Le groupe
Biographie :

Fair To Midland est un groupe de metal progressif, formé en 1998 et originaire de Sulphur Springs au Texas. Le groupe est composé du chanteur Darroh Sudderth, du guitariste Cliff Campbell, de Jon Dicken à la basse, Brett Stowers à la batterie et de Matt Langley (clavier). Après deux albums enregistrés en tant qu'indépendant, "The Carbon Copy Silver Lining" en 2002 et "Inter.Funda.Stifle" en 2004, le groupe attire l'attention de System Of A Down mais surtout de Serj Tankian. Fair To Midland signe en 2006 avec le label Serjical Strike, ainsi on a pu les observer récemment en première partie de plusieurs concerts de Serj Tankian sur sa tournée 2008. Le groupe a commencé à travailler sur son quatrième album depuis Août 2008. "Arrows And Anchors" voit le jour en Juillet 2011 chez Season Of Mist.

Discographie :

2002 : "The Carbon Copy Silver Lining"
2004 : "Inter.Funda.Stifle"
2006 : "The Drawn and Quartered (EP)
2007 : "Fables From A Mayfly: What I Tell You Three Times Is True"
2011 : "Arrows And Anchors"


La chronique


Si vous êtes amateur de progressif en général vous devez au moins avoir croisé une fois le nom de Fair To Midland, le groupe faisant en effet parler de lui ces derniers temps. Voilà une bonne occasion d’en rajouter une couche puisque son 4ème album, "Arrows And Anchors" pointe le bout de sa rondelle (euh….non rien).

Alors dire que c’est du progressif c’est bien gentil mais c’est vague, alors on va préciser que Fair To Midland donne plus dans une veine empreinte de rock que de dans la démonstration technique sur des morceaux de 20 minutes. Le groupe a préféré miser sur l’efficacité et le côté très accrocheur, et apparemment ils sont très bons dans le domaine parce que cet album est un concentré de tubes en puissance. Mon petit doigt me dit même qu’en passant à la télé ou à la radio ça pourrait presque faire un carton, le cÖté prog est ici surtout dans le mélange d’influences diverses.

En dehors de quelques idées peut-être inhabituelle pour les novices, l’ensemble s’écoute très facilement et il y a une paire de passages qui vous restent dans le crâne directement. En plus de ça comme je le disais ça penche plus vers du rock que du gros metal, donc exit le côté agressif qui risquerait de rebuter pas mal de monde. On sent un peu de Porcupine Tree dans certains refrains, j’ai l’impression d’entendre un peu de Katatonia dans d’autres et un peu de Tool aussi des fois, bref vous aurez compris qu’en général c’est la mélodie qui règne ici. Et un gros côté catchy qui malgré certaines mélodies pas forcément joyeuses à la base vous fera constamment taper du pied, ou secouer les cheveux au vent ça dépend.

La structure des morceaux est elle aussi faite de façon à accrocher le plus possible, on sort rarement du couplet – pont – refrain et les morceaux tapent dans une fourchette de 3 – 4 minutes (en dehors du tout dernier qui fait 11 minutes, chassez le naturel il revient au galop). En tout cas ça m’étonne vraiment que personne n’ait encore mis la main dessus, le potentiel tubesque du groupe est assez énorme et je suis sûr que ça pourrait retourner pas mal de monde. Certains me diront que ce n’est pas plus mal que ça n’arrive pas, vous savez l’atterrissage sur une major, les pseudos directeurs artistiques et un groupe qui part en sucette.

C’est vrai qu’on n’est jamais à l’abri de ce genre de dérive, mais ça ferait quand même du bien au paysage musical actuel quand même. Ce qui est bon pour le groupe en tout cas c’est que s'il était confidentiel en France jusqu’à maintenant, le fait d’être distribué en Europe par Season Of Mist devrait lui assurer plus de visibilité par chez nous. Et j’espère que ce sera le cas, parce que ce serait dommage de passer à côté d’un groupe de qualité, surtout en ce moment où la scène est saturée de groupes ou d’albums pas toujours très pertinents.

Au niveau du son ça suit carrément bien, l’album est produit, mixé et enregistré par Joe Barresi (mais non pas bas résilles, couché le pervers !) et si vous connaissez le boulot du monsieur il est inutile de vous dire que le son est bien gros et clair comme il faut. Quand le groupe veut sortir les gros riffs (comme sur "Amarillo Sleeps On My Pillow") on se prend un déluge de guitares en plomb qui pèsent des tonnes et qui risquent de faire trembler le plancher. Bon je suis bien conscient que ça va faire hurler les "true" qui n’aiment pas qu’un groupe flirte avec un côté acccrocheur hérité de la pop, ou les puristes du prog tordu et barré qui vont eux aussi trouver ça beaucoup trop propre et lisse.

Pour les autres ça ne devrait être que du bonheur comme on dit, en plus ça colle carrément bien avec le climat actuel. Je n’ai pas testé mais je suis sûr que ça doit passer nickel dans la voiture, à fond les ballons bien sûr. Très bonne surprise pour un groupe que je ne connaissais que de nom et qui sort un excellent album, tubesque à souhait tout en étant plus profond et riche que le hit de base. Du très bon boulot à tous les étages, je ne peux que le conseiller aux amateurs de mélodies et de musique accrocheuses.


Murderworks
Août 2011


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.ftmband.com