Le groupe
Biographie :

Faces Of Bayon est un groupe de doom metal Américain formé en 2008 et actuellement composé de : Ron Miles (basse / Twelfth Of Never, ex-Labyrintheory, ex-Scattered Remnants), Matt Smith (guitare, chant / x-Engorged (Live), ex-Warhorse) et Mike Brown (batterie / ex-Millenia, ex-Killing Chapel). Faces Of Bayon sort son premier album "Heart Of The Fire" en Juin 2011 chez Ragnarok Records.

Discographie :

2011 : "Heart Of The Fire"


La chronique


Petit séquence découverte avec les Américains de Faces Of Bayon, ils nous balancent directement leur premier album "Heart Of The Fire" dans la tronche. Tout le monde va logiquement se demander dans quel style ils peuvent bien donner, la réponse est donnée dès les premières secondes de l’album.

Guitares baveuses, larsens à tout va, ok c’est du doom et du qui rigole pas. Une espèce de doom trad dégueulasse et occulte, comme si Black Sabbath avait fait des sacrifices humains dans une mare de pétrole et de boue. Comme le veut le style, le premier morceau de l’album vous balance déjà 12 minutes dans les dents comme ça sans prévenir, juste histoire de savoir en face de qui vous vous trouvez. On y trouve même des petits bidouillages bourdonnants qui font penser à ce que Esoteric nous balançaient sur leur premier album, l’effroyable "Epistemological Despondency".

Et ça va être comme ça pendant toute la galette, ça pue la messe noire à des kilomètres et vous vous retrouvez vite avec pieds enfoncés dans des sables mouvants bien gluants. Encore un groupe qui doit s’amuser à enregistrer ses albums aux abords d’un trou noir, je ne sais pas ce qu’ils prennent mais ça les fait partir très loin. Et nous aussi par la même occasion, surtout si l’album est écouté à fort volume pour que les voisins puissent en profiter. Nul doute qu’avec les cris totalement possédés du chanteur les flics devraient arriver assez vite, avec fouille de la cave et du jardin à la clé histoire de voir combien de cadavres vous y cachez.

Heureusement que la fin du premier morceau s’envole dans une accélération un peu plus rock 'n’ roll (faites gaffe les mecs, ça sent le claquage vous n’êtes pas habitués) nous laisse à penser qu’il y a encore des humains là dedans. Parce que les ¾ du temps c’est quand même fort logiquement une charge de mammouths suicidaires défoncés au LSD, et ça fait pas du bien de se prendre leurs paluches sur le coin de la gueule. Pas de souci c’est bien du doom 300% de matières grasses, votre régime estival va prendre une claque là. En fait par moments ça rappelle presque les vieux groupes de doom / death des années 90 (sur "The Original Sin" notamment), le truc bien baveux, gras et sombre sans mélodies envahissantes. Juste des accords plombés joués sur des cordes en fusion qui viendront vous vibrer dans les oreilles comme un essaim de bourdons géants.

De toute façon le message est clair, 6 morceaux pour 52 minutes, à la limite je n’avais même pas besoin d’écrire autre chose. En voyant ça on se doute qu’on n’est pas tombé sur le dernier best of des Musclés et que ça va chier dans le ventilo bien comme il faut. Vous allez vous manger une enclume sur la gueule pendant près d’une heure, et les plus masos d’entre vous en redemanderont parce que mine de rien c’est quand même bien foutu tout ça. C’est hyper glauque, ça plonge de plus en plus bas, les vocaux sont totalement inhumains et ça devrait bien saloper la boum de votre petite sœur. On plonge directement dans tous les côtés les plus dégueulasses de l’humanité, l’album vous fait descendre bien bas alors vous pouvez oublier les boules à facettes il n’y aura aucune lumière là bas. Il n’y a bien que le dernier morceau de moins de 3 minutes qui sert d’outro à la limite, un peu plus lumineux que le reste et plus porté sur le bon vieux côté déprimé et mélodique que réellement malsain histoire de souffler à la fin.

D’ailleurs je parlais d’Esoteric tout à l’heure, musicalement et sur la forme ça n’a pas grand chose à voir, mais au niveau de certaines ambiances et sonorités bizarres les Américains de Faces Of Bayon arrivent à s’approcher de l’espèce de dérive spatiale propres aux deux premiers albums des Anglais susmentionnés. L’impression de dériver dans l’univers dans des coins pas franchement sympa, avec des températures pas possibles et une gravitation qui vous étirent les os dans tous les sens pour vous les broyer juste après. Disons que chez Faces Of Bayon c’est plus occulte et plus glauque / malsain, là où les premiers Esoteric sont plutôt flippants, barrés et inhumains.

Bref une bonne livraison dans le genre plombée, si vous en avez marre du soleil et de la chaleur de l’été ce "Heart Of The Fire" malgré son nom chaleureux, devrait faire l’affaire. Pour un groupe sorti de quasiment nulle part c’est un sacré pavé qu’ils viennent de nous pondre ces mecs, je pense qu’ils sont à surveiller de près. Des groupes de doom il y en a plein et des bons, mais ceux qui sont capables de vous pourrir la joie de vivre comme ça en vous faisant planer dans des contrées hostiles il y en a tout de suite moins.


Murderworks
Juillet 2011


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.myspace.com/facesofbayon