Le groupe
Biographie :

Formé en 2006, Entropia Invictus est un groupe de metal initialement composé de Jérôme au chant / guitare, Laurent à la basse, Jordan à la guitare et Marie Rouyer au chant lyrique. Un premier album, "From Chaos Born" sort en 2006, puis une démo "The Dark Pages" en Novembre 2008. Entropia Invictus pouvait alors être qualifié parmi les groupes de metal à chanteuse. Mais leur musique prend peu à peu une nouvelle tournure lorsque le groupe décide d’ajouter des arrangements orchestraux sur scène, et que Marie s’essaye avec succès au chant guttural, laquelle parvient à alterner avec aisance chant lyrique et chant "death". Un nouvel EP intitulé "Obscure Rising" sort en 2010. Marie décide de quitter le groupe en 2012, Jérôme prend alors sa place au chant, la voix féminine laissant définitivement place à un chant black / death. Ce départ annonce un changement radical au niveau de leur musique, qui devient beaucoup plus brutale et orientée black symphonique avec des sonorités heavy. Un nouveau batteur intégre le line-up, en la personne de Pierjan Vadeboin. L'album "Black Drop In Clear Water", enregistré au Conkrete Studio, sort en cette même année 2012. Pour l'opus suivant, "Human Pantocrator", Entropia Invictus a su s’entourer des meilleurs professionnels confiant le mastering au Tower Studio (Devin Townsend, Septicflesh…) et l’artwork à Above Chaos (Melechesh, Tsjuder, Inquisition, Loudblast…).

Discographie :

2006 : "From The Chaos Born"
2008 : "The Dark Pages" (Démo)
2010 : "Obscure Rising" (EP)
2012 : "Black Drop In Clear Water"
2017 : "Human Pantocrator"


Les chroniques


"Human Pantocrator"
Note : 18/20

Alors là je le dis tout de suite, les amis, chers lecteurs de French Metal, on a une petite bombe musicale ! Je le dis tout de suite car il n’a pas fallu une minute lorsque j’ai mis pour la première fois l’album à un volume dépassant le 8… C’est utile de le souligner. Et cet album, c’est le petit nouveau des Auvergnats d'Entropia Invictus, le bien nommé "Human Pantocrator" qui, à mon avis, va faire beaucoup beaucoup de bruit. Le groupe commence certes à se faire un petit nom, une belle petite carrière (3 albums, 2 EPs aujourd’hui) mais comment dire ? "Human Pantocrator" est une véritable gifle de black / death symphonique. Ce nouvel opus voit le jour avec le soutien et le partenariat du label gardois M&O Music.

11 titres, un peu plus de 41 minutes d’un metal puissant où se mêlent, s’entrechoquent continuellement le black metal, le death metal et les orchestrations enchanteresses. Je n’aime pas trop faire de comparaison mais je ne pense pas me tromper si je vous dis (peut-être une bêtise, vous me direz lorsque vous aurez l’album entre les mains) qu'Entropia Invictus est le Septicfelsh français. Quel plaisir encore, encore, et encore une fois d’observer à quel point chez nous on n'a décidément plus rien à prouver et disons le haut et fort : nos groupes sont énormes !

Comme je vous le disais un peu plus haut, lorsque j’ai mis pour la première fois "Human Pantocrator" dans ma platine, j’ai su, dès les premières secondes, où je mettais les oreilles d’autant que le monde et l’univers des auvergnats sont impressionnants de maîtrise. Les orchestrations sont belles et rajoutent un aspect malfaisant à la musique du groupe. Bref, un régal. Et puis attention, pour ce nouvel album, Entropia Invictus a mis toutes les chances de son côté en confiant le mastering de "Human Pantocrator" au Tower Studio (Devin Townsend, Septicflesh (!) entre autres) et le visuel (magnifique) de celui-ci à Above Chaos.

Durant tout l’album, on est happé par la puissance, la mélodie mais également par l’ambiance théâtrale de l’album, le groupe a réussi de fort belle manière à mettre en place son désir de nous attirer dans un monde inquiétant mais attirant à la fois, je ne peux que vous encourager à vous pencher sur cet album ("J’aime la musique, je la soutiens", ne l’oubliez pas !) car croyez-moi, les frissons sont garantis ! Si vous ne connaissez pas le groupe ou si vous avez envie d’en connaître davantage, allez donc faire un petit tour sur leur très beau site web.

En résumé, je dirais qu'Entropia Invictus nous met tous d’accord avec son black / death symphonique inspiré et inspirant, il ne serait pas étonnant (et ça ne serait après tout qu’une juste reconnaissance du travail colossal accompli) que l’on entende fortement parler de "Human Pantocrator"… Que la scène française est belle… ! Et comme dit un ami : Badaboum (au fait ça fait longtemps que je ne t’ai pas entendu le dire…) !


