacture". Par contre, "Enhanced Reality" est un véritable inédit, une sorte de ballade assez froide, aérienne et plutôt jolie.

Voilà donc un nouvel album qui continue dans la lignée de "Mechanize" et qui envoie le bois comme on l'attend d'un album de Fear factory, pas de surprise mais pas de déceptions non plus. Le groupe aurait pu disparaître après "Transgression" et personnellement je préfère pouvoir écouter un nouvel album de Fear factory assez classique que de ne pas en écouter du tout. Comme dirait l'autre : Enjoy !


Murderworks
Août 2015




"The Industrialist"
Note moyenne : 14/20

Il y a encore quelques temps on ne donnait pas cher de la peau de Fear Factory, après un "Transgression" en demi-teinte sorti en 2005 le line-up a éclaté. Christian Olde Wolbers et Raymond Herrera sont partis de leur côté pour fonder Arkea, et Fear Factory n'a plus donné de signe de vie pendant un moment. Jusqu'à l'arrivée en 2010 de "Mechanize" qui a signé le retour de Dino Cazares aux grattes et à la composition, épaulé à a batterie par le monstre Gene Hoglan. Tout ça était plutôt rassurant et le "Mechanize" en question, sans inventer la poudre, a au moins su la faire parler. De là à savoir si le groupe allait tenir le coup et sortir un autre album c'était une autre paire de manches, avec eux on n'est jamais à l'abri d'un changement de line-up. Dont acte, on a perdu Byron Stroud en route, remplacé par Matt de Vries, et Gene Hoglan s'en est allé voir ailleurs aussi. Là par contre pour les besoins de l'album la batterie a été programmée par John Sankey, et sera assurée en live par Mike Heller.

Mais bon c'est bien beau les histoires de line-up dignes de Dallas, mais concrètement le groupe a sorti un nouvel album répondant au doux nom de "The Industrialist". Et je vais vous donner un conseil, même si la musique de Fear Factory n'a jamais été d'une complexité effrayante ou hermétique, ne restez pas sur votre première écoute si vous avez eu l'impression d'entendre un "Mechanize 2". Oui il y a de fortes similitudes, rien qu'au niveau de la prod' et des riffs de du gros Dino forcément, mais l'album n'en est pas une copie. Cette impression est surtout flagrante à l'écoute des deux premiers morceaux, qui sont dans la continuité directe de "Mechanize". C'est après que le groupe va diversifier quelque peu son propos, et accessoirement revenir à certains éléments qui ont fait sa gloire il y a maintenant une paire d'années.

Quoique dès la première minute du premier titre on repère un petit clin d'oeil, volontaire ou non, à l'ancien FF. Ecoutez bien les coups de double quand le morceau commence, et essayez de voir si ça ne vous rappelle pas un morceau dont le titre commençait par "Demanu" et se terminait par "facture". Mais bon globalement ce n'est pas sur ces deux premiers titres que vous serez dépaysés, les riffs et le refrain de "Recharger" semblent tout droit sortis des sessions de "Mechanize" alors qu'à partir de "New Messiah" le groupe va par contre réinsérer un peu plus de samples que sur la précédente galette. Mais ce nouvel album signe surtout le grand retour des mélodies et des passages en chant clair, qui devraient hanter les cauchemars de tous ceux qui iront les voir en live. Ben oui parce que le père Burton a toujours eu du mal à assurer le chant clair sur scène, et encore je suis poli.

