Le groupe
Biographie :

Exocrine est un groupe de death metal progressif et technique bordelais formé en 2013 et actuellement composé de : Jordy Besse (basse / chant), Nicolas La Rosa (guitare), Sylvain Octor-Perez (guitare / Sons Of Senoka) et Théo Gendron (batterie / Master Crow). Exocrine sort son premier album, "Unreal Existence", en Octobre 2015 chez Great Dane Records. Le deuxième album, "Ascension", sort en Février 2017, toujours chez Great Dane Records. "Molten Giant" sort en Août 2018 chez Unique Leader Records, suivi de "Maelstrom" en Juin 2020, et de "The Hybrid Suns" en Juin 2022.

Discographie :

2015 : "Unreal Existence"
2017 : "Ascension"
2018 : "Molten Giant"
2020 : "Maelstrom"
2022 : "The Hybrid Suns"


Les chroniques


"The Hybrid Suns"
Note : 18/20

On n'arrête plus les fous furieux d'Exocrine qui reviennent déjà avec leur cinquième album "The Hybrid Suns" et la promesse de nous en remettre plein les dents ! Pour ceux qui auraient loupé le groupe jusqu'à maintenant, disons que c'est du death brutal technique et mélodique dont la frénésie pourrait parfois rappeler Archspire pour prendre un exemple connu. Sauf qu'Exocrine a une personnalité marquée depuis ses débuts et que celle-ci continue de se développer fortement d'album en album.

Le précédent album "Maelstrom" nous faisait entendre des ambiances encore plus fortes, des arrangements plus travaillés encore, des mélodies plus présentes et un esprit aventureux plus marqué avec quelques passages en voix claire et même de la trompette sur plusieurs morceaux. Et tout ça sans jamais perdre sa technicité affolante et en restant d'une brutalité sans nom ! Le groupe aime les albums concepts et n'hésite pas à donner dans les ambiances épiques voire presque cinématographiques à coup d'orchestrations ou d'arrangements au milieu de ce déluge de notes et de blasts. Et le morceau-titre qui ouvre l'album nous fait entendre tout de suite quelque chose de très technique, de très brutal avec déjà des mélodies épiques sans oublier un groove à se déplacer les vertèbres ! Signalons comme d'habitude une très belle pochette réalisée cette fois par Tania Sanchez-Fortun qui nous livre ici une vision aussi classe qu'inquiétante. Musicalement, on reconnaît Exocrine à la seconde où on l'entend et c'est aussi ce qui fait sa force, en plus de systématiquement proposer des albums impressionnants et excellents. On a droit une fois de plus à quelques voix claires sur ce premier morceau avec des lignes de chant solennelles, comme si ces choeurs accueillaient le retour d'une divinité annoncée dans une quelconque prophétie. En moins de quatre minutes on vient déjà de s'en prendre plein la tronche et de se faire embarquer dans le monde d'Exocrine ! Des voix claires et un caractère solennel et sombre que l'on entend aussi sur "Dying Light" avec un break très Tool dans l'esprit et du chant féminin, quand je vous dit que ces gens sont fous et ne reculent devant rien ! Et si vous vous disiez que ça fait beaucoup de mélodies tout ça, "Horns" vient vous démonter la tronche et remettre les pendules à l'heure, pareil pour "Watchtower" qui suit juste derrière.

De toute façon, si vous ne connaissez pas encore Exocrine et que vous pensez vraiment que les ambiances et les mélodies qu'il développe lui font perdre en puissance et en brutalité, vous allez vous prendre une sérieuse claque dans les dents ! Et comme d'habitude, le groupe arrive à être groovy et relativement accrocheur malgré ce déluge de technicité et de brutalité, ce qui est quand même un sacré tour de force. Quelques passages jazzy arrivent encore à se faire une place au milieu de tout ça, sur "Vortex Of Shadow" par exemple. "The Hybrid Suns" atteint à peine les trente-cinq minutes comme la plupart de ses prédécesseurs et cela suffit à mettre tout le monde à genoux tant l'ensemble est une fois de plus riche et intense ! Vous comprendrez quand vous vous prendrez le breakdown de fin du très bien nommé "Blast", faites attention de ne pas vous prendre les pieds dans les morceaux de mâchoires ou de vertèbres qui traîneront par là. Le pire c'est que toutes ces sonorités et ambiances différentes se mélangent le plus naturellement du monde, comme si tout ça était normal et que tous les groupes le faisaient ! Composer des albums aussi touffus, complexes, rapides, brutaux et denses doit demander un travail monstrueux et l'exploit n'en est que plus remarquable. Arriver à faire ressentir de la mélancolie, de la solennité ou placer un feeling épique au milieu d'un tel bordel n'est pas donné à tout le monde. "The Hybrid Suns" se permet pourtant de le faire une fois de plus et prouve qu'Exocrine monte d'un cran à chaque sortie, ce qui laisse rêveur quant à la suite. Au risque de me répéter, ce groupe est tout simplement l'un des meilleurs représentants du genre et si vous n'avez pas encore jeté une oreille à sa musique, ruez-vous dessus, les joues risquent de souffrir sous les baffes mais en masochistes que vous êtes vous allez adorer ça.

