Dans la catégorie des groupes qui ont un pète au casque, je demande Ethmebb ! Déjà auteur du très philosophique "Lost My Grind", ils reviennent avec "La Quête Du Saint Grind" qui sera donc leur premier véritable album. Il suffit de voir les pseudos utilisés par les membres du groupe pour comprendre qu'ils ne se prennent pas au sérieux : Damien Baissile, Rémi Molette, François Zillon et Victor Gnôle...

Mais bon c'est bien beau tout ça mais musicalement ça donne quoi ? Pour faire simple, ça donne un sacré bordel ! On se prend une intro qui sent très fort le pastiche de la bande originale du Seigneur des Anneaux pour enchaîner sur un morceau déjà présent sur la précédente réalisation du groupe à savoir "Lost My Grind". C'est là que le merdier commence parce qu'on y croise autant de blasts et de growls que de mélodies à la Rhapsody (ouais j'ai du mal avec le "Of Fire"). Ethmebb ratisse large et sa musique a été présentée comme de l'epic progressive death ou du power folk parodique, bref tout un programme ! On trouve même un clin d'œil vite fait aux cadors de la dance 2 unlimited à la fin du premier morceau. En gros, on trouve du death mélangé à du heavy bien épique, du power, des délires en tout genre qu'ils soient jazzy ou electro mais très peu de grind puisqu'on nous dit bien que Tathor l'a perdu. On sent aussi les influences progressives ne serait-ce que par la durée de certains morceaux qui tapent dans les dix minutes pour deux d'entre eux et onze minutes pour le dernier morceau de l'album (sans compter le délire 8 bits qui le suit). Si le propos est évidemment parodique, la musique d'Ethmebb a quand même de la gueule et on sent que le groupe travaille ses morceaux. Les différentes sonorités s'imbriquent de façon assez cohérente et malgré le nombre de style mélangés, on ne tombe jamais dans le melting pot sans queue ni tête. Pour les textes je vais faire mon Maître Capello mais ça me rend fou de voir à chaque fois "il faudrait mieux que..." et j'en ai vu un dans les paroles de "Orlango Blum", or on dit " il vaudrait mieux que... ", voilà c'était mon quart d'heure vieux con.

On sent que ces gars ont dû écouter Carnival In Coal entre autres trucs de tordus, mention spéciale à "A La Recherche De La Découverte De La Quête Pour Trouver Le Saint Grind" qui me rappelle les titres à rallonge de Bal Sagoth. Musicalement, l'entame de ce morceau rappelle plus Faith No More par contre avec ses lignes de basse bien funky. Forcément, les plus bourrins d'entre vous n'y trouveront pas leur compte, les claviers et les mélodies ont une place très importante dans la musique d'Ethmebb malgré les multiples références au grind. Par contre, si vous aimez les groupes proposant une musique touffue, riche, travaillée et qui débarque systématiquement là où vous ne l'attendiez pas, vous devriez vous sentir comme à la maison. Il faut quand même apprécier le heavy / power épique à la Rhapsody parce que mine de rien c'est quand même vers ça que la musique du groupe lorgne le plus, une sorte de Rhapsody extrême en gros. Niveau son, on va faire simple en disant que Brett Caldas-Lima y a mis son nez, normalement ça devrait suffire à vous convaincre que ça sonne foutrement bien. Je me permet de mettre un bémol sur la batterie trop synthétique qui sonne d'ailleurs presque comme une boîte à rythmes, mais bon ça c'est ce qui me pose problème sur beaucoup d'albums sortis ces dernières années. Pour ce qui est du niveau technique, pas de souci non plus, ces gars-là savent clairement jouer, ce qui n'est pas étonnant de la part d'un groupe mélangeant autant d'influences différentes.

Voilà un premier album plutôt bien foutu et très varié qui prouve que malgré le ton parodique, Ethmebb ne fait pas n'importe quoi. Je vais être honnête, ce n'est pas ce que je vais écouter tous les jours mais il faut reconnaître que le groupe a fait un sacré boulot sur "La Quête Du Saint Grind" et que ça mérite d'y jeter une oreille.