Le groupe
Biographie :

Epistheme est un groupe de metal progressif italien formé en 2010 et actuellement composé de : Riccardo Liberti (basse / ex-Noble Savage, ex-Denied, ex-Jemineye, ex-Steel Raiser, ex-Warcryer), Daniele Spagnulo (batterie / ex-Noble Savage), Francesco Coluzzi (guitare), Enrico Grillo (guitare) et Luca Correnti (chant / ex-Sinoath). Epistheme sort son premier album, "Descending Patterns", en autoproduction en Avril 2014.

Discographie :

2014 : "Descending Patterns"


La chronique


Petit tour dans l'underground italien pour la sortie du premier album d'Epistheme, "Descending Patterns", groupe de prog aux influences multiples qui nous balance déjà une sacrée carte de visite !

Et on voit d'emblée que le groupe aime brouiller les pistes, parce qu'en regardant le logo et la pochette de l'album on pourrait presque s'attendre à du black metal ! Il n'en est rien car Epistheme pratique bel et bien un metal progressif mais effectivement assez sombre et pourvu d'un minimum d'agressivité. "Eyeland" qui ouvre l'album montre déjà une belle palette de sonorités différentes, quelques accords dissonants, de gros riffs de bûcheron qui nous rentrent dans le tas, un chant hurlé qui sera bientôt suivi de quelques passages plus mélodiques surmontés d'un chant clair de fort belle facture. La bonne nouvelle en tout cas c'est qu'il va être bien difficile de rapprocher ce groupe d'un autre, même si ça ne facilite pas la tâche d'un chroniqueur, ça fait plaisir d'entendre un groupe proposer une musique personnelle et ce dès le premier album ! En tout cas je tiens à saluer la performance vocale de Luca Correnti qui ne se ménage pas quand il s'agit de hurler et dont le chant clair se rapproche parfois de celui de Maynard James Keenan, ce qui n'est pas la pire des comparaisons. En tout cas, malgré ses 39 petites minutes, cet album nous montre déjà une variété bienvenue, Epistheme exprime toute une palette d'émotions via des morceaux à tiroirs qui prennent plus d'une fois à revers. Et il faut avouer que ce côté sombre et torturé lui va très bien, l'album est prenant sans jamais tomber dans la mièvrerie ou dans la dépression pure. Malgré la richesse et la relative technicité des morceaux l'album reste toujours accrocheur et poignant, l'instrumental "Shades Of May" est d'ailleurs une vraie réussite à ce niveau-là.

C'est ce don pour alterner efficacement l'efficacité, l'agression et les ambiances sombres qui rend la musique d'Epistheme si percutante et riche à la fois. On sent de multiples influences se mélanger sans jamais pouvoir les nommer pour autant, signe que cet album a dû être mûri un certain temps avant de voir le jour. Un morceau comme "Blind Side" balance même des riffs qui pourraient faire penser aux grandes gloires du techno death / thrash. Après c'est peut être moi qui déconne mais sur ce morceau je me dis que ces gars ont dû écouter Coroner période "Grin" ! Il est évident que le groupe n'a rien laissé au hasard, par conséquent on peut se laisser guider et embarquer dans l'univers du groupe, comme la pochette nous y invite d'ailleurs (même si elle fait surtout référence au titre de l'album ). Pour ce qui est de la production, c'est un des points forts de l'album, le son est énorme et puissant avec une basse qui sait se faire entendre pour notre plus grand plaisir. Comme on pouvait s'y attendre de la part d'un groupe orienté prog, c'est techniquement plus qu'au point, il n'y a rien qui dépasse et c'est de carré de chez carré. En tout cas même si la base reste orientée prog, la musique du groupe devrait pouvoir plaire à ceux qui aiment leur metal plus dur, entre les riffs de bûcheron presque death parfois, le côté un peu saccadé propre à tous les groupes de metal dit moderne et le chant hurlé il y a de quoi varier les plaisirs.

Voilà un groupe qui débarque sans prévenir avec un excellent premier album, riche, varié, efficace et gorgé d'émotions et de feeling. Du prog certes mais sans débordements techniques, des morceaux riches, complexes et accrocheurs à la fois plongés dans des ambiances plutôt torturées. Une carte de visite plus que prometteuse pour un groupe qui risque de faire parler de lui dans quelques temps, c'est ce que j'espère en tout cas.


Murderworks
Novembre 2014


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.epistheme.it