Pour rester sur "New Messiah", que ce soit les mélodies du refrain, les lignes de chant clair ou le couplet agressif, tout nous ramène vers "Obsolete". A croire que l'usine à peur a entendu les cris de certains fans déséspérés à l'écoute de "Mechanize", on retrouve plus souvent son vieux visage sur cet "Industrialist". Faut-il y voir l'influence de Rhys Fulber, qui en plus d'avoir produit l'album, est crédité sur la composition de tous les morceaux sauf le premier ? Pas impossible quand on entend un morceau comme "God Eater", parsemé de bidouillages electro ou indus et surtout beaucoup plus glauque que ce à quoi le groupe nous avait habitué ces derniers temps. Tant que j'en suis à parler de sonorités légèrement indus, en plus du titre de l'album n'a pas été choisi au hasard ni pour simplement coller aux paroles, on trouve un autre indice sur la version limitée de l'album. Deux morceaux, un inédit et une reprise de Pitchshifter et pas n'importe laquelle. Fear Factory a choisi de reprendre "Landfill", tiré du premier album du groupe et qui s'appelait comment ? Ben "Industrial" pardi, d'ailleurs si vous ne connaissez que les derniers albums de Pitchshifter ça va vous faire bizarre quand vous écouterez ce premier album et que vous vous direz que ça ressemblait à Godflesh !

Bref de petits indices glissés comme ça l'air de rien, histoire d'annoncer la note d'intention dès le départ. Alors bien entendu Fear Factory ne s'est pas mi à l'indus pur et dur, et je doute qu'ils le fassent un jour. Mais ça montre la volonté de revenir à quelque chose de plus proche des anciens albums, et de renouer avec les premières influences du groupe.

Pour faire clair et simple il n'y a pas de révolution ou de transgression (huhu), juste un mélange de deux périodes plutôt bien fait. Vous prenez "Mechanize" et vous le mélangez avec quelques petits éléments de "Deamnufacture" et surtout "Obsolete", vous secouez bien fort et quand ça fait de la mousse vous avez "The Industrialist". En gros c'est un changement dans la continuité, la même en pas pareil. Alors je vois d'ici les gens se plaindre que finalement la musique de Fear Factory ne change pas, ça reste du FF pur et dur. Mais comme tous les groupes, à l'époque où ils ont tenté de s'écarter de ce qu'ils font d'habitude ils se sont fait saigner. C'est vrai que "Digimortal" ou "Transgression" n'étaient pas terribles, ils sont donc revenus faire ce qu'ils savent faire le mieux.

Pour ma part je trouvais que "Mechanize" envoyait bien le pâté, il faisait le boulot et c'est finalement tout ce que je lui demandais. Sans être la bombe de l'année, ça m'avait fait plaisir de retrouver un Fear Factory avec des couilles et les riffs de Dino. Ben là c'est pareil, c'est moins frontal que "Mechanize" mais les refrains mélodiques façon "Obsolete" fonctionnent toujours bien sur moi et même si là non plus l'album ne marquera pas l'histoire du metal, il n'empêche qu'il passe tout seul et qu'il me fait passer un bon moment. Si vous voulez du neuf vous allez être déçus, si vous n'attendez du groupe qu'un album qui Fear Factoryse comme il faut cet "Industrialist" devrait faire l'affaire. Moi en tout cas j'en fais profiter joyeusement les voisins, ça me rappelle l'époque où on s'amusait à tester la nouvelle chaîne hi-fi en y glissant "Demanufacture" en guise de premier CD.

En parlant de celui-ci et pour terminer cette chronique, je confirme que ceux qui attendent un "Demanufacture 2" feraient mieux de passer à un autre groupe, ça n'arrivera jamais. C'est aussi con que d'attendre un "Master Of Puppets 2" de la part de qui on sait, ou un "City 2" du temps où Strapping était encore en activité. De toutes façons même si ils le faisaient, tout le monde gueulerait en disant que c'est moins bon que l'original et que faire une copie est inutile. Prenez un album pour ce qu'il est, pas pour ce que vous voudriez qu'il soit.


Murderworks
Juin 2012
Note : 15/20

Les légendes c'est forcément celles qui ont bercé notre jeunesse et à chaque sortie on attend avec impatience de voir ce qu'elles vont proposer en plus pour nos petites oreilles ! Pour ce début d'année 2012 on a été gâtés et puis Fear Factory vient se rajouter à la liste.  "The Industrialist" vient garnir notre panier de début d'année et ramoner nos cages à miel. Y'a pas à dire, Fear Factory restera toujours Fear Factory. Que tu sois jeune, vieux, pas de différences, tu peux y trouver ton compte, ça pulse toujours énormément, une patte bien à eux, avec les relents électroniques derrière, le côté métallique-froid en avant, une machine implacable qui avance pour tout écraser sur son passage. Fear Factory est égal à lui-même : violent et implacable.

