Le groupe
Biographie :

Empire Auriga est un duo black metal / indus / ambiant Américain composé de Boethius (chant) et 90000065b (programmation). L'album "Auriga Dying" est sorti en 2006 chez Moribund Records.

Discographie :

2006 : "Auriga Dying"


La chronique


Après Gnaw Their Tongues on va rester un peu dans les mêmes eaux fangeuses et parler de l'album du groupe Américain Empire Auriga, délicatement nommé "Auriga Dying". Bah oui le groupe évolue dans une mixture ambiant / black metal prévue spécialement pour perturber vos nuits et vous inonder de cauchemars bien tordus. L'album est sorti en 2006 et le groupe n'a pas vraiment l'air de redonner de signes de vie, ce serait d'ailleurs dommage qu'il s'arrête là, mais voyons voir ça de plus près.

L'inspiration de base est effectivement black metal, on reconnaît tout de suite les guitares grésillantes et les ambiances délétères propres au style. Mais le tout est plongé dans un emballage electro / ambiant et le côté lancinant de l'indus en rajoute encore dans le dégueulasse. C'est peut-être parce que c'est mon groupe préféré dans le genre, mais j'ai repensé là aussi à In Slaughter Natives. Pas vraiment sur la forme, qui est un peu plus métallisée que chez le Suédois fou, mais dans le fond. La même façon d'utiliser des bruitages electro / indus pour installer une ambiance d'insalubrité urbaine, les mêmes voix passées à la distorsion, les mêmes murmures ou cris inquiétants. C'est d'ailleurs flagrant sur un titre comme "Dreaming Of Breath And Stars", là le doute n'est plus permis et je crois pouvoir dire que ces mecs sont de grands amateurs d'In Slaugter Natives (ce sont donc des hommes de goût).

Empira Auriga pourrait être l'avatar metal de cette scène, en tout cas l'effet est le même que chez ces derniers, avec toutefois en plus du côté inquiétant et malsain, une mélancolie latente sur toute la durée de l'album. On est constamment balancé de l'effroi à la tristesse ou la dépression au fur et à mesure que l'on avance dans "Auriga Dying". On est comme enveloppé dans un cocon noir, doucement emporté dans un puits sans fond avec l'impression de s'être pris une enclume sur la tête. L'instigateur de ce projet devait être totalement abattu pour nous livrer une galette aussi sombre et désespérée, en tout cas c'est communicatif et il ne fera pas bon mettre cet album lors de votre prochain week-end barbecue. Sous peine de voir vos invités s'immoler à coups de charbon de bois et de white spirit, mais comme direz l'autre : c'est vous qui voyez, il y en a qui ont essayé ils ont eu des problèmes !

En tout cas quand on repense que pas mal de monde était persuadé que les Américains seraient incapables de nous livrer du black metal, voire même autre chose que les groupes metalcore ou néo on se dit que la scène a bien évolué. Après les groupes strictement black metal comme Leviathan qui nous ont livré des bombes absolues en la matière, on se retrouve avec un groupe comme Empire Auriga que pas mal de monde n'aurait jamais cru voir arriver de là haut. Bah oui il fait froid aussi aux Etats-Unis de temps en temps, et là je peux vous dire que vous allez vous les geler bien comme il faut.

Alors bien entendu je ne vais pas non plus crier au génie révolutionnaire, ce genre de musique a déjà été faite avant même si ce n'est pas ce qu'on a l'occasion d'entendre le plus souvent. Mais il faudrait une bonne dose de mauvaise foi pour dénigrer la qualité de la chose, les ambiances vous prennent à la gorge et aux tripes et on ne peux pas dire que ce soit l'apanage de tous les groupes du style. Le piège des morceaux à rallonge dans lesquels on étire les mêmes nappes de clavier et le même riff de guitare pendant 20 minutes est tentant. Empire Auriga a su l'éviter avec brio (avec qui ?) et on ne s'ennuie pas une seconde sur cet album, qui est assez court il est vrai. Mais c'est surtout que ces gars savent ce qu'ils font et je suppose qu'ils n'ont pas débarqué dans ce genre de musique comme un cheveu sur la soupe, ils connaissent leurs classiques et les ont bien digérés.

Donc si vous voulez un album qui permettra de saloper la boom de votre petite sœur qui vous saoule à passer du M-Pokora à fond, cet album sera parfait. Mais préparer vous quand même à explorer des gouffres sans fond pendant un peu moins de 40 minutes, parce que cette galette ne vous fera pas de cadeaux. Pour la mélodie ou l'ambiance Walt Disney il faudra repasser, là vous allez en baver et vous faire malmener, mais après tout c'est ce qu'on cherche non ?


Murderworks
Mars 2011


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.myspace.com/empireauriga