Le groupe
Biographie :

Face Down est un groupe de metal influencé, au départ, par l’agressivité et le groove de Pantera ou encore de Down. Le groupe a aujourd’hui son identité propre grâce à l’éclectisme de ses différents membres. Au complet depuis 2010, les Parisiens de Face Down donnent une série de concerts à l’esprit rock’n’roll avant d’entrer quelques mois plus tard en studio chez Francis Caste (The Arrs, AqME, Comity) pour accoucher d’un EP 5 titres "The Runaway". La même année, le groupe apparaît sur la compilation French Metal "Le choix des armes". En 2013, le premier album "The Long Lost Future" signe l’arrivée d’un nouveau chanteur ainsi que d’une orientation musicale qui mélange le rock au style déjà présent sur l’EP. Après avoir joué aux côtés de Red Fang, Lofofora, Headcharger, No One Is Innocent et bien d’autres, le groupe se prépare à rentrer en studio pour enregistrer son deuxième album. Celui-ci, "Soylent Green", voit le jour courant 2017.

Discographie :

2010 : "The Runaway" (EP)
2013 : "The Long Lost Future"
2017 : "Soylent Green"


Les chroniques


"Soylent Green"
Note : 15/20

Selon les dires de notre Grand Sage à French Metal, "Face Down ça sent bon le Whisky". Mais en même temps quel groupe aux influences stoner ou southern ne sent pas bon le Whisky ? Quoi qu’il en soit, si Face Down et son "Soylent Green" n’ont pas la joyeuse innovation de sentir bon le Whisky, ils ont surtout celle de sentir bon le Whisky radioactif. Et ça, je pense que peu sont les groupes pouvant bien s’en vanter… Aparté malté (et pas houblonné) à part, Face Down fait bien évidemment dans le metal, en lui ajoutant toutefois une bonne dose ensoleillée de southern et une petite bouffée brutale de thrash. En plus, comme il se fait bientôt l’heure de l’apéro, autant attaquer le shooter radioactif de suite !

"Soylent Green" s’avère être le second jet des quatre Franciliens de Face Down (après "The Long Lost Future" en 2013). Et le moins qui puisse être remarqué d’emblée est que Face Down ne fait pas tellement de détails, que se soit par ses décibels ou plus globalement par son univers. D’ailleurs, c’est bien cet univers et surtout l’artwork que l’on perçoit en premier chez Face Down. A en croire l’artwork, et surtout les trois nénés que cache à peine le bikini de la première madame, nous avons affaire à une bande de petits rigolos qui balanceront pas mal de conneries. A en croire, cette fois, le mec un peu trop bodybuildé trinquant à la santé des trois précédents nibards, nous avons également affaire à un truc de bonhomme qui pue la testostérone à des lieux d’ici, et donc ça risque d’envoyer et de gueuler un peu. A en croire, enfin, le string un peu trop serré de la seconde madame, l’ambiance sera assez tendue et du disque ressortira une certaine tension nerveuse qui te retournera le cerveau (comme ce string en fait).

Maintenant concernant l’écoute, disons qu’elle répond purement et simplement à la pochette qui a intrigué l’œil et l’oreille. "Soylent Green" recrache un son assez burné qui ferait bander Duke Nukem ou qui coulerait de nouveau le Titanic ("Fading", "My Suit And My Gun"). Face Down évolue au travers un son mêlant diverses influences, du southern au thrash en passant par un stoner méchamment metal. Alors il est, on ne peut plus normal, que les quatre gusses propose un stoner dans les règles de l’atome, donc avec son lot de riffs abrasifs, de solos et de refrains aux allures d’appels dansants pour les nuques ("The Hindrance", "Live On"). D’ailleurs, les influences metallement sudistes du quatuor se permettent de venir revisiter les envies thrash de certains décibels ("No One", "Give Me Your Bra"). Le tout étant bazardé par une bande de joyeux lurons qui ne se prennent pas tellement au sérieux ("Void", "Fading", "My Own Worst Enemy" (en demo version ou pas)). Après, mieux vaut ne pas s’y méprendre, "Soylent Green" n’est pas un copycat de la même recette sur douze titres. En revanche, "Soylent Green" se plaît à varier ses envies et ses facettes comme les tentacules des monstres un peu trop dégueulasses dans Fallout ("Moleville" et tout le reste en fait). Du coup, il n’y a rien d‘étonnant dans le fait que Face Down passe de la plus tendre mélodie ("Lost Paths", "Paths Lost") à une approche beaucoup plus énervée et ce, sans qu’il y ait besoin de le plonger dans la mer radioactive du renouvellement de carcasses. Sinon pour le reste, à défaut de manquer de verres, Face Down présente ici le vert soyeux de sa création. Et au final, les narines comme les tympans n’ont plus qu’à humer tendrement ce mélange savoureux qui accompagnera comme il se doit n’importe qu’elle envie futuriste (de préférence de dystopie). En fait, Face Down profite de son "Soylent Green" pour nous livrer sa face cachée mais surtout Face Down revient avec un second album conçu spécialement pour enfoncer des faces dans son liquide verdâtre jusqu’à en faire pousser une paire de couilles au milieu du front.