La production se révèle être à la hauteur et même plus en mettant en avant et en valeur le travail de sape énorme des musiciens. Comme à l'accoutumée, Fear Factory se révèle être une énorme machine de guerre. La partie rythmique est démentielle, hors du commun même. Dino est dans son laïus habituel : un récital violent, des accords plaqués et un redoublement de croches. Musicalement, nous allons être clairs, ce n'est pas de grands solos et de grandes envolées, Fear Factory n'est pas réputé pour cela de toute façon. Fear Factory, depuis plusieurs années, nous avait habitués à quelque chose de moindre que ses débuts de carrière. Il est exact que le début fut assez impressionant avec deux-trois skeuds qui avaient plus de la bombe atomique que du Scud de base. Les années se sont succédées et le groupe a eu du mal à atteindre de nouveau un niveau aussi impressionant dans le son et dans la composition. Sur ce "The Industrialist", l'ensemble reprend un peu de la vigueur, avec toujours une section rythmique à la limite d'être une section schizophrénique, avec des plans complétement dingues au niveau basse / batterie, malgré l'absence de titulaires à ces postes. Le groupe peine à démarrer malgré un son proche de la perfection et une patte que l'on reconnaîtrait entre mille, les premiers morceaux servent à nous dire "Bien essayé mais on vous attend au prochain CD", Fear Factory commençait à faire comme une sorte d'éternel espoir : un coup et puis s'en va....  mais le morceau "Virus Of Faith" marque véritablement quelque chose, un tournant, une apocalypse musicale, technique, métallique, électronique, un chef d'oeuvre de death technique, ce morceau symbolise tout ce que Fear Factory représente. La puissance et le génie d'un metal froid et puissant.

A l'image de sa pochette évoquant la face des Transformers, l'ensemble est un bien beau CD. Alors certes Fear Factory ne comble pas toutes nos attentes avec 5 premiers morceaux "bien mais pas top" dans quelque chose de commun (enfin du commun à la Fear Factory c'est déjà du commun haut de gamme...) mais avec des morceaux qui ensuite montent en puissance et qui décalquent comme il faut... On attend (enfin ?) une énorme confirmation au prochain et on a vraiment hâte de voir ce que cette sympatique petite bouchée de violence va donner sur scène en tournée. Mention spéciale pour "Disassemble" complétement énorme entre saccades schizophréniques, breaks ravageurs à coup de samples electro et un chant qui crache sa haine... Boum !


Sam
Juin 2012
Note : 16,5/20

Fear Factory, aaaaaaah que j'aime ce groupe... J'vous jure, quand j'ai appris le retour de Dino à la gratte en 2009 je faisais des bonds. Et quand "Mechanize" est sorti.... aaaaaaah... quel régal cet album. Et puis il y a 6 mois d'ici quand mon meilleur pote me dit "Tiens tu as vu que FF est en studio pour un nouvel album ?", j'ai été étonné. En effet, j'avais trouvé la période entre "Mechanize" et "The Industrialist" très courte (même si sur la dite période j'ai eu la chance de voir 3 fois le groupe en live). Donc voilà, et puis j'ai mis la galette en route. Analyse. Ah oui, j'oubliais, sur cet album exit Byron Stroud et welcome Matt Devries (ex-Chimaira, ex-Six Feet Under) à la basse. A noter aussi que Gene Hoglan est parti également, il sera remplacé par Mike Heller (quoique, enfin lisez vous comprendrez). Bon ça y est les gars ? Vous avez fini de tout changer, on peut parler du skeud ?