"The Hybrid Suns" est donc un excellent album d'Exocrine une fois de plus qui pousse encore un peu plus loin ce que le groupe proposait avec "Maelstrom" et affirme encore sa personnalité On a donc un death brutal et technique qui pose des ambiances épiques et puissantes et propose des mélodies sombres en plus de raser tout ce qui dépasse !


Murderworks
Juillet 2022




"Maelstrom"
Note : 18/20

Si vous traînez par ici, Exocrine ne devrait plus vous être inconnu puisque vous pouvez trouver les chroniques des trois précédents albums qui sont de sacrées tueries. Pour ceux qui vivent dans une grotte, rappelons que ce groupe français signé chez Unique Leader depuis le précédent album pratique un death brutal et technique qui n'oublie pas la mélodie pour autant. Et comme je le disais, les trois premiers albums sont excellents et le groupe revient donc avec un nouveau méfait qui répond au nom de "Maelstrom" et connaissant les bonhommes, je crois que le titre colle parfaitement à ce qu'on va y trouver !

Le morceau-titre ouvre l'album et ne s'embarasse pas d'intro, le groupe nous rentre dans le lard à gros coups de blasts tout de suite et comme d'habitude, malgré cette violence débridée, la mélodie trouve une place et permet à Exocrine de na pas proposer un bourrinage stérile. Son death est certes extrêmement brutal et technique mais il propose des ambiances assez fortes et les mélodies que le groupe met un peu partout sont vraiment inspirées et créent cette fois une ambiance particulière plus sombre et épique à la fois. On garde la même formule de base et pourtant le groupe arrive encore à se renouveler dans un genre pourtant réputé pour s'enliser dans les mêmes codes encore et toujours, on voit tout de suite qui bosse vraiment sa musique là-dedans. N'allez pas croire en voyant parler d'ambiances et de mélodie que le groupe s'est calmé, on retrouve bien la même violence, la même brutalité et la frénésie est toujours de rigueur. D'ailleurs, le sauvage et vocalement schizophréne Julien Truchan apparaît en guest sur "The Kraken" donc si vous doutiez de la brutalité de ce nouvel album, vous devriez maintenant être fixés ! Ce morceau est un véritable rouleau compresseur et entre les blasts de bourrin, les gros coups de double qui défoncent et le chant complètement taré, on en prend plein la tronche et les mélodies qui se font entendre n'en paressent que plus irréelles. Le thème est visiblement axé sur les mers déchaînées et les créatures mythologiques qui la peuplent dans l'imaginaire collectif, comme le fameux kraken justement, et les ambiances restituent très bien cet univers. Et dites-vous que c'est encore plus prenant et étonnant quand c'est placé au milieu d'un death technique et brutal sans pitié qui ne loupe jamais une occasion de raser tout ce qui dépasse, voire même tout ce qui ne dépasse pas parce qu'Exocrine n'est pas du genre à faire les choses à moitié.

