Le groupe
Biographie :

Extinction A.D. est un groupe de thrash metal / crossover américain formé en 2013 et actuellement composé de : Pieter Van Den Berg (basse / ex-This Is Hell), Mike Sciulara (batterie / This Is Hell), Rick Jimenez (chant, guitare / This Is Hell, ex-Soldiers) et Ian Cimaglia (guitare). Extinction A.D. sort son premier album, "Faithkiller", en Août 2015 chez Good Fight Music, suivi de "Decimation Treaty" en Février 2018, toujours chez Good Fight Music.

Discographie :

2014 : "Plague Prophecy" (EP)
2015 : "Faithkiller"
2018 : "Decimation Treaty"


La chronique


Eh bé macarel, comme on dit chez moi, ça déboîte ! En effet, Extinction A.D., c'est quand même la claque. Avec un son musclé et des compositions rodées, cette formation new-yorkaise a tous les atouts pour faire sensation auprès d'une jeunesse en manque de moshing !

Célébrant le metal en proposant un thrash composé d'éléments à la fois old school et plus modernes, nous avons là un deuxième album très varié et inspiré. Le groupe alterne intelligemment des riffs entraînants et efficaces ponctués de breaks de batterie monstrueux sur lesquels viennent se superposer des lignes de chant de très bonne facture. Pendant 36 minutes, ça déboule ! Les 10 titres s’enchaînent sans faiblir grâce à un agencement judicieux de différentes structures qui s'imbriquent habilement au sein des compositions. Pour tout ce qui se rapproche du côté vieille école, nous avons là une relecture des codes qui ont fait la grandeur du thrash dans les années 80 / 90, des riffs saccadés, des chœurs hardcore, des compositions crossover qui invitent au pétage de nuque, des leads de guitare mélodiques et un investissement personnel des musiciens qui se ressent au fil de l'écoute. On a le sentiment que "Decimation Treaty" a été conçu avec beaucoup d'implication et de sincérité, la musique proposée ici est chiadée, structurée et diablement entraînante.

La production soutient l'ensemble grâce à un son précis et puissant. Concernant le chant, celui-ci rappelle parfois l'ami Speed des Suédois de chez Soilwork dans ses moments les plus intenses, qui aurait piqué des intonations à Chuck Billy de Testament. C'est d'ailleurs ici que se situe toute l'originalité d'Extinction A.D., d'arriver à mêler habilement des composantes du thrash issues de différentes périodes, pour un résultat que l'on pourrait décrire comme étant du post-crossover. Parlons des instruments. Le son de guitare, très tranchant se marie parfaitement avec la rondeur de la basse et la précision de la batterie, qui envoie des salves de double bombe arrosées par des "toupa toupa toupa" engagés qui filent droit sans jamais faiblir. La formation américaine s’essaie même au metal progressif sur la dernière plage, titre éponyme de l'album, avec ses multiples riffs et ambiances, et qui comporte pas moins de 5 solos de guitare (oui, je me suis amusé à compter).

Malgré les multiples passages musicaux, la variété des approches et des riffs, les diverses cassures, Extinction A.D. instaure cependant une certaine routine. L'album s’essouffle quelque peu au fil de l'écoute, ce qui démontre combien il est difficile de sortir du lot et accrocher l'auditeur jusqu'au bout, à une époque où tellement de choses ont déjà été faites. Ceci dit, on tient quand même là un groupe à suivre de très près car, en seulement 2 albums, une démo, un EP et 5 ans d'existence, la maturité et la musicalité atteintes ici dénotent un potentiel qui n'attend qu'à se développer.


Trrha’l
Mars 2018


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/extinctionad