Le groupe
Biographie :

Faithful Darkness est un groupe de thrash / death metal mélodique suédois formé en 2004 (anciennement Faithfull Darkness) et actuellement composé de : Joakim Strandberg-Nilsson (batterie / Nonexist, Thrive, ex-Moorgate), Johan Aldgård (guitare), Erik Nilsson (chant / A Swarm Of The Sun, Aoria, Kausal), Kåre Timmermann (basse / ex-Moorgate) et Jonathan Thorpenberg (chant / guitare). Faithful Darkness sort son premier album, "In Shadows Lies Utopia", en Avril 2008 chez RoastingHouse Records, suivi de "Black Mirror's Reflection" en Septembre 2012 chez Golden Core Records, et de "Archgod" en Décembre 2014 chez Coroner Records.

Discographie :

2008 : "In Shadows Lies Utopia"
2012 : "Black Mirror's Reflection"
2013 : "The Second Reflection" (EP)
2014 : "Archgod"


La chronique


Fraîchement arrivé à la rédaction depuis la glorieuse distribution Season Of Mist, c’est aujourd’hui à Faithful Darkness d’être passé au crible pour son dernier (et troisième) méfait en date : "Archgod", sorti en Décembre dernier du studio Haga (Suède), chez Coroner Records, et produit par Christian Svedin !

Force sera de constater que, bien que le projet présenté sous nos yeux s’annonce, dès la lecture du dossier de presse, comme divinement intrigant et alléchant, le visuel de l’album ne sera, lui, en revanche, pas parmi les plus aguichants : une chaleureuse illustration signée Gustavo Sazes mêlant de flamboyantes teintes rouges et jaunes/orangées potentiellement assemblées sous paint à quelques masques impersonnels, tragiques figures faisant écho à une quelconque divinité à la mise en scène tristement suggérée est alors en charge d’accueillir l’auditeur... Une fois péniblement franchie, cette première barrière laissera finalement place au sublime, à ce qui sera alors à ranger dans les récentes délectations melodeath de cette grande cuvée qu’était 2014 (aux côtés de Soilwork, Mors Principium Est...) ! Sous ses airs de "fourre-tout" d’influences, l’album pourra, outre ses innombrables références musicales qui en jalonne l’écoute, se vanter d’avoir su jouir d’une production raffinée sublimant à la perfection le son se décantant durant les 13 compositions le constituant.

Ouvrant sur un franc appel du pied fait aux fans de Fear Factory (avec "Slave Labour"), "Lies Tell The Truth" parviendra, d’entrée de jeu, à poser les bases des trois premiers quarts de l’opus. Entre virulence rythmique death (de nombreux éclats du duo Joakim Strandberg -batterie- et Kåre Timmermann -basse- s’étant glissés dans certaines compositions comme "Paradise" ou "Banished") et lourdeur mélodique, l’ensemble se trouvera parfois souligné par d’habiles effets numériques comme sur le décidément bien contrasté "Banished", apportant profondeur et relief à l’expressivité du quintette. Cette expressivité se fera également ressentir au travers des fulgurances d’Erik Nilsson (chant), déroulant (comme avec "Snake & Muse") une bien habile palette d’expressions vocales, dénotant elles aussi de l'inébranlable volonté des Suédois ! Parler des références réalisées au travers d’"Archgod" ne saurait se faire sans mentionner les astucieux, ponctuels et aisés rappels musicaux faits à de solides formations bordant le genre dans lequel officie alors le groupe. Ainsi, les noms de Soilwork (sur la technicité affichée de certains riffs comme l’introduction de "The Witness"), Mors Principium Est (quant aux sonorités électroniques servant certaines ambiances et soulignant certaines lignes de chant de, par exemple, "The End Of It All"), Children Of Bodom (au travers de titres comme "Paradise", au son de clavier très représentatif de la patte souvent utilisée chez Nuclear Blast), Allegaeon (concernant les growls arrachés et explosifs ouïs, entre autre, dans "The Witness") ou encore Lamb Of God (sur certains phrasés percutants comme distillés dans "When Stars Burn..."), seront irrémédiablement placés dans les esprits de l’auditeur.

Artistiquement abouti et mature, le projet de Faithful Darkness se fraiera donc un bien beau chemin a travers les tympans de son auditoire, et ce malgré un écueil de taille enrobant son quart de clôture : celui de sa longueur... En effet, fort de ses plus de 45 minutes d’écoute, "Archgod" souffrira tristement d’une douce mais vivement ressentie perte de vitesse dans son interprétation et son originalité à mesure que poindra sa fin, et ce avec, notamment une excessive quantité d'électronique typée FM comme dans le titre "Corrupted" mais également l’introduction de "Shaping A Horizon" venant entacher la lecture de l’histoire contée par les Suédois.

Rythmiquement souple et inspiré (notamment grâce a la virulente frappe de Joakim Strandberg), "Archgod" pourra donc se vanter, non sans mérite, d'allier, au souffle de sa technicité mélodique, la mordante incisivité de ses riffs à la croisée des mondes modernes thrash / death / melodeath de son propos ! Malgré un contenu flirtant parfois avec le "trop-plein" d’ambition, l’ensemble s’en sort avec les honneurs au travers de ce troisième album posant le plus fermement du monde, la main Faithful Darkness sur ce genre au riche et varié qui est le sien !...


E.L.P
Janvier 2015


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.faithfuldarkness.com