Bon, je vais encore un peu râler sur la batterie assez plastique mais c'est typique du genre donc au bout d'un moment il va falloir que je m'y fasse et cela n'enlève finalement pas de puissance sur cet album qui en déborde de tous les côtés donc ça passe mieux. C'est difficile de nos jours de se faire une place dans le scène death technique et brutal tant celle-ci est surchargée mais à chaque album, Exocrine renforce sa personnalité et prouve que non seulement il est capable de composer des morceaux de tueurs mais en plus de tirer son épingle du jeu. Qui aurait pu prévoir l'arrivée de ce saxophone à la fin de "Wall Of Water" ou sur "The Wreck" ? A mon avis pas grand-monde et quand on se prend juste derrière le sauvage "Abyssal Flesh", on se demande vraiment dans quoi on est tombé ! Ces types sont fous mais savent ce qu'ils font et "Maelstrom" est une tuerie de plus à mettre à l'actif de ces grands malades. Les arrangements orchestraux que l'on avait déjà entendus sur les deux précédents albums sont toujours de la partie et mettent un petit effet dramatique du plus bel effet. Techniquement, c'est toujours aussi dingue mais comme d'habitude cela ne vire jamais à la course ou à l'étalage démonstratif, Exocrine sait se servir de son bagage technique pour enrichir ces morceaux et donner un air encore plus taré et féréntique à certaines parties. Les riffs, quant à eux, sont d'une puissance terrassante et ces quarante et une minutes sont aussi éprouvantes que jouissives. A chaque album, on se prend une baffe et on se dit qu'à force le groupe va finir par se répéter dans ce genre très balisé qu'est le death brutal technique et à chaque fois Exocrine trouve le moyen de nous fermer le clapet en nous montrant qu'il est loin d'avoir montré tout ce qu'il savait faire, du coup on la ferme et on savoure avec un plaisir masochiste ces nouveaux coups de massue dans la mâchoire.

Un nouvel album qui montre encore de nouvelles ambiances, des petites nouveautés comme un saxo qui apparaît sur trois morceaux mais sans jamais perdre une once de la brutalité et de la technicité habituelles. Exocrine nous envoie une fois de plus une série de mandales impossibles à prendre en defaut et se place clairement comme un des groupes les plus doués de la scène !


Murderworks
Juin 2020




"Molten Giant"
Note : 18/20

Les fous furieux d'Exocrine sont de retour avec leur troisième album, "Molten Giant", mais cette fois chez Unique leader records, le repaire bien connu de tous les groupes de death techniques et / ou dégueulasses.

"Scorched Human Society" nous accueille avec des orchestrations cinématographiques qui posent l'ambiance comme sur "Ascension" avant de partir en bon gros death brutal et technique parsemé de quelques mélodies aériennes. En tout cas, on reconnaît le savoir-faire d'Exocrine puisqu'on se prend une baffe d'entrée de jeu avec un morceau aussi méchant qu'efficace, avec en prime un solo mélodique en parfait contrepoint. Ces mélodies qui interviennent régulièrement permettent une fois de plus à la musique d'Exocrine d'être intelligible et de ne virer ni à la démonstration technique ni à la course au blast subsonique. Une force qui rend son death brutal paradoxalement accrocheur par moments, une sensation étrange vu la violence et la technicité de leurs morceaux. Ces derniers sont d'ailleurs très dynamiques et le groupe ne se contente pas de bourrer comme un porc, les parties mid-tempo ne sont pas oubliées, les mélodies, comme je le disais, arrivent fréquemment en renfort et les structures bougent beaucoup. On se retrouve avec un death certes très technique et violent mais qui sait varier les plaisirs et qui ne laisse pas la moindre chance au malheureux qui s'est perdu ici de s'endormir par mégarde. Parce que c'est bien le piège qui guette la plupart des groupes évoluant dans une musique aussi brutale, celui de sombrer dans la répétitivité et de créer l'ennui. Exocrine l'évite une fois de plus avec brio et "Molten Giant" est une succession de parpaings que l'on prend dans la tronche avec un plaisir masochiste non dissimulé.

Plus le temps passe et plus Exocrine affine sa patte, si le premier album laissait poindre quelques sonorités proches de Cynic période "Focus", ce "Molten Giant" ne montre que son propre visage. Voilà un groupe qui a très vite proposé quelque chose de personnel dans une scène déjà surchargée depuis un bon moment et dans laquelle beaucoup de choses ont déjà été faites, ce qui n'est pas un mince exploit ! Mention spéciale à Michaël Martin qui arrive à nous surprendre plus d'une fois avec certains plans de batterie, loin des gimmicks du style prévisibles à des kilomètres. D'ailleurs, la fin de l'album nous réserve une petite surprise puisque le dernier morceau, "Shape Of New World", dépasse les huit minutes et est précédé d'un interlude instrumental là encore très évocateur. Ce dernier morceau est plus varié et plus riche encore que le reste de l'album qui est pourtant loin d'être linéaire, une preuve supplémentaire du talent de composition de ce groupe. Une preuve aussi que la scène française n'a décidément rien à envier à qui que ce soit, Exocrine distribue les baffes et trouve le moyen de progresser à chaque album, quand bien même le premier déboîtait déjà des mâchoires à la chaîne ! Si vous êtes friands de death technico-brutalo-mélodico-excellent et que vos oreilles ne sont toujours pas allées se balader du côté de chez Exocrine, je ne sais pas ce que vous attendez pour vous y mettre, bande de gens ! Niveau son, pas de souci non plus, ça sonne plus que bien et tout le monde arrive à se faire entendre, même la batterie ne me choque pas plus que ça, c'est dire.