Vince
Janvier 2017




"Black Drop In Clear Water"
Note : 16/20

Les changements au sein d’un groupe peuvent être bénéfiques, ou faire l’effet carrément inverse, nous faisant presque regretter ce qu’il était, alors au meilleur de lui-même. C’est le cas avec des groupes tels que Nightwish notamment, qui depuis le départ de leur première chanteuse, a fait couler beaucoup d’encre quant aux chanteuses qui s’y sont succédées, et ce, pas nécessairement dans le sens le plus positif qui soit. La comparaison n’est certes pas des plus idéales ici me direz-vous, mais tout ça pour dire que dans le cas de Entropia, cela leur a été quelque peu profitable. En effet, suite au départ de Marie Rouyer au chant, celle-ci n’ayant pas été remplacée, c’est donc Jérôme, le guitariste, qui prit sa place au chant, mettant ainsi de côté leur appellation de "metal à chanteuse", la voix féminine étant supprimée au profit d’une voix masculine black / death. Un gros changement donc au niveau de leur musique qui a ainsi pris une nouvelle tournure totalement différente. Deux ans après son EP "Obscure Rising", Entropia nous revient donc avec une nouvelle galette, "Black Drop In Clear Water", beaucoup plus sombre et violente. L’artwork de la pochette se veut plutôt sobre, le noir contrastant avec le fond blanc, comme un rappel au titre de l’album "Black Drop In Clear Water", telle une goutte d’encre noire qui s’écoulerait dans de l’eau claire, petite allusion aux textes dont les paroles font principalement référence à diverses situations venant troubler l‘ordre des choses et le cours des événements. Penchons nous à présent de plus près sur la musique et les titres en eux-mêmes.

L’album démarre avec "Black Drop" sur une intro digne d’une bande originale de films, mélangeant piano, chœurs et orchestrations symphoniques samplés, avant d’enchaîner avec "Le Horla", sur lequel Entropia nous fait le plaisir d’accueillir son ancienne chanteuse, Marie, en guest sur ce titre, que l’on retrouve sur les passages au chant lyrique. Comme le titre l’indique, cette piste est basée sur la fameuse nouvelle éponyme de Guy de Maupassant, Le Horla. Elle démarre dans la continuité de "Black Drop" sur des chœurs et orchestrations, avant de se poursuivre sur un black / death sympho, avec le chant growlé de Jérôme alternant avec celui plus lyrique de Marie. Les passages au violon et piano apparaissent ça et là, pour un titre aux sonorités mélodiques voire symphoniques, teintés de quelques sonorités heavy au niveau des guitares présentes également sur d’autres pistes. Des parties narratives apparaissent également, comme une sorte de lecture d’extraits de la nouvelle de Maupassant. Sur "My Own Eschaton", la guitare est très présente, les riffs se veulent accrocheurs, incisifs et mélodiques à la fois. La batterie est quant à elle rapide et efficace, mise en avant par la double pédale notamment. Le violon et les parties symphoniques sont toujours associés à un chant black / death pour un titre qui s‘enchaîne parfaitement avec le précédent. L’écoute se poursuit avec "Keeper Of Truth", tout à la fois plus brutal et rapide, et assez mélodique en même temps grâce aux guitares et à quelques passages au piano, au même titre que "Man Of Thousand Faces", puissant, rapide, mélodique et symphonique. La piste suivante, "Throne", évolue dans la même veine que "My Own Eschaton", de par ses riffs de guitares mélodiques notamment. Un très bon titre brutal, aussi bien au niveau du chant que sur certains blasts de batterie, qui mêle très bien un death metal à un black plus sympho, entrecoupés ici et là de phrases parlées voire narrées. Petit moment d’accalmie avec "Red Room" sur un titre qui démarre en douceur avec une intro au piano / voix sur un chant féminin et violons, avant de poursuivre sur du black / death mélodique aux riffs accrocheurs. Le clavier et les violons ajoutent quant à eux une touche symphonique à l’ensemble. Ce "Black Drop In Clear Water" s’achève avec "Omega" et "And Far Beyond". Les samples orchestraux et les chœurs sont de nouveau très présents, principalement sur le premier. Ceci associé au chant "growlé", aux riffs de guitare assez teinté death mélo voire heavy sur le second, et aux blasts de batterie pour le côté death metal, ajouté à ça une voix féminine narrant un texte en ce qui semble être de l’allemand sur "And Far Beyond", voilà deux très bons morceaux qui clôturent l‘album en beauté.

