Le groupe
Biographie :

Eïs (anciennement Geïst) est un groupe de black metal allemand formé en 2010 et actuellement composé de : Alboin (basse, chanct, guitare, clavier / Inarborat, Enid, ex-Geïst, ex-Funeral Procession, ex-Lantlôs, ex-Eismalsott), Marlek (batterie / Funeral Procession, ex-Geïst, ex-Enid, ex-Zerstörer, ex-Eismalsott), Abarus (guitare / Eismalsott, Out Of Mind), Satyrus.S (clavier / Eismalsott, Funeral Procession) et Wylk (guitare / Invader). Eïs sort son premier album, "Patina", en Janvier 2011 chez Lupus Lounge, suivi de "Kainsmal" en Janvier 2011 chez "Kainsmal", de "Wetterkreuz" en Septembre 2012 chez Prophecy Productions, et de "Bannstein" en Octobre 2015 chez Prophecy Productions.

Discographie :

2011 : "Patina"
2011 : "Kainsmal"
2012 : "Wetterkreuz"
2015 : "Bannstein"


Les chroniques


"Bannstein"
Note : 13,5/20

Trois ans après leur excellent "Wetterkreuz", les Allemands de Eïs, portés par Alboin, nous reviennent avec "Bannstein" qui est donc leur quatrième opus sous le label Lupus Lounge. Cette fois, le thème porte sur l’emprise dévastratrice de l’homme sur la nature, ça promet !

Sous forme d’album et d’un CD "bonus" reprenant les mêmes cinq titres mais de façon differente, nous avons a priori de quoi nous en mettre sous la dent, d’autant plus que les morceaux dépassent tous les huit minutes. On débute donc l’écoute avec un "Ein Letztes Menetekel", bien dans l’esprit du précédent album avec une introduction inquiétante. Le titre se révèle être correct, froid et direct, avec une certaine finesse mais sans rien d’exeptionel. Et la suite ne va pas nous rassurer. Hélas, ce ne sont pas "Uber Den Bannstein" ; sans surprise ; ni les plus mélancoliques "Fern Von Jarichs Gerten" et "Im Schoß Der Welken Blatter" ; avec trop de longueurs ; qui vont changer la donne.. Et c’est le même schéma pour l’épique "In Nokturium" : les titres ne sont pas mauvais mais manquent de relief et sont du coup ennuyeux…

La surprise se passe en fait dans le CD bonus. En effet, les même titres sont rejoués mais dans des versions différentes avec de nombreux guests au chant. On retrouve Schwadorf et Kontanz de Vision Bleak, Skaldir de Hel, Moros de Lux Divina, Fiar de Foscor, Erik Gardefors de Grft et Fjalar de Istapp. Et bien que cela ne devienne pas non plus sensationnel, c’est vraiment plus accrocheur et intéressant. Ainsi, le premier titre revit complètement avec le chant clair si unique du chanteur de Vulture Industries, Bjornar Erevik Nilsen. C’est globalement la même chose avec les autres guests, les morceaux sont ainsi bien plus mis en valeur.

"Bannstein" est un album qui est loin d’être mauvais mais qui sera hélas vite oublié car il n’y a rien de transcendant... La partie "bonus" étant même meilleure que l’album de base.


Nymphadora
Décembre 2015




"Wetterkreuz"
Note : 18/20

Un vent glacial s'introduit sous forme de bourrasque dans notre tête pour nous apprendre la sortie du nouvel album de Eïs "Wetterkreuz". Trois ans sont passés depuis la sortie de leur troisième album "Galeere" et depuis il y a eu du changement. Effectivement des départs au sein du groupe se sont fait recencer et les allemands ont également changé de nom en passant de "Geïst" à "Eïs". Aujourd'hui, le combo se compose donc de "Alboin" à la guitare, basse, chant et clavier et de "Marlek" à la batterie. "Wetterkreuz" reflète à merveille ces changements en partant sur un black metal plus atmosphérique, faisant penser aux groupes scandinaves des années 90. En effet la production se veut plus brute, renonçant volontairement à un son clair et trop poli. Cet album se compose de deux CDs, le deuxième étant plus un bonus avec des remix plutôt electro expérimental réalisés pas d'autres artistes extérieurs. Vraiment original pour un groupe de black !

Le premier, qui se compose de 6 titres, nous plonge dans un univers imprégné de mal-être . La musique est tellement profonde qu'elle nous amène dans un état de transe vraiment appréciable. L'oeuvre de Eïs commence avec "Mann Aus Stein" où des musiciens tels que Nostarion, Abarus et Martin Wiese ont participé. Le titre est prenant et hypnotique nous gardant en halène jusqu'à la fin. Les ambiances froides nous rappellent la rudesse de l'hiver sur les montages enneigées, et le bruit du vent assassin nous donne quelques frissons. Les riffs sont rapides et saccadés avec une structure parfaite, incluant de nombreux changements de rythme. "Auf Kargen Klippen" se compose de passages épiques et d'autres plus colériques contrastant avec des orchestrations plus mélodiques. On ressent que la composition s'est vraiment faite instinctivement, comme un besoin de retranscrire des sentiments négatifs. La solitude, l'isolation et la souffrance sont omniprésentes dans ce gouffre où l'espoir n'est qu’illusion... Avec une intro plutôt inquiétante, "Wetterkreuz" nous fait ressentir un certain danger. Des riffs lents et lourds sont rejoint par la batterie, puis la musique s'emballe comme une tempête où les éléments se déchaînent. Un côté horrifique avec le chant plutôt glauque nous fait ressentir une gêne bien agréable. Malsain et emporté par la rage, "Am Abgrund" démarre directement sans introduction, les guitares varient entre un côté héroïque et d'autres plus rythmés et mélodiques. Des choeurs enrichissent des ambiances plus posées et atmosphériques à certains moments, les changements s’enchaînent bien et le titre reste fluide.

Puis un monde de glace nous ouvre ses portes avec "Bei Den Sternen", nous sommes plongés dans une hibernation mentale avec des sonorités spatiales voire célestes, et soudain une explosion de vie retentit, timide mais tellement belle ! Une lutte entre la lumière et l'obscurité au milieu d'un bal mortuaire où brille un rayon de soleil, ce titre est plein de mélancolie. Les riffs sont tranchants et expressifs, et le chant agressif au possible, certains passages sont très mélancoliques et deviennent entêtants. La fin fait penser au groupe Dark Sanctuary dans les orchestrations, on est transporté dans une sombre fable majestueuse et splendide. Et pour finir cet album en beauté, Eïs reprend "Thou Whose Face Hath Felt The Winter's Wind" du groupe Sun Of The Seepless, qui se révèle plus prenante que la version originale. En effet elle est plus orchestrés et ressort avec un son plus profond, ils se l'ont totalement appropriée, le tempo est très rapide et légèrement pagan. Puis arrive une accalmie où on se croirait dans une grotte sinueuse et humide, perdue dans les roches escarpées, et l'apothéose se produit à la fin où l'émotion est à son summum.

Comment passer à côté de ce bijou ! Cet album est époustouflant avec un style unique, le travail de composition est d'une grande maturité et est talentueux ! Énormément de choses se dégagent de cet opus personnel et parfaitement maîtrisé. On reste captivé du début à la fin ! Enormissime !


Nymphadora
Octobre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.the-eis-reich.de