Pour faire simple, troisième tir en plein dans le mille, à conseiller à tous les amateurs de death technique et brutal (ou d'extrême en général). Une personnalité affirmée, un apport régulier de mélodies, une technicité sans faille, bref tout est là pour faire de "Molten Giant" une tuerie de plus au palmarès d'Exocrine.


Murderworks
Novembre 2018




"Ascension"
Note : 18/20

Exocrine est déjà de retour à peine plus d'un an après "Unreal Existence" et ils ne sont toujours pas contents ! Le petit nouveau s'appelle "Ascension" et devrait encore ramoner pas mal de cages de à miel amatrices de death metal brutal technique.

C'est "Terra" qui ouvre le bal de façon pour le moins frontale avec des riffs ultra techniques, sweeping à gogo, blasts ultra brutaux le tout enchaîné par un passage jazzy avec basse bien en avant et mélodies éthérées ! Bref, Exocrine n'a pas changé son fusil d'épaule et on va encore être secoué dans tous les sens. Quelques arrangements électroniques viennent régulièrement donner une teinte très science-fiction à ce nouvel album, un mélange qui fonctionne en général assez bien d'ailleurs. Pour faire simple, on retrouve les éléments de "Unreal Existence" sans grande révolution mais plus affirmés dans l'ensemble, donc si le premier essai de ces Bordelais vous avait secoués, vous allez vous reprendre une bonne gifle à l'écoute de "Ascension". Malgré le niveau technique élevé et la brutalité très présente, le groupe balance toujours les mélodies planantes dont il a le secret pour donner un minimum d'accroche et éviter que les morceaux ne ressemblent à une démonstration permanente. Le solo de "Alpha (Chapter 1 : Exode)" est d'ailleurs magnifique et offre un contraste intéressant à la fin d'un morceau éprouvant à tous les niveaux. Je souligne celui-ci mais tous les solis sur cet album sont excellents et très bien placés. Ce nouvel album laisse aussi une plus grande part aux ambiances, souvent cinématographiques d'ailleurs, via un certain nombre d'arrangements comme je le disais plus haut. Si "Unreal Existence" était déjà excellent, "Ascension" présente en plus une épaisseur, un univers particulier que son grand frère ne montrait pas autant.

C'est la traditionnelle méthode du monsieur plus, plus brutal, plus technique, plus mélodique, plus immersif, bref c'est encore une fois une putain de tuerie ! Et cette fois, on a droit à une près de quarante minutes, là où "Unreal Existence" n'en faisait que trente-six en comptant une reprise. Niveau production, ça sonne bien et gros, personnellement je trouve juste le son de batterie un peu trop sec même si je me doute bien que quand ça blaste à cette vitesse, ça devient dur de faire sonner ça clairement sans passer par une production de ce genre (oui, c'est toujours ma bête noire ça). Techniquement, pas de surprise, c'est aussi impressionnant que carré, certains plans sont affolants et vont rendre malades bien des apprentis musiciens. Pourtant, je le répète, Exocrine ne devient jamais indigeste et n'abuse jamais de la technique, les mélodies planantes et spatiales viennent régulièrement contrebalancer ce déluge de notes et de brutalité. Ce côté science-fiction et spatial est d'ailleurs une réussite, les ambiances sont prenantes et l'album présente une cohésion à toute épreuve. Ce qui est logique puisque contrairement à "Unreal Existence", ce nouvel album est bien un album concept et ça s'entend clairement, les parties d'un même chapitre s'enchaînent sans blanc entre les morceaux et on sent le travail fait sur les ambiances et les arrangements.

Une fois de plus, "Ascension" n'est pas l'album le plus original de la scène death brutal technique mais il est assurément dans le haut du panier en termes de qualité et d'efficacité. Si vous avez aimé "Unreal Existence", foncez de suite sur ce nouvel album vous allez en prendre pour votre grade. Si vous ne connaissez pas encore Exocrine, il n'est jamais trop tard pour vous y mettre, d'ailleurs qu'est ce que vous faites encore ici ?