L'album commence avec le titre "The Industrialist" et il commence fort. Énorme rythmique, énorme batterie et énorme accroche vocale, un titre terrible. Le groupe est bien en place. Et au deuxième titre un truc étrange se passe. Oui il est bien mais... le soufflé retombe, il est quand même vachement moins bien. Mais bon, le soufflé va repartir après, non ? Eh bien pas vraiment. Burton vocifère bien tout le long, et alterne avec son côté mélodique. Dino envoie ses rythmiques telle une mitraillette. MAIS... mais voilà, les autres titres sont bons, mais pas grandioses. Là où "Mechanize" balançait des trucs mythiques de bout en bout, ici c'est un peu la déconfiture. Attention, il y a bien des moments de bravoure de ci et de là mais après des écoutes à répétition pendant plus d'une semaine, à part le premier titre, les autres ne m'ont pas marqué. Au niveau technique, le groupe est nickel et je fais une parenthèse sur Dino. Je discutais avec un gratteux l'autre jour, et il me disait que FF c'était pas très technique. Certes, Dino n'est pas un shredder mais faire ses rythmiques aussi rapides et surtout aussi proprement est super difficile, croyez en un apprenti gratteux. Le son de l'album ne souffre d'aucun reproche. Alors quel est le problème ? "The Industrialist" est un album concept, en gros sur une société dystopique où l'homme est réduit à l'état de machine, d'esclave, etc. En gros un peu les thèmes que FF utilise la majorité du temps depuis la création du groupe en 89. Mais pourtant sur "Mechanize" pas de problème... Peut-être que c'est dû au temps trop court entre les deux albums ? Que les titres ne sont pas arrivés à maturité ? Peut-être... Autre chose qui m'a gêné... le neuvième titre "Religion Is Flawed Because..." est instrumental et celui qui clôt l'album "Human Augmentation" est lui purement atmosphérique et inutile... Ah mais attendez, il y a deux titres bonus sur le digipack. Le premier étant un remix naze... Le genre de truc que FF fait parfois et que je ne comprends absolument pas... et le deuxième, même si ce n'est pas un remix, n'est vraiment pas terrible non plus.

Donc voilà, on se retrouve avec un album assez moyen, un début génial et une descente lente vers un final electro-indus-médiocre. Peut-être trop précipité. Difficile à digérer surtout après le grandiose "Mechanize"... Ploum ploum ploum... C'est tout ? Non ce n'est pas tout... après un bilan mitigé je me dois d'enfoncer un clou, un sale clou, pousser une dernière gueulante... La batterie... Eh bien il n'y a pas de batterie en fait, c'est une drum machine... alors oui elle est bien exploitée, mais c'est une pure hérésie... Quand un groupe débarque de nulle part avec une drum machine tu te dis "Ok pourquoi pas", mais quand on est Fear Factory, c'est un gros faux pas je trouve ! Pourquoi ne pas avoir attendu d'avoir officiellement recruter leur batteur (Mike Heller) pour enregistrer le bazar ? Encore une fois, j'ai l'affreuse impression qu'ils ont voulu aller trop vite... Et puis voilà quoi, merde, je suis déçu...


