Nous assistons à la naissance de Fathomless Ritual. Créé par le multi-instrumentiste
canadien B. Dean, connu entre autres pour les groupes Gutvoid, Fumes, Wexler's Prime
ou Pukewraith, le projet signe immediatement chez Transcending Obscurity Records
pour la sortie de son premier album "Hymns For The Lesser Gods".
Illustré par une gouache du peintre brésilien Marcio Blasphemator (Autophagy,
Hatevomit, Hellripper, A Forest Of Dreams…), l’album est tout simplement chaotique et
pourtant incroyablement précis. Chaque riff est aussi millimétré que dissonant, laissant les
influences death metal de tous horizons s’entrechoquer dans un mix old school gras et
oppressant qui accueille également des grognements caverneux et un blast intransigeant
pour compléter l’imbroglio de violence.
Tout au long de ces huit titres, pour une durée d’un peu moins de quarante minutes, le
musicien va nous balader au rythme de ses guitares torturées, ajoutant parfois un peu de
groove ravageur comme sur "Grafted To The Chambers Of Mirth", une composition aux leads
abrasifs et hurlants, ou des éruptions de double pédale dévastatrices que l’on retrouvera par
exemple dans "Exiled To The Lower Catacombs".
Déroutant pour les néophytes, l’ensemble
reste pourtant extrêmement cohérent, et chaque seconde passée dans ce bain de lave en
fusion nous le fait comprendre, comme lors des premiers instants de "Cosmic Reflections
From The Basin Of Blood", où les instruments adoptent immédiatement une approche très
efficace, plaçant même un solo aux sonorités futuristes surprenantes avant de revenir aux
frappes brutes, tout en restant ancré dans un riffing complexe et travaillé. On notera une
mosh part plus massive sur la fin de "Gifts For Aranaktu", le dernier morceau, qui permet
également aux leads de commencer à s’évaporer en hurlant en arrière-plan, laissant le
silence reprendre peu à peu sa place.
Fathomless Ritual s’inscrit dans la lignée du death metal progressif dissonant, celui où le
chaos rime avec la maîtrise et la complexité. Rien n’est laissé au hasard dans "Hymns For The Lesser Gods", et bien que l’album soit à réserver aux amateurs du style, il est
véritablement puissant.
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