Murderworks
Avril 2017




"Unreal Existence"
Note : 17/20

Amateurs de death metal technique, ceci est pour vous, Exocrine débarque avec son premier album "Unreal Existence" et ça risque de vous plaire ! Nouvelle signature de Great Dane qui a décidément de bien belles choses dans sa besace, ces Français viennent concurrencer les autres groupes d'une scène qui commence à fleurir de partout, ce qui n'est pas pour me déplaire.

"The Cycle Form" qui ouvre l'album commence fort, des riffs techniques et tordus, des structures changeantes, des soli mélodiques, du blast qui dépasse le mur du son, bref tout ce qu'il faut pour prendre son pied quand on aime son death bien technique et violent. Le niveau technique est d'ailleurs assez affolant mais Exocrine évite avec brio l'écueil des morceaux branlette sans riffs. Ceux-ci sont bien présents sur ce premier album et ce sont eux qui mènent la danse, nous faisant joyeusement headbanguer quand nous ne sommes pas émerveillés par les soli de toute beauté. Voilà un groupe qui fait partie des rares à avoir compris que la technique n'est pas une fin en soi, par conséquent les morceaux ne ressemblent pas à un défilé de notes sans queue ni tête. Pareil pour la violence ou les blasts qui apportent de la vie aux morceaux et qui font monter l'intensité d'un cran sans jamais virer au bourrinage intensif. Résultat, l'impact de ces derniers est bien plus prononcé, surtout quand ils débarquent en force avec un passage aux mélodies éthérées. Pour vous donner une idée de ces fameuses mélodies, dites-vous que l'album se termine par la reprise du "Celestial Voyage" de Cynic. A noter d'ailleurs l'excellent travail d'Antoine Fourré qui sait certes blaster comme un porc mais qui place des patterns en général très inspirés, ça change là encore des batteurs en mode mitrailleuse / descente de toms. Et comme les groupes de death technique des années 90 en avaient l'habitude, Exocrine ne dépasse pas les 36 minutes sur cet album, donnant des morceaux au format compact qui ne prennent jamais le temps de nous et de se perdre en route.

On pourrait de temps en temps faire une analogie avec Obscura qui sait lui aussi alterner efficacement le blast sauvage et le death avec des mélodies magnifiques et planantes, mais ce serait oublier que Exocrine a bien sa propre patte et que si on sent leurs influences, on serait bien en peine de cibler un groupe en particulier. Encore une fois, ce groupe garde l'efficacité en ligne de mire et ne se perd jamais en démonstration stérile. Certaines parties de "Voynich Manuscript Part 1" peuvent éventuellement rappeler la scène djent, preuve que si Exocrine rend hommage aux pionniers du death technique, il n'en oublie pas pour autant de vivre avec son temps. Le groupe aurait tort de se priver puisque contrairement à ce que certaines mauvaises langues pourraient dire, les deux univers se mélangent très bien ici, et que ceux qui reprochent au djent son manque de brutalité essaient de faire le même reproche à "Unreal Existence" histoire de rire cinq minutes. "Voynich Manuscript Part 2", quant à lui, débarque avec des parties bien jazzy, une habitude avec ce genre de groupe certes mais ça fait toujours du bien aux oreilles. Globalement, Exocrine n'invente rien de toute façon, mais ce qu'il fait il le fait foutrement bien et c'est toujours bon à prendre. On se dit d'ailleurs à la fin de l'album que 36 minutes c'est trop court, et même si on se dit aussi que le groupe a bien fait de choisir ce format pour éviter l'ennui, on ne peut s'empêcher d'en vouloir un peu plus. Pas grave, il reste toujours l'option de réécouter l'album, et croyez bien que ça risque de vous arriver plus d'une fois si vous aimez ce genre de death metal.

Premier album percutant et pour tout dire excellent, une carte de visite de haut vol pour Exocrine. Du death metal technique et brutal avec quelques incursions jazz et djent, rien d'inhabituel à ce niveau mais c'est foutrement bien fait. Et quand le groupe part dans des passages mélodiques planants et éthérés, c'est là aussi un pur bonheur.


Murderworks
Janvier 2016


Conclusion
L'interview : Sylvain

Le site officiel : www.facebook.com/exocrine