Danivempire
Juin 2012
Note : 11/20




"Mechanize"
Note moyenne : 16/20

Fear Factory revient avec tout ce que cela comporte comme violence et décadence. Accrochez-vous à vos slips, ça risque de pas tenir. Leur CD vient d'arriver, il est tout beau, tout chaud. C'est la chandeleur, un peu comme si vous faisiez une crêpe au lard saignant mais sans crêpe. Retour aux affaires tonitruant pour un groupe qui nous avait livré nombre de très bons albums. Ce "Mechanize" revient plus fort que jamais. C'est couillu à souhait avec une batterie absolument dantesque, les riffs de gratte n'inventent rien mais font du bon gros "Fear Factory", on ressent la patte du groupe dans tous les domaines, alliant violence et maîtrise technique. Quelque recettes qui ont fait leurs preuves refont surface avec les parties saccadées, le chant est plus rageux que jamais. On trouve moins d'electro et de ces passages "chantés" que dans les anciens CDs, mais toujours un bloc démentiel martelant les cervicales et le corps : c'est un hymne à la violence musicale. Le son des guitares toujours dans leur veine tranchante efficace, avec cette pointe grasse réhaussée par la basse, et la double pédale ultra plombante... les martellements du coeur d'une machine implacable ! Agrémentation d'un ou deux solos bien sentis ni trop lourds, ni trop longs. Efficace. On sent l'expérience ! Fear Factory fait partie des monuments, et revient sans nous décevoir. La prod' est impressionante et n'est là que pour servir la musique et le côté métallique de celle-ci. L'ensemble est compact, bien agencé, bien senti, et on se prend à réécouter en boucle "Mechanize" sans savoir qu'il est déjà fini. Du grand art ! Plus rien est à dire, procurez-vous le CD d'urgence et attendons les dates live ! Fear Factory revient plus fort que jamais. Vous reprendrez bien une tranche de lard bien saignante ?


Sam
Février 2010
Note : 19/20

Que dire ? Pas grand-chose, ça reste un album passable que je n’apprécie pas tellement mais je vais être objective et vous parler de Fear Factory comme il se doit. Dés la première écoute de l’album je l’ai trouvé assez fade pas assez dynamique à mon goût, pas assez diversifié voire même ennuyant, c’est simplement ce qu’on pourrait appeler du "bourrin" ou du "bruit", la musique n’est pas du tout inspirée, elle est mécanique comme le titre de ce nouvel opus finalement "mécaniser". Même la pochette de l’album ne ressemble à rien.

Mais après écoute et réécoute, finalement on peut commencer à apprécier l’opus. Mais tous les goûts sont dans la nature comme dans le metal, on aime ou on n’aime pas. Pour cet album et comme pour la musique de Fear Factory en globalité on accroche ou pas. La voix aigue a tendance à couper la brutalité du chant guttu et offre un peu plus de douceur et une sonorité mélodique plus agréable à l’oreille. On remarque tout de même des passages musicaux plus death qui contribuent à harmoniser les morceaux car bien qu’ils soient efficaces la structure musicale est moyenne voire quasi inexistante, en fait on pourrait facilement se laisser tromper par une improvisation, c’est en tout cas ce que ça m’inspire. C’est un peu toujours la même chose, le même refrain, du "bourrin" pur et simple. La batterie mitraille on entend que ça, sans parler des gros riffs de guitare. C’est sûr on ne peut pas léser les musiciens qui restent très bons et malgré mon avis quelque peu négatif, certains morceaux de ce nouvel album marquent une petit touche d’originalité comme le titre : "Christploitation" ou encore le titre "conclusion" : "Final Exit". Ils ne suivent pas tout à fait la même structure musicale que les autres morceaux de l’album et pour cette raison ils marquent la différence sans oublier que le dernier titre est très mélodique et est totalement détaché des autres chansons. En écoutant l’album je voulais l’éternelle ballade qui doit avoir sa place dans tout album, j’avoue avoir été sceptique et non sans raison mais contente de trouver un semblant de berceuse à la fin de l’album : "Designing The Enemy".

Pour être plus claire je dirais que les 3 derniers morceaux sont décalés du reste de l’album et surtout le dernier séparé d’ailleurs par un court titre instrumental. Mais toujours du grand n’importe quoi comme à l’habitude de FF, rien de bien révolutionnant mais cet opus est quand même meilleur que son petit prédécesseur. Bref c’est un album à écouter jusqu’au bout juste pour découvrir le magnifique titre qui donne un point final à l’opus, pour ma part et ma sensibilité à fleur de peau c’est l’un des seuls que j’apprécie de "Mechanize". Mais c’est à double tranchant comme je l’ai déjà dit on aime ou on n’aime pas. Je ne doute pas que les amateurs du genre l’adoreront.


Liz
Février 2010
Note : 13/20


Conclusion
Le site officiel : www.fearfactory.com