Le groupe
Biographie :

Escape The Fate est un groupe de post-hardcore américain originaire de Las Vegas et formé en 2005. Le premier album, intitulé "Dying Is Your Latest Fashion", est sorti le 26 Septembre 2006 chez Epitaph Records. Suivront les albums "This War Is Ours" en 2008, "Escape The Fate" en 2010 , "Ungrateful" en 2013 et "Hate Me" en 2015.

Discographie :

2005 : "Escape The Fate" (EP)
2006 : "There's No Sympathy For The Dead" (EP)
2006 : "Dying Is Your Latest Fashion"
2007 : "Situations" (EP)
2008 : "This War Is Ours"
2010 : "Escape The Fate"
2013 : "Ungrateful"
2015 : "Hate Me"


Les chroniques


"Hate Me"
Note : 11/20

Une nouvelle ère commence pour Escape The Fate. Le groupe pionnier de post-hardcore / screamo originaire de Las Vegas revient sur le devant la scène avec son cinquième album, "Hate Me". Cependant, les circonstances sont un peu particulières. Après maints changements de line-up et le récent départ du bassiste Max Green, seul le batteur Robert Ortiz reste membre d’origine. S’ajoute à tous ces changements, la signature sur un nouveau label : Eleven Seven Music, mais aussi la prise en charge de la production par Howard Benson (My Chemical Romance, Bon Jovi, Daughtry). On se demande bien comment cela déteint sur Escape The Fate.

Je ne suis pas un gros connaisseur d’Escape The Fate ; par contre, je peux déjà vous donner ma petite analyse du nom donné à cet album : "Hate Me" (enfin, plutôt celle de Craig Mabbit dans une interview donnée pour un webzine quelconque, mais chut). Beaucoup de haine a été déversé sur ce groupe depuis ses débuts. Rien d’étonnant quand on sait qu’il n’y a pas si longtemps encore il était commun de tirer sur l’ambulance du post-hardocre / screamo & co. Ainsi, "Hate Me" a pour projet de catalyser toutes ses pensées négatives. De plus, Craig Mabbit confie que le groupe a tout mis en œuvre pour "réincarner" Escape The Fate et lui donner une cure jouvence en l’honneur de tous leurs fans dévoués. En gros, ça vend du rêve, et on a hâte de voir comment cela prend une fois "Hate Me" sur play !

Dès les premières secondes de "Just A Memory", Escape The Fate envoie du lourd, et joue la carte de l’efficacité à tout prix ; la démonstration de sweeping en ouverture sur fond de riff chug-chug, c’est con, mais ça marche toujours. S’ensuivra un refrain classique de metalcore agrémenté de claviers aux allures symphoniques apportant la petite touche émotive et dramatique de l’ensemble. Malheureusement, la suite ne ressemble plus vraiment à cela. En effet, place aux claviers electro et à la pop sur "Live For Today". Puis, au miel et au sing-along sur "Remember Every Scar". Escape The Fate ne se privera pas dans étaler une nouvelle couche sur "Breaking Me Down", morceau convenu à l’atmosphère globalement niaise ou émotionnelle (à voir en fonction de vos affinités), où le chant nasale fait le job. Passé cette étape : RAS. L’ennuie frappe fort et les titres radiophoniques / surproduits s’enchaînent machinalement. Le morceau éponyme "Hate Me" compile à lui seul tous ces disgracieux adjectifs, et le bon travail de lead du guitariste ni changera rien.

Si vous n’avez pas lâché l’affaire à ce niveau de l’album, deux possibilités : soit vous êtes probablement fan et réceptif, soit vous dormez. Heureusement, "Les Enfants Terrbiles" sauera vous réveiller avec du post-hardcore / metalcore un minimum énergique, où les claviers prennent une dimension toute singulière. Dans ce même ordre d’idée, l’avant-dernier titre "I Won’t Break" propose un rock electro un tantinet hors sujet, mais avec au moins du punch. Enfin, pour clôturer "Hate Me", Escape The Fate finit avec un titre purement radiophonique parfaitement caller pour passer sur NRJ ou Virgin Radio, et je le dis sans la moindre exagération. En un mot, c’est musicalement de la daube, et cela, je le dis aussi sans exagération. Question qualité de la production, sans grand étonnement les Américains sont sur la comète. Le mixage & co est grandiose et sert parfaitement leur but : balancer de la poudre aux yeux et être consommables par tous.