Bref, le Grand Sage avait, une nouvelle fois raison, "Soylent Green" s’écoute en sirotant un (petit) verre de Jack Daniel’s, de Ballantine’s ou de Yamazaki pour les plus exotiques. Alors même si l’abus d’alcool reste dangereux pour la santé et qu’il impose la modération, l’abus de Face Down n’est nocif que pour le voisinage et ne requiert aucune modération (enfin jusqu’au plus soif…). Quoi qu’il en soit, si, comme l’arguait l’ancêtre Sir Lockhart, "l’histoire du Whisky reste voilée dans les brumes de l’aube celtique", l’histoire de Face Down est quant à elle bien dévoilée dans les brumes verdâtres de l’aube radioactive de ce "Soylent Green".


Rm.RCZ
Mai 2017




"The Long Lost Future"
Note : 17,5/20

Rien qu’à la vue de l’artwork, on se dit que ça embaume le southern rock et on se remémore déjà ce putain d’été à rouler dans sa caisse sans clim’ sous un soleil intenable, tête par la fenêtre pour ne pas cuire à l’intérieur. C’est un peu l’ambiance que l’on attend aussi dans les oreilles et ce ne sera qu’à moitié le cas. Explications…

L’album nous invite à l’écoute avec "Love Ranger" et d’emblée ça tabasse fort, le rythme est soutenu, le son est simplement impeccable, et la voix du nouveau chanteur sublime le tout par de belles performances dans de nombreux registres. La tension ne baisse pas avec "My Last Tequila", les riffs fusent, les guitares s’amusent, nos oreilles bourdonnent et on est content. La chaleur d’un southern rock n’est jamais très loin à en croire l’introduction de "Horse Power", avant de lourdement marteler nos écoutilles. La musique du quintette oscille entre thrash, stoner, southern metal avec quelques pointes de sludge. Une identité qui colle parfaitement au savoir-faire des musiciens qui semblent s’exprimer pleinement sur cette galette. Les titres les plus représentatifs de la personnalité de Face Down sont "Smoke Coat", "N°1 Must Die" et "Poker Time". Au milieu de ces paysages arides, on rencontre "Under The Sun", une pause acoustique où seule la guitare s’exprime. Un titre qui nous laisse prendre une petite bouffée d’air frais avant de reprendre sur "Kiss Of Death" qui, malgré sa brutalité, est un peu en deçà de la première partie de la galette. D’ailleurs, "Only Human" juste après est un peu dans le même cas, ce sont tout deux de bons titres mais pas tout à fait au même niveau que le reste, qui lui est plutôt très bon. Ce sont les deux seuls petits point négatifs, le reste de l’album étant à l’image de la première partie, c’est-à-dire excellente avec, entre autre, un "Blow Away The Dust" qui calme (un peu) les ardeurs rythmiques du groupe tout en nous maintenant sous tension, notamment grâce à une guitare solo fort sympathique. La traversée du désert s’achève sur "Evil Blues", et puisqu’on n’a pas été véritablement déçu par quelconque morceau de cet opus, ce ne sera pas non plus le cas ici. Le groupe nous laisse même sur une très bonne impression avec ce titre au groove lancinant qui nous ensorcelle pour mieux nous abandonner.

Après plusieurs minutes de silence, le groupe assène un dernier riff, pour la route, agrémenté d’un rot survenu après une Budweiser descendue un peu trop vite. Pas de faux pas pour ce "The Long Lost Future", et je dirais même plus, il n’y a que des bons pas. Les amateurs du genre se réjouiront d’une telle présence dans le paysage musical hexagonal. Et pour les frappeurs de fûts, le groupe recherche actuellement un batteur !


Kévin
Juin 2013




"The Runaway"
Note : 16/20

"Un beignet de pneu sur son coulis de bitume", quand on lit ça on a déjà mal à l’estomac, pourtant quand on appuie sur "lecture" et qu'on augmente le volume de sa chaîne hi-fi, c’est un son thrash metal puissant que l’on se prend en peine face. Dans cette vague surchargée de groupes, je trouve que Face Down sort dignement son épingle du jeu avec des rythmiques soignées, un son lourd et brutal. Et dès que Warren ouvre la bouche, c’est un chant hurlé privilégiant le côté virulent et agressif du thrash mais il s’en sort avec les honneurs car malgré la brutalité de son chant, les guitariste Cédric et J.A. ont un jeu solide et savent varier les ambiances et partir dans des passages plus techniques et mélodiques dés les premières secondes d’écoute de "One Last Walk", ou comme dans "Tnt Rusty Guns". Je souligne également les percussions sans faille du batteur Logan. Mais petit détail pour les adeptes du headbang, celui-ci est entrecoupé par les nombreuses variations rythmiques, ce qui permet un peu de repos pas négligeable tout de même. Le headbang difficile n’est qu’un détail au milieu d’une production si parfaite et pour un groupe aussi jeune qui nous délivre dans ce premier EP tout son savoir-faire. C’est du bon, du lourd, du bourrin que même le CD terminé, on continue de fredonner les airs qui nous résonnent encore dans la tête. Pour les nostalgiques comme moi du bon vieux "groove metal" à la Pantera, ils y trouveront leur compte avec un son plus thrash et remis aux goût du jour. Le tout sublimé par une pochette suivant le thème de leurs chansons et un titre "The Runaway" (le fugitif) on ne peut plus explicite. Du "southern-rock thrash" à la française qui risque fort de faire vibrer vos vitres et de chasser tous les animaux errants ou les voisins nuisibles de votre quartier. Un EP qui va droit au but et qui réserve de très agréables surprises en chatouillant vivement nos esgourdes ensablées. Consommer ou être consommé ("Consume Or Be Consumed"), moi mon choix est fait…


Hell-Haine
Décembre 2010


Conclusion
L'interview : Warren

Le site officiel : www.facebook.com/facedownmetal