Endless est une jeune formation pratiquant un black metal mélodique d'inspiration suédoise, Dissection en tête. Passons sur l'horrible pochette pour nous concentrer sur la musique, ce qui ne sera pas plus agréable.
La musique n'est pas mauvaise en soi, quelques bonnes idées sont présentes mais elles se comptent sur les doigts d'une main. Le problème, c'est que, passé 45 minutes, on ne retient absolument rien. Tout cela est creux et sans vie. Les morceaux s'enchaînent, les riffs survolent notre tête, les mélodies de guitares ou de claviers vont et viennent mais il ne passe rien. Les nombreux mid-tempi sont d'un platitude et d'un ennui tels que le sommeil n'est pas loin. Heureusement, surgis de nulle part, deux ou trois passages blastés accompagnés de riffs black rapides sont dégainés mais le génie n'est pas là. Aucune émotion ne transparaît de ces douze titres passionnants comme un épisode de Derrick en allemand sous-titré en polonais. Mais le gros problème, musicalement parlant, est un talent inexistant pour les arrangements. Chaque partie succédant à une autre au sein d'un titre ne fonctionne pas. Rien ne semble naturel et s'emboîter correctement. L’absence de transition intelligente et le manque nuisible et fatale de fluidité font de "Winter Words" un album franchement bancal et médiocre.
Additionnez à cela une mise en son pas folichonne et vous obtenez un ratage complet. La production sonne de façon amateur, ce qui n'est, dans l'absolu, pas une mauvaise chose. Elle essaye même d'être la plus pro possible en faisant ressortir la batterie, la voix. Mais chez Endless, elle est ratée car ne possédant ni âme, ni puissance. Les guitares et la basse sont si propres que le tout manque cruellement de pêche et l'absence de grain particulier donne à l'album un aspect rachitique. Le son de batterie, s'il veut laisser une impression de masse sonore, est lisse et manque de profondeur. De plus, de constants défauts de volumes surviennent sur tous les titres : les breaks et passages les plus rapides voient des diminutions progressives du volume de divers éléments du kit, chacun à son tour (caisse claire, toms, grosse caisse), puis, tout d'un coup, lors d'un nouveau riff ou nouvelle section, le volume augmente subitement, sans aucune raison. Et quelle est cette bizarrerie à la fin d'un morceau où la batterie change carrément de son, adoptant les sonorités d'une BAR classique, puis retournant à un son normal ?!? Autre détail, certaines parties de double pédale semblent diminuer de volume en cours de route. Impair d'enregistrement ? Mixage raté ? Ou simplement manque de puissance et d'endurance dans le jeu ? De "amateur mais passable et compréhensible" on passe à "bancal et mauvais sans espoir de rattrapage".
Le clavier, très kitsch (le summum est atteint avec des sonorités Fisher Price sur "Black Rain"), est souvent inutile au sein de la formation, il n'apporte quasiment rien de plus aux compositions. La seule chose positive est la voix de Loïc, parvenant à bien gérer son organe pour une performance solide. Malgré ça, Endless est à des années-lumière du niveau des autres groupes de la scène française.
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