Voilà, c’est toujours un peu la même conclusion avec ce genre d’album. En effet, il serait idiot de dire que tout est nul. Le travail de production, de marketing et d’accessibilité de la musique est parfait. Même les compositions témoignent d’un réel talent à aller à l’essentiel, et de faire mouche en moins de quelques secondes. Malgré tout, artistiquement parlant, on tourne rond.


Vinny
Décembre 2015




"Ungrateful"
Note : 17/20

Après plusieurs mois restés sur mon disque dur, je me décide enfin à écouter le nouvel album d'Escape The Fate, intitulé "Ungrateful". Ce groupe, je dois dire que je l'écoutais il y a pas mal d'années mais avec le temps je me suis éloignée du registre emocore / screamo, surtout que je trouvais que leur son devenait beaucoup trop répétitif. C'est pourquoi aujourd'hui je suis forte surprise de constater qu'ils ont évolué, et dans le bon sens. Le scream est toujours présent mais en revanche niveau musicalité, ça a bien changé. Qu'on soit d'accord, l'emocore c'est désormais dépassé. On aurait pu penser qu'ils allaient alors trop se pencher vers le metalcore, mais non, ils ont fait mieux que ça et pour la peine c'est bien plus original.

"Ungrateful" est en plus d'être l'appellation de l'album, le titre de la première chanson. Une chanson qui fait d'ailleurs office d'une très belle entrée en matière car celle-ci est vraiment du genre à s'écouter en boucle, sans se lasser. Elle est plutôt du genre douce, et très évocatrice de sentiments ou de souvenirs. Pour s'évader, c'est le top. Après il est vrai que c'est un groupe que j'écoutais en ma période d'adolescence, et je comprends mieux pourquoi avec le recul. Escape The Fate, qu'on se l'avoue une bonne fois pour toute, et plutôt un groupe à jeunes, pour ne pas dire à minettes. C'est très "djeuns", tant sur le style musical, que sur le groupe en lui-même. J'ai vraiment du mal à croire que des "vieux" puissent écouter ce groupe. Bien sûr il y a toujours des exceptions, mais soyons honnêtes, leur public est clairement cerné d'avance. Bien sûr ceci n'est pas une critique étant donné qu'après toutes ces années, le groupe est toujours présent. Comme quoi, ça continue de marcher... Il y a toutefois des morceaux intéressants, comme par exemple "Live Fast, Die Beautiful" qui sort un peu du lot, avec des sonorités / techniques instrumentales différentes et à la fois originales. Enfin, bien que le registre s'éloigne du registre de prédilection du groupe, l'album en lui-même se ressemble, dans la mesure où il est dans le même esprit, dans la continuité. Effectivement c'est normal et puisque ces nouvelles compos sont plus sages, elles sont d'autant plus appréciables. Il y a donc eu du mieux dans leurs nouvelles productions et mine de rien, ils ont bien fait de "changer de style". Ils se rapprochent désormais d'un genre plus universel, plus abordable et qui correspond plus à l'ère du temps de la musique. De quoi encourager le groupe dans cette lancée et de les soutenir pour leur avenir musical.

"Chemical Love" est par exemple un morceau très délicat, loin du bourrin que peut être le metal habituel. La voix est très claire et d'ailleurs sa ligne mélodique est très sympathique. Un titre situé au milieu de l'album, permettant une petite pause, le temps de souffler un peu et de reprendre ses esprits avant de repartir pour plusieurs autres morceaux. Encore mieux qu'une interlude, cette transition musicale ! Et il en est quasiment de-même avec le titre qui suit, "Picture Perfect". A croire que le groupe se dirige vers du rock, un registre plus audible et plus paisible. Au moins les ETF nous montre ce qu'ils savent faire d'autres. C'est particulièrement intéressant, d'autant plus que le mastering final est très soigné, permettant une écoute plus embellie. "Fire It Up", le dernier morceau, revient vers le plus trash, c'est pas plus mal au final, afin de se secouer un peu et de ne pas risquer de s'endormir. Bon ben finalement, cet album nous aura réservé bien des surprises !


Cassie
Janvier 2014


Conclusion
Le site officiel : www.escapethefate.com