Un peu à l’image de Aside From A Day, génialissime groupe de Besançon, c’est une véritable révélation qui s’opère. Ainsi, il est possible de concilier violence et beauté, musique torturée et propreté des compositions, hargne et structures lentes ? Surprenant dans chacun de ses aspects, le disque bénéficie qui plus est d’un artwork en symbiose avec la musique, et l’on baigne ainsi dès les premières secondes dans un monde à part, un monde où les musiciens seuls doivent être à l’aise, leur monde ! Coupables du pire, capables de faire naître un autre univers, sonore, délirant, décadent, mais d’une telle beauté… Une voix parfaite, tiraillée, jamais omniprésente, se charge du ressenti. Chaque instrument semble maîtrisé à merveille, et le son n’est jamais un obstacle à la réalisation. Comment ne pas frémir à l’écoute de riffs unfoldiens comme dans "Ogive" ou "Obsession" ? Les écoutes se suivent et se ressemblent, mais c’est la répétition d’une rage sans nom, insidieuse, perverse qui oblige l’auditeur à ne pas quitter la sphère déroutante de Explicit Clowns, et si je dois leur formuler un reproche, ce serait le zèle fourni, car personne ne sortira indemne de leur hypnose. Lorsque le tortionnaire devient artiste, le cynisme des sensations devient oppressant, et c’est là tout ce qui ressort de ce disque : une perfection, un plaisir immense, mais pas de repentir… "Sous Les Mots, Les Larmes" est donc destiné à devenir l’un de mes disques préférés, dans ce style de musique. Je prie maintenant pour les voir en concert, et recevoir une gifle égale à celle prise lors de cette chronique…

"Des Maux"
Note : 17/20

Enregistré en Juillet / Août 2003, "Des Maux" le 1er maxi 4 titres des Explicit Clowns voit enfin le jour. Une mélodie assez mélancolique se fait entendre, avant de devenir très vite plus speed et saturée… "Un monde Sans Furie" est lancé ! Les gros cris hardcoreux sont au rendez-vous, la voix du chanteur me fait tout de suite penser à une version de Candice (Eths) au masculin mais en moins rauque… Intéressant… Les petits riffs et cris saccadés confirment cette hypothèse. Des passages plus doux font enfin leurs apparitions à la fin de la chanson, histoire de la terminer en beauté. "Insideeeeee The Circuuuus" retentit à mes oreilles, l'un des meilleurs titres de ce maxi selon moi. Très recherché, très torturé, que du plaisir mélangeant des gros cris agonisants et un chant émocore impeccable, c'est du Norma Jean ! L'influence est là, elle se fait énormément ressentir, nous rappelant sans aucun doute "Memphis Shall Be Laid To Rest". Ayant eut des influences néo par le passé, cela se perçoit surtout sur les deux derniers titres "Vasectomia" et "Morbide". Cette dernière ferait presque penser à un mélange d'Aqme pour le chant et d'Hopesfall pour les cris torturés, la grosse fusion ! Mais ça va, ça passe bien, le groupe expulse une sorte de rage à travers sa musique, ce sont des furieux qui se défoulent… Que du bon, un jeune groupe plein de talent qui ira forcement loin… A écouter d'urgence !!

Issue Juin 2004