Le groupe
Biographie :

Eternal Flight, originaire de Haute Savoie, pratique un power metal progressif et varié depuis 2001. En 2002 sort la première démo qui lui permet de se faire connaître et de trouver un label. En 2004 sort le premier album distribué dans le monde entier via un label Italien Cruz Del Sur Music. En 2007 sort le deuxième album encore une fois distribué dans le monde entier par Pervade et Nightmare Records. A chaque fois, Eternal Flight gagne de nouveaux fans, collectionne les chroniques vantant les qualités du groupe et se produit régulièrement avec des groupes français et internationaux. En Novembre 2011 sort le troisième album, "Diminished Reality, Elegies And Mysteries". En Novembre 2017 sort le quatrième album, "Retrofuture", chez Massacre Records.

Discographie :

2004 : "Positive Rage"
2007 : "Under The Sign of Will"
2011 : "Diminished Reality, Elegies And Mysteries"
2017 : "Retrofuture"


Les chroniques


"Retrofuture"
Note : 16/20

"Eternal Flight s’élève des cendres de Dream Child". Telle la traduction libre de l’introduction de la biographie du groupe accompagnant la copie promotionnelle de "Retrofuture". Encore une fois, j’ai dû fouiller dans ma mémoire et je me suis rappelé avoir possédé le deuxième album de ce défunt groupe, avec Gérard Fois au chant, fondateur en 2001 d'Eternal Flight. Outre le fait que je me souvenais vaguement avoir acheté l’album de Dream Child dans un magasin de revente parce qu'en 1999, je galérais tant dans le merveilleux monde du power metal que je me procurais vraiment tout, je ne pourrais vous faire un résumé dudit album. Projetons-nous en 2017 et voyons (ou plutôt écoutant) face à quoi nous nous retrouvons avec ce "Retrofuture".

Massacre Records est particulièrement reconnu pour "beurrer épais" comme on dit par chez nous, lorsque vient le temps de décrire les groupes sous son égide. Eternal Flight proposant un metal plutôt traditionnel à saveur thrash, les évidentes comparaisons habituelles sont rapidement invoquées, que ce soit Judas Priest, Savatage ou bien Deep Purple. Par contre, il ne faudrait pas pousser et prétendre que le groupe mélange ses influences classiques à celles plus progressives d’un Dream Theater ou bien Nevermore. C’est tout simplement prétentieux et qui plus est, faux. Non pas que Fois et compagnie ne produisent pas des morceaux de qualité, cependant la marche pour atteindre lesdits groupes est haute, et clairement le niveau d’écriture d’Eternal Flight n’est pas encore à la hauteur.

M. Fois s’est également chargé de la production, de l’enregistrement et du mastering de l’album, et autant cela pourrait être casse-cou de s’autoproduire à ce point, cette fois-ci le pari est réussi et "Retrofuture" est porté par un mix de haut niveau, avec un son franchement bien balancé, la voix mise en avant, avec une batterie soutenue et des guitares bien balancées, laissant la place à certains solos enflammés pas piqués des vers (le tout est plus qu’évident sur l’excellente "Angels Of Violence").

Le seul fait de faire mention du passé de Fois avec Dream Child porte ombrage au nouveau groupe tant l’on ressent tout le long de l’écoute de l’album l’approche vieillotte dans la composition des morceaux. Le chanteur se voulait direct dans l’écriture des pièces, sans toutefois sacrifier l’originalité, et c’est là que le bât blesse… En tant que membre officiel de la police de l’originalité, j’ai malheureusement pu identifier une multitude de moments où certains passages auraient pu être attribués à d’autres groupes du genre.

"Retrofuture" n’est pas un mauvais album en soi, il saura trouver son public dans la niche à laquelle il siège. Je soupçonne par contre que l’auditoire visé par ce style de musique n’a pas 20 ans de moyenne d’âge. Dans mon cas, je passe.


Mathieu
Mars 2018




"Diminished Reality, Elegies And Mysteries"
Note : 13/20

Retour en France avec le troisième album du groupe Eternal Flight, "Diminished Reality, Elegies And Mysteries" qui nous présente une sorte de power / heavy metal. Bon je vais avoir du mal à comparer l’album à ses deux prédécesseurs étant donné que je n’ai pas eu l’occasion de les écouter, j’avoue mon ignorance pour le coup. En tout cas d’autres ne sont pas dans mon cas puisqu’on trouve quelques noms connus sur l’album : Ricardo Confessori à la batterie ou Chris Caffery en invité à la gratte par exemple.

Concrètement le groupe nous propose du heavy mélodique, power de temps en temps, avec quelques touches prog histoire de corser le tout et de varier en proposant des plans un peu plus techniques. On est vite familiarisé avec le paysage sonore proposé par Eternal Flight puisque le groupe reprend en gros les bonnes vieilles recettes du genre, pas de bouleversements à l’horizon ou d’expérimentations. Par contre on note un ton peut-être un peu plus sombre que la plupart des autres groupes officiant dans le même style, et qui pour la plupart ont vite tendance à partir dans des trucs assez joyeux. Ce n’est pas le cas d’Eternal Flight, qui sans plomber l’ambiance à coup d’enclume sur la tronche présente quand même une ambiance plus mélancolique.

Malgré la prod' un peu faible on remarque quand même que tout ça est en place, peut-être la voix de Gérard Fois un poil limite quand il la pousse dans ses derniers retranchements mais rien de bien méchant. Globalement c’est du bon niveau, et les compositions passent bien même si on ne tombe jamais de sa chaise d’étonnement. En même temps quand on se penche sur la scène power / heavy / prog ce n’est pas ce qu’on demande, ce sont souvent les vieilles ficelles qui sont réutilisées. Mais bon de toute façon peu importe le style, si on y apporte trop d’évolutions ce n’est plus le style de départ justement.

Les morceaux sont tous assez longs, tapant régulièrement dans les 6 ou 7 minutes, c’est là aussi qu’on reconnaît les légères influences prog. C’est peut être moi qui hallucine, mais certaines lignes de chant m’ont même fait penser à celles que Warrel Dane peut placer dans Nevermore, ces lignes qui donnent volontairement l’impression que le chant est totalement décalé par rapport à la musique. Attention j’ai bien dit les lignes de chant, la voix n’est pas spécialement proche de celle de Warrel Dane, et musicalement on ne l’est pas non plus de Nevermore. J’y ai aussi entendu quelques passages ou sonorités qui m’ont fait penser aux premiers Dream Theater, à voir si le groupe fait des influences d’Eternal Flight.

Bref, peut-être pas l’album du siècle, je ne me relèverai pas la nuit pour l’écouter non plus, mais le boulot est plutôt bien fait et respecte la tradition du genre. Ceux qui veulent de nouveaux albums sans avoir l’impression que les codes du genre ont été renversés pourraient éventuellement accrocher, personnellement ce n’est pas le genre que j’écoute régulièrement. Mais j’avoue que l’album est sympa et se laisse écouter, on en s’emmerde pas et c’est déjà pas mal. Maintenant n’ayant pas pu écouter les deux premiers je ne peux pas mesurer le progrès effectué depuis, et peut-être qu’un éventuel quatrième album me mettra vraiment sur le cul, allez savoir !


Murderworks
Janvier 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/eternalflight.band