Sur cette nouvelle galette, le son d’ensemble est plus que bon, la production de bonne facture, Entropia a su rebondir et évoluer, ne se laissant pas abattre suite au départ de sa chanteuse et réalise ici un album très soigné. Un travail très pro pour ce "Black Drop In Clear Water" réalisé en autoproduction. Le groupe semble avoir trouvé sa voie (je dirais même plus, sa "voix") et son style avec ce nouvel opus. Attendons de voir ce qu’il va nous proposer à l’avenir, pour leur prochains morceaux, mais en continuant dans cette direction, voilà un groupe qui ira certainement loin au fil des ans.


Alexandra
Janvier 2013




"Obscure Rising"
Note : 12/20

En entendant parler d’un groupe aux influences allant de, je cite, "Nightwish à Belphegor", à quoi s’attendre, plus exactement ? Parce qu’en effet, il est devenu impossible de répertorier tous les groupes qui revendiquent des influences variées au possible, pour ensuite ne parvenir qu’à ressembler plus ou moins à l’un, ou plus ou moins à l’autre, sans que cette prétendue "étincelle de génie" ne soit perceptible. Qu’en est-il de ce nouveau mix entre musique extrême et voix féminine ? Un nouveau Infinite Tales ?

"Sweet Little Sin" débute en douceur, d’une mélodie calme et des pleurs d’un enfant, mais il suffit d’une vingtaine de secondes seulement pour qu’arrive l’artillerie, tous riffs et blasts typés black (orchestrations comprises, en bonus) dehors ! Marie débute ses parties d’un chant lyrique grave et théâtral, qui n’est pas sans rappeler l’espace d’un instant le style de Sarah Jezebel Deva. Pour la brève ambiance qui s’installe à cet instant seulement, car il n’y aurait aucune autre comparaison possible entre Entropia et elle. Je profite de ces derniers mots pour ouvrir la parenthèse intitulée "Marie Rouyet" dés à présent : malgré son chant lyrique linéaire et rapidement lassant, elle parvient à créer la surprise en variant sa voix autant que possible. Pas grâce à son timbre lyrique, comme je le disais précédemment, mais plutôt grâce à la manière dont elle utilise tour à tour ce style, les grunts (un peu faiblards, certes, mais agréablement surprenants) et sa voix claire, de loin la plus séduisante. Ses capacités ne sont donc visiblement pas limitées.

De plus, Marie semble savoir avec exactitude laquelle des différentes facettes de sa voix sied le mieux aux passages variés des compositions. Malgré que certains chœurs fassent trop durement penser à du Nightwish, il y a au moins ici un point plutôt agréable sur ce "Obscure Rising" ! Non pas que le reste soit mauvais, là n’est pas l’idée que j’ai en tête ! Mais plutôt que ce qui suit n’est, disons, pas emballant. Je ne m’attarderai ni sur la "presque banalité" des paroles, ni sur le soin accordé à la pochette et au livret (ce qui ne m’empêchera pas de glisser un rapide "Well done !" à l’artiste, vite fait) : cette fois-ci, restons-en simplement au point de vue strictement musical ! Les musiciens jouent bien, c’est un fait. Le problème est surtout au niveau de la structure des compositions. Malgré quelques refrains sympathiques, ou encore l’une ou l’autre ligne accrocheuse, difficile de suivre une ligne directrice qui donnerait cohérence définitive à l’ensemble. Instrumentalement parlant, les claviers méritent pourtant un intérêt plus rapprochés. Il est d’ailleurs curieux que ceux-ci soient autant mis en avant (tel le prouve, pour simple exemple, l’intro de la sixième et dernière piste, "Slave")… alors qu’aucun claviériste n’officie dans le groupe (c’est en effet le guitariste Jérôme Bougaret qui prend en charge toutes les orchestrations). Dommage.

En misant d’avantage sur un côté symphonique, Entropia pourrait peut-être se servir de cet avantage (imaginer Entropia sans ses claviers ? Ca serait une grossière erreur que de s’en séparer !), et se permettre de l’exploiter au mieux. Bref, peut-être que cette évolution n’est pas ce vers quoi le groupe se destine, et mes suggestions n’ont pas leur place ici. Pas d’étincelle dans ce "Obscure Rising". Rien de foncièrement mauvais, comme rien non plus de foncièrement extraordinaire. Ce nouvel EP s’écoute, avec plus ou moins de plaisir, mais sans parvenir à retenir l’attention plus longtemps qu’en temps que "album de chevet provisoire" d’amateurs de Nightwish à tendances black.


Gloomy
Avril 2010


Conclusion
Le site officiel : www.entropia-invictus.com