On avait quitté le combo Montpellierain plein d'espoirs suite à la sortie d'un album 6 titres sorti en 2003. Le groupe pratiquait alors un genre de Néo-HxC teinté de Slipknot. Un an a passé et pas mal de choses ont changé. Tout d'abord le line up a été modifié, de nouveaux membres sont arrivés et ont apporté un côté plus sombre et pesant à la musique d'El Nath, bien qu'un petit côté "néo" subsiste, principalement au niveau des vocals. A l'écoute de "Catarthes Aura", on se rend de suite compte que la voix de Matt parait bien plus posée que par le passé et associée à une basse bien présente tout au long des morceaux, on pense forcément de suite à des groupes comme Mudvayne. Pour ma part un morceau comme "M I" me fait pas mal repenser au Prong de la vieille époque ("Prove You Wrong"). Dans l'ensemble la production est propre et les cinq titres sont aussi longs que variés. Mais, car il y a un mais, je trouve que l'abus de voix claire enlève un peu d'intensité et de patate aux compos à mon goût, les passages percutants avec voix hurlante étant bien plus efficaces (milieu et fin de "Isolation Part 1" et fin de "Isolation Part 2"). Cependant, pas de jugement hâtif car El Nath a certainement profité de ce CD promo pour se rôder et pour mieux définir sa future orientation musicale. Compte tenu de la perpétuelle évolution du groupe, l'album qui arrivera d'ici quelques mois devrait nous réserver pas mal de surprises.

"Paranoia Urbaine"
Note : 14/20

S'il y avait une famille du metal, les El Nath seraient les cousins d'Eyeless et les cousins éloignés de Slipknot. Les intros composées de petits bruits bizarres, les couplets alliant voix gueulée et voix lancinante et les scratchs nous font forcément penser à Slipknot. Le reste, à savoir la voix à la limite death et HxC et la batterie ravageuse rappellent quelque part les cousins héraultais Eyeless. "Paranoia Urbaine" est taillé pour vous faire bouger et pour vous en mettre plein la figure. Un morceau comme "Carcasse Carcerale" va vous rendre complètement marteau avec ses riffs et ses voix malsaines. Le son dans l'ensemble est plutôt bon. La batterie, elle, est un peu trop mise en avant. On pourra reprocher également quelques longueurs dans les morceaux qui font tomber l'intensité des morceaux, mais peut-être que cela était recherché. L'exemple le plus frappant est "Méprise" où un break oriental (pas forcément déplaisant) de près de deux minutes vient interrompre le morceau avec, à noter la présence d'une voix féminine, en l'occurence celle de Nicka. "Mauvaise Passe" pourrait très bien faire office de porte sur l'avenir du groupe car c'est pour moi le morceau où le groupe donne sa vraie touche personelle. El Nath nous livre donc ici un bon album qui devrait toucher un public assez large et qui surtout nous donne de bons espoirs quant à leurs futures réalisations.

Petebull